Diplomatie : Neuf ambassadeurs présentent leurs lettres de créance au Président du Faso
Le Président du Faso, Michel Kafando, a reçu, dans la matinée de ce mardi, 20 octobre 2015, les lettres de créance de neuf ambassadeurs dont cinq avec résidence à Ouagadougou.
Le premier a foulé le Palais présidentiel, Kosyam, est l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Saint-Siège, Monseigneur Piergiorgio Bertoldi avec pour résidence, Ouagadougou. Ordonné prêtre le 11 juin 1988, incardiné à Milan (Italie), le nouveau représentant est docteur en droit canonique ayant fait ses premiers pas dans le service diplomatique du Saint-Siège le 1er juillet 1995. Monseigneur Bertoldi a successivement travaillé dans des représentations pontificales en Ouganda, République du Congo, Colombie, Serbie, Roumanie, Italie et au Brésil.
A sa suite, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la république de Turquie, Korkut Tufan. Diplômé en sciences politiques et Relations internationales, le diplomate Turc qui élit domicile à Ouagadougou également, a servi au plan diplomatique dans plusieurs pays dont le Sénégal, la Tunisie, Bruxelles et la France.
L’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire, chef de la délégation de l’Union européenne, Jean Lamy a poursuivi le ballet diplomatique devant le Président Michel Kafando qui a eu un tête-à-tête avec chacun de ces ambassadeurs. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, ainsi que de l’Université de la Sorbonne, M. Lamy a une formation en droit et économie, plus spécialement dans le secteur des affaires publiques. Le successeur d’Alain Holleville a servi entre autres en Sierra-Leone, en Norvège, au Portugal et au Cameroun. M. Lamy fut également coordonnateur pour la relance des actions de coopération au développement en République Centrafricaine et ambassadeur de France au Burundi de 2010 à 2013. Il réside à Ouagadougou.
Tout comme Vincent Le Pape, le nouvel ambassadeur du Canada au Burkina. Chargé d’affaires de l’Ambassade de son pays, Canada, à Port-au-Prince (Haïti) depuis août 2013, Le Pape est titulaire d’une maîtrise en Administration des Affaires (M.B.A), d’un diplôme d’Etudes supérieurs spécialisées (D.E.S.S) et d’un diplôme d’études supérieures commerciales, administratives et financières (D.E.S.C.A.F). Le diplomate canadien a plusieurs fois contribué à l’élaboration de plusieurs projets et programmes de développement pour de nombreux pays africains à l’image de la Côte d’Ivoire et du Niger.
L’ambassadeur de la République du Mali, Amadou Soulalé, est professeur principal et diplômé de Licence Es Lettre de l’Université de Ouagadougou dans les années 80. Il est également détenteur d’une maîtrise Ès Lettres de l’Ecole supérieure des Lettres et Sciences humaines de l’Université de Ouagadougou avec mention « Lettre et Arts ». Professeur de Français et Censeur suppléant du Lycée Saint-Joseph de Ouagadougou, Amadou Soulalé est une figure de la culture. A ce titre, le désormais ambassadeur du Mali au Burkina a joué en tant que comédien dans plusieurs films dont « le courage des autres » du réalisateur professeur Richard de l’Université de Ouagadougou. Il est aussi auteur d’une pièce de théâtre intitulée « Un coup de fil serait un mauvais coup » sous la direction du professeur Jean Pierre Guingané (une pièce sélectionnée par le théâtre radiophonique de Haute-Volta). Membre du quartier général (QG) de campagne de Ibrahim Boubakar Keïta (Président du Mali) en 2013, chargé de la diaspora, Amadou Soulalé fut Conseiller politique de l’équipe de campagne du candidat Aly Bongo Ondimba au Mali. Comme ses prédécesseurs, Amadou Soulalé a pour résidence, Ouagadougou.
