Compte rendu du Conseil des ministres du jeudi 27 juin 2019
Le Conseil des ministres s’est tenu à Ouagadougou, le jeudi 27 juin 2019, en séance ordinaire, de 09 H 30 mn à 14 H 00 mn, sous la présidence de Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso, Président du Conseil des ministres. Il a délibéré sur les dossiers inscrits à son ordre du jour, entendu une communication orale, procédé à des nominations et autorisé des missions à l’étranger.
I. DELIBERATIONS
I.1. AU TITRE DE LA REFORME DES INSTITUTIONS ET DE LA MODERNISATION DE L’ADMINISTRATION, LE CONSEIL A ADOPTE HUIT (08) RAPPORTS.
I.1.1. Pour le compte de la Présidence du Faso :
- un projet de loi portant régime juridique des archives au Burkina Faso.
Ce projet de loi vise à assurer une meilleure gestion des archives par la prise en compte des archives électroniques, une meilleure protection des données à caractère personnel, une spécification des archives militaires et diplomatiques, l’obligation de transmission de l’intégralité des documents d’archives en cas de passation de service ou de charges et la prestation de serment des professionnels des archives.
Le Conseil a marqué son accord pour la transmission dudit projet de loi à l’Assemblée nationale.
I.1.2. Pour le compte du ministère de la Justice :
- un projet de loi portant prorogation de l’état d’urgence au Burkina Faso.
L’instauration de l’état d’urgence dans certaines régions du Burkina Faso a permis d’obtenir des résultats probants dans la lutte contre le terrorisme. Les efforts des forces de défense et de sécurité doivent continuer afin d’assurer un retour durable de la sécurité et de la paix dans les zones concernées.
Ce projet de loi participe de la volonté du Gouvernement de maintenir et renforcer la lutte contre le terrorisme.
Le Conseil a marqué son accord pour la transmission dudit projet de loi à l’Assemblée nationale.
I.1.3. Pour le compte du ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales :
- un rapport relatif à la situation globale de la gestion des cantines scolaires, exercice 2018.
Pour l’année 2018, dix-huit milliards huit cent quatre-vingt-deux millions huit cent quatre-vingt-treize mille (18 882 893 000) F CFA ont été transférés à 336 communes pour l’acquisition de 31 629 tonnes de riz, 7 194 tonnes de haricot et 3 246 tonnes d’huile au profit de 3 321 529 élèves du préscolaire et du primaire.
A la date du 27 mai 2019, les vivres ont été acquis pour un coût total de dix-sept milliards cent quatre-vingt-quinze millions deux cent quatre-vingt-dix mille trente-quatre (17 195 290 034) F CFA dont douze milliards cinq cent quatre millions sept cent neuf mille (12 504 709 000) F CFA, en vivres locaux.
Sur les 336 communes bénéficiaires, 34 éprouvent des difficultés dans l’acquisition des denrées pour la cantine scolaire.
Ces difficultés sont, entre autres, la défaillance de certains fournisseurs, les rejets de denrées non-conformes, le fractionnement des lots et la complaisance dans le respect des normes en matière de commande publique.
Le Conseil a instruit les ministres en charge du dossier de prendre les mesures nécessaires pour le rapatriement des ressources non utilisées au MENAPLN pour l’exécution de son budget 2019. Une partie de ces ressources servira à l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat et de la lutte contre la corruption (ASCE-LC) pour la réalisation d’un audit général sur la gestion des cantines scolaires afin de prendre les mesures nécessaires à l’amélioration de leur fonctionnement.
- un rapport relatif à l’application des nouveaux taux de l’indemnité de logement et de l’indemnité spécifique prévus par le décret n°2018-0688/PRES/PM/MINEFID/MFPTPS du 31 juillet 2018 au profit des personnels des Etablissements publics de l’Etat (EPE) sous tutelle du ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales et du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation.
Le Conseil a instruit le ministre de l’Economie, des finances et du développement pour la relecture du décret portant régime indemnitaire applicable aux agents des Etablissements publics de l’Etat (EPE) afin de prendre en compte tous les cas en souffrance dans les différents EPE.
I.1.4. Pour le compte du ministère de l’Economie, des finances et du développement :
- un rapport relatif à deux décrets portant respectivement régime financier et comptable des Etablissements publics de l’Etat (EPE) et nomenclature budgétaire des EPE du Burkina Faso.
Ces décrets visent à prendre en compte les implications des changements apportés aux finances publiques de l’Etat sur la gestion financière des EPE.