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L’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République d’Autriche, Caroline Gudenus, a également présenté sa lettre de créance au Président du Faso. Titulaire d’un Doctorat en droit, Mme Gudenus est dans le sillage diplomatique depuis septembre 1986 et a servi au Pakistan, à Londres en Grande-Bretagne et en Afrique du Sud. Elle réside à Dakar, au Sénégal.
Elle est suivie sur le tapis rouge par Javed Zia de la République islamique du Pakistan avec pour résidence à Tripoli (Libye). Diplômé en Science politique, M. Zia est un haut gradé militaire.
L’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la république socialiste du Vietnam au Burkina, Pham Truong Giang, résidera à Rabat, au Maroc. Il est titulaire d’un diplôme en diplomatie et d’une maîtrise en Droit.
Le représentant de la république de Colombie, Claudia Turbay Quintero, a clos cette cérémonie de présentation de lettres de créance. Elle a pour résidence Accra, Ghana. Claudia Turbay Quintero fut entre autre, journaliste dans un quotidien où elle était engagée dans la recherche, dans la section consacrée aux femmes et au journalisme d’investigation. Elle a également occupé le poste de directrice adjointe du Musée de l’Or de son pays en 1974.
La tâche revient donc désormais à ces personnalités d’entretenir et de faire rayonner les relations entre leur pays et le Burkina.
13ème journée africaine de la médecine traditionnelle : Le gouvernement soutient les innovations du secteur
Au Burkina Faso, la médecine traditionnelle a été officiellement reconnue par la loi N° 23/94/ADP du 19 mai 1994 portant Code de la Santé Publique. Depuis cette date, l’engagement des décideurs et des acteurs a permis de réussir son institutionnalisation et d’entamer son intégration dans le système de santé. Cet engagement s’est traduit notamment par la prise en compte de la médecine traditionnelle dans le premier plan national de développement sanitaire (PNDS 2001-2010), la création d’une direction chargée de la médecine et de la pharmacopée traditionnelle, l’adoption d’une politique nationale, la mise en place d’une règlementation sur l’exercice, la valorisation des médicaments, la référence/recours des malades, et les établissements de soins traditionnels.La personne qui exerce la médecine traditionnelle est appelée tradipraticien de santé c’est-à-dire une personne reconnue par la communauté où elle vit, comme compétence pour diagnostiquer des maladies et invalidités y prévalant, dispenser des soins de santé et utilisant des méthodes et des produits traditionnels d’origine végétale, animale ou minérale. Les tradipraticiens de santé (TPS) sont des acteurs privilégiés dans la promotion et le développement de la médecine traditionnelle. Pour l’OMS, leur organisation de même que la règlementation de leur exercice à travers la collaboration est un gage de renforcement de l’intégration de la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé. Cette intégration doit permettre de relever les défis de santé qui se posent à nos populations d’où le thème de cette édition 2015 de la journée africaine de la médecine traditionnelle « Règlementation des tradipraticiens de santé dans la région africaine de l’OMS ».Au Burkina Faso, le renforcement de la collaboration a permis d’atteindre de nombreux acquis en matière de règlementation. La mise en œuvre de cette règlementation a abouti à des résultats dont entre autre l’autorisation de l’exercice de la médecine traditionnelle a plus de cent tradipraticiens de santé, l’homologation de plus de quarante médicaments traditionnels (médicament conçu et développé par un tradipraticien ou un chercheur à partir des connaissances ou informations issues de la pharmacopée traditionnelle), la mise en place d’un système de référence / recours, la formation de plus de 2 000 tradipraticiens de santé .
La règlementation actuellement en vigueur classe les TPS en six catégories et les médicaments traditionnels en quatre catégories.
Les six catégories de tradipraticiens de santé sont :
Le Naturothérapeute : Personne utilisant exclusivement des substances naturelles comme moyen thérapeutique
L’accoucheuse traditionnelle : Personne prodiguant des soins de santé à une femme et à son nouveau-né avant, pendant et après accouchement
Le Chirkinésithérapeute : Personne pratiquant avec la main des massages ou des modifications sur les parties du corps malades ou blessées
Le Ritualiste : Personne utilisant des rites (religieux ou non) pour soigner
L’herboriste : Personne conditionnant et vendant des matières végétales à des fins thérapeutiques
Le médico-droguiste : Personne conditionnant et vendant des matières animales et/ou minérales à des fins thérapeutiques.