L’adoption de ces décrets dont l’entrée en vigueur est fixée au 1er janvier 2021, permettra de rendre les gestionnaires des finances des EPE plus comptables de leurs actions, de faciliter la détermination des responsabilités des différents acteurs et de rationaliser le circuit de la dépense publique.
I.1.5. Pour le compte du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation :
- un décret portant création d’un emploi de Chargé de recherche au Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST).
L’adoption de ce décret permet la création d’un emploi de Chargé de recherche en Biologie appliquée au Centre national de la recherche scientifique et technologique.
I.1.6. Pour le compte du ministère de la Jeunesse et de la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes :
- un rapport relatif à l’organisation de la 11ème Assemblée générale du Réseau africain des institutions et fonds de formation professionnelle (AGO/RAFPRO).
Créé en 2006, le Réseau africain des institutions et fonds de formation professionnelle (RAFPRO), qui regroupe 12 institutions et fonds de formation de 11 pays, est un cadre de référence du dialogue entre acteurs économiques dans l’identification et la mise en œuvre d’actions fortes à même de relever les défis de l’employabilité des jeunes et d’améliorer la compétitivité des entreprises des pays membres.
La 11ème Assemblée générale du RAFPRO se tiendra du 24 au 26 juillet 2019 à Ouagadougou, sous le thème : « la mise en place de la démarche qualité dans les institutions et fonds de formation professionnelle ». Elle sera précédée de la réunion des experts dudit réseau les 22 et 23 juillet 2019.
Le Conseil a marqué son accord pour l’organisation de cette assemblée générale du RAFPRO à Ouagadougou et a instruit le ministre en charge du dossier de prendre toutes les dispositions pour sa réussite.
- un décret portant modification du décret n°2015-1020/PRES-TRANS/PM/MJFPE/MEF du 24 août 2015 portant approbation des statuts particuliers du Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (FAFPA).
L’adoption de ce décret permet au FAFPA de bénéficier d’une forte implication du monde économique dans la rénovation de son dispositif de financement de la formation professionnelle et d’assurer convenablement ses missions, conformément au décret n°2014-610/PRES/PM/MEF du 24 juillet 2014 portant statut général des fonds nationaux.
I.2. AU TITRE DU DEVELOPPEMENT DU CAPITAL HUMAIN, LE CONSEIL A ADOPTE
Pour le compte du ministère de la Sécurité :
- un rapport relatif à une demande d’autorisation de recrutements sur concours professionnels et directs de la Police nationale au titre de l’année 2019.
Le Conseil a marqué son accord pour le recrutement de dix (10) élèves Commissaires de police et cent (100) élèves Officiers de police au titre des concours professionnels et de quatre cent cinquante (450) élèves sous-officiers de police au titre des concours directs pour l’année 2019.
II. COMMUNICATION ORALE
II.1. Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation a fait au Conseil le bilan provisoire des résultats aux concours de la première promotion des classes préparatoires d’entrée dans les grandes écoles.
Les 31 candidats présentés aux concours d’entrée dans les grandes écoles au niveau régional et international ont tous obtenu au moins une admission.
Le Conseil félicite tous les candidats et le personnel d’encadrement. Il a instruit les ministres en charge du dossier, à titre exceptionnel, de prendre les mesures nécessaires pour l’accompagnement desdits étudiants dans la poursuite de leur cursus académique.
III. NOMINATIONS
III.1. NOMINATIONS DANS LES FONCTIONS INDIVIDUELLES
- AU TITRE DE LA PRESIDENCE DU FASO
- Monsieur Boalidioa SOUOBOU, Mle 247 255 W, Conservateur d’archives, 1ère classe, 3ème échelon, est nommé Directeur des archives administratives au Centre national des archives.
- AU TITRE DU MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES ET DE LA COOPERATION
- Monsieur Assane TAMBOURA, Mle 75 670 P, Ministre plénipotentiaire, 1ère classe, 9ème échelon, est nommé Ambassadeur, Directeur général de la coopération multilatérale.
- AU TITRE DU MINISTERE DE L’ECONOMIE, DES FINANCES ET DU DEVELOPPEMENT
- Monsieur Célestin Santéré SANON, Mle 47 667 T, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 11ème échelon, est nommé Responsable du « Programme gestion des comptes publics et sauvegarde des intérêts financiers et du patrimoine de l’Etat », cumulativement avec ses fonctions de Directeur général du trésor et de la comptabilité publique ;
- Madame Jacqueline Anne Marie Christiane LOMPO, Mle 47 672 J, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 11ème échelon, est nommée Responsable du « Programme Contrôle, audit des finances publiques et lutte contre la fraude et le faux », cumulativement avec ses fonctions de Directrice générale des finances à l’Inspection générale des finances ;
- Madame Aïssata SANE/CONGO, Mle 30 837 W, Ingénieur statisticien économiste, 1ère classe, 12ème échelon, est nommée Responsable du « Programme Pilotage et soutien », cumulativement avec ses fonctions de Directrice générale des études et des statistiques sectorielles ;
- Monsieur Larba Issa KOBYAGDA, Mle 245 750 S, Enseignant chercheur économiste, 1ère classe, 5ème échelon, est nommé Responsable du « Programme gestion macroéconomique et pilotage du développement », cumulativement avec ses fonctions de Directeur général de l’économie et de la planification ;
- Monsieur Adama Micaillou TAMBOURA, Mle 216 156 G, Administrateur des services financiers, 1ère classe, 4ème échelon, est nommé Directeur de la formulation des politiques.
- AU TITRE DU MINISTERE DE L’EAU ET DE L’ASSAINISSEMENT
- Monsieur Bila KABORE, Mle 43 328 S, Professeur certifié des lycées et collèges, 1ère classe, 12ème échelon, est nommé Inspecteur général des services ;
- Monsieur Adolphe KAFANDO, Mle 223 227 Y, Ingénieur du génie rural, 1ère classe, 2ème échelon, est nommé Directeur provincial de l’Eau et de l’assainissement du Zandoma ;
- Monsieur Christian PARE, Mle 248 048 L, Ingénieur du génie rural, 1ère classe, 2ème échelon, est nommé Directeur provincial de l’Eau et de l’assainissement du Sanguié ;
- Monsieur Boukaré SABO, Mle 315 208 K, Ingénieur du génie rural, 1ère classe, 1er échelon, est nommé Directeur provincial de l’Eau et de l’assainissement du Passoré.
- AU TITRE DU MINISTERE DES INFRASTRUCTURES
- Madame Kâ Josseline Sonia KABORE/OUEDRAOGO, Mle 205 537 E, Ingénieur du génie civil, 1ère classe, 5ème échelon, est nommée Directrice générale des études et des statistiques sectorielles ;
- Monsieur Moumouni ILBOUDO, Mle 216 124 W, Ingénieur du génie civil, 1ère classe, 4ème échelon, est nommé Directeur général de l’entretien routier ;
- Monsieur Jean Wenceslas Tewendé KYELEM, Mle 216 126 B, Ingénieur du génie civil, 1ère classe, 4ème échelon, est nommé Directeur général des infrastructures routières ;
- Monsieur Michel KAFANDO, Mle 39 679 C, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 10ème échelon, est nommé Directeur des marchés publics ;
- Monsieur Ollo Franck Hervé KANSIE, Mle 85 495 H, Ingénieur du génie civil, 1ère classe, 6ème échelon, est nommé Directeur régional des Infrastructures du Centre, cumulativement avec ses fonctions de Responsable du « Programme Infrastructures routières».
- AU TITRE DU MINISTERE DE LA FEMME, DE LA SOLIDARITE NATIONALE ET DE L’ACTION HUMANITAIRE
- Monsieur Kiswendsida Vincent De Paul NIKIEMA, Mle 52 188 E, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 10ème échelon, est nommé Directeur de l’administration des finances.
III.2. NOMINATIONS DANS LES CONSEILS D’ADMINISTRATION
Le Conseil a procédé à la nomination d’Administrateurs aux Conseils d’administration de l’Office national de l’Eau et de l’assainissement (ONEA) et de l’Agence d’exécution des travaux eau et équipement rural (AGETEER), au titre du ministère de l’Eau et de l’assainissement.
La liste de ces nominations sera publiée dans le Journal Officiel du Burkina Faso.
Le Ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement,
Porte-parole du gouvernement,
Rémis Fulgance DANDJINOU
Officier de l’ordre national
1ère session parlementaire 2019: le groupe parlementaire UPC satisfait de sa participation
Le groupe parlementaire Union pour le Progrès et le Changement (UPC) est satisfait de sa participation à la première session de l’année 2019 de l’Assemblée nationale malgré le passage au forceps de certaines lois. C’est ce qui ressort de la conférence de presse du parti du lion ce jeudi 27 juin 2019 à Ouagadougou.
Durant le premier semestre de l’année 2019, le groupe parlementaire UPC a participé aux deux sessions spéciales (l’une ordinaire et l’autre extraordinaire), à la journée parlementaire ainsi qu’aux aux différentes formations et missions à l’intérieur et à l’extérieur du Burkina.