Concernant les médicaments, l’homologation (processus qui aboutit à l’octroi de l’autorisation de mise sur le marché) se fait par une procédure allégée. De 2007 à nos jours, une quarantaine de médicaments traditionnels améliorés ont été homologués.
La médecine traditionnelle s’impose progressivement comme une force d’innovation, de progrès scientifique, économique et social. C’est pourquoi le gouvernement s’engage à soutenir des perspectives innovantes de ce secteur comme la révision de la politique nationale et l’élaboration d’un plan stratégique quinquennal, la mise en place de structures d’interface dans les hôpitaux dont deux seront bientôt fonctionnelles dans les Centres hospitaliers régionaux (CHR) de Tenkodogo et de Ouahigouya et la construction d’un Centre de référence (le centre de médecine traditionnelle et des soins intégrés de Ouagadougou) dont le lancement des travaux de construction est prévu le 19 septembre 2015 à Tengandogo.
Elections du 29 novembre: le Conseil constitutionnel confirme la liste des 14 candidats à la présidentielle
Le Conseil a considéré que « les élections couplées présidentielle et législatives précédemment prévues pour se dérouler le 11 octobre 2015, reportées à la date du 29 novembre 2015 en raison du coup d’Etat du 16 septembre 2015, qui constitue un cas de force majeure » et « que le fonctionnement normal des institutions du Faso a été interrompu rendant impossible l’organisation des élections couplées à la date initialement prévue ».
Pour ce qui concerne les listes des législatives, le Conseil a relevé son incompétence à statuer sur la question, celle-ci relevant de la Commission électorale nationale indépendante.
Le Service d’information du gouvernement
Liste définitive des candidats à l’élection du président du Faso du 29 Novembre 2015:
1-Ram Ouédraogo
2-Ablassé Ouédraogo
3-Zéphirin Diabré
4-Victorien Barnabé Wendkouni Tougouma
5-Tahirou Barry
6-Roch Marc Christian Kaboré
7-Jean-Baptiste Natama
8-Saran Séré/Sérémé
9-Françoise Toé
10-Issaka Zampaligré
11-Adama Kanazoé
12-Bénéwendé Stanislas Sankara
13-Boukaré Ouédraogo
14-Maurice Denis Salvador Toussaint Yaméogo
Journée nationale de la liberté de la presse : Les médias se penchent sur leur contribution à l’insurrection d’octobre 2014
Les médias burkinabè ont joué un rôle considérable dans l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014. A l’occasion de la 17e édition de la journée nationale de la liberté de la presse, les professionnels des médias ont voulu évaluer la contribution des médias dans le soulèvement populaire qui a conduit à la chute de Blaise Compaoré et son régime. Ils ont échangé sur le thème « médias et insurrection au Burkina » lors d’un panel organisé par le Centre National de presse-Norbert Zongo (CNT/NZ) le 20 octobre 2015.
Les médias burkinabè ont, dans leur ensemble, contribué à l’émergence d’une conscience démocratique au Burkina Faso. C’est l’avis du directeur de publication de Le reporter. Il a abordé le sous thème sur la « contribution des médias et du Centre national de presse Norbert Zongo à l’insurrection ». Selon Boureima Ouédraogo, la révolte dans les médias ne date pas de 2014. Elle trouve sa source dans l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. « L’assassinat de Norbert Zongo a produit aujourd’hui plusieurs journaux qui s’essaient à l’investigation », a déclaré Boureima Ouédraogo.
A cette révolte dans les médias, le directeur de publication de Le reporter ajoute une professionnalisation accrue des journalistes. Selon lui, ces dernières années, les médias du Burkina sont devenus plus professionnels. Tout est loin d’être parfait, mais Boureima