Mais le président du groupe parlementaire UPC Nicolas, note que son groupe n’a pas donné sa confiance au Premier ministre Christophe Dabiré lors sa déclaration de politique générale. Il fustige le passage aux forceps de certains projets de loi, « l’arrogance » de certains députés de la majorité, le non respect du temps matériel pour l’examen des projets de loi.
Il dénonce aussi le fait que « les lois les plus emblématiques » soient discutées pendant les sessions extraordinaires. Ainsi, 42 projets de lois dont 29 portant sur des ratifications ont été adoptées au cours de la session. Le président du groupe parlementaire dit constater avec regret que le pays continue de s’endetter à coût de milliards, « sacrifiant ainsi les générations futures. »
Si pour certaines lois, le groupe parlementaire a donné sa voix, pour certaines, il a soit voté contre ou claqué la porte de l’hémicycle. Il en a été ainsi pour le projet de loi modificative du code pénal.
« Nous pensons que cette loi est faite pour régler les comptes à certains animateurs des réseaux sociaux. Sinon que diriez-vous de la presse étrangère? Au regard de la territorialité de la loi, elle ne peut pas être appliquée à la presse étrangère qui pourtant diffuse en premier chef les informations qui concernent notre pays. Nous sommes en situation de guerre et au sommet de l’État on appelle à une unité d’action face au terrorisme. Mais en même temps, les députés de la majorité à l’Assemblée Nationale posent des actes contraires à cet appel. Nous sommes tous pour que l’utilisation des réseaux sociaux soit encadrée mais cela doit se faire de façon consensuelle », a expliqué la député Henriette Zoumbaré/Zongo.
Le groupe parlementaire est également revenu sur ce qui a amené certains députés de l’opposition à claquer la porte de l’hémicycle le 21 juin 2019 lors de la plénière consacrée au projet de loi modificative du code pénal. « Depuis que l’ancien Président de l’Assemblée Nationale feu Salifou Diallo n’est plus, notre parlement est devenu autre chose. Le débat d’idée n’existe plus. Certains députes de la majorité, lors des débats, s’inscrivent uniquement pour contredire et s’attaquer aux députés de l’opposition. C’est d’ailleurs pourquoi nous sommes sortis en réaction à un député de la majorité qui nous a manqué de respect en nous traitant de ridicules et de malhonnêtes », a justifié le député Justin Compaoré (Poé naaba).
Malgré les différents points noirs cités, le groupe parlementaire UPC s’est dit satisfait de sa participation à l’animation de la vie parlementaire.
Y. Alain Didier Compaoré
Déclaration du Président du Faso à l’occasion de la commémoration de la campagne de distribution des moustiquaires imprégnées
La commémoration en différé de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme et le lancement demain 28 juin 2019 à Bobo-Dioulasso de la campagne de distribution universelle de moustiquaires imprégnées à longue durée d’action constituent deux évènements majeurs de notre agenda pour la santé des Burkinabè.
Il vous souviendra que c’est sous le thème : « Zéro palu ! Je m’engage », que la journée mondiale de lutte contre ce fléau a été placée cette année.
Au moment où le rapport 2017 de l’OMS révèle que la lutte contre le paludisme enregistre un grand recul avec plus de cinq millions de cas supplémentaires par rapport à 2016, nous devons tous nous mobiliser pour lutter plus énergiquement contre cette maladie.
La lutte contre le palu nécessite un investissement continu de la part des professionnels de santé et un réel engagement politique de l’Etat, des communautés et du secteur privé.
C’est pourquoi, j’exhorte, chaque Burkinabè, où qu’il soit, à une mobilisation exemplaire afin que dans nos familles, aucun cas de paludisme ne survienne.
Cet engagement qui, a priori, semble utopique, est bien possible. Cela a été possible ailleurs, et est également possible chez nous.
A cet égard, la campagne de distribution universelle de moustiquaires imprégnées à longue durée d’action, constitue un signal fort qui nous invite à sortir massivement sur les sites de distribution pour les obtenir. Je souhaite à tous et à chacun, d’en faire un bon usage.
C’est l’occasion pour moi de renouveler mes remerciements aux partenaires techniques et financiers qui demeurent toujours à nos côtés afin que nous puissions relever les défis dans tous les domaines et particulièrement dans celui de la lutte contre le paludisme.
Je voudrais ici, en mon nom propre et au nom du Gouvernement, vous rassurer de notre engagement à accompagner cette lutte dans un élan populaire vers son élimination complète.
Pour un Burkina Faso sans paludisme, individuellement et collectivement, engageons nous.
Ouagadougou, le 27 juin 2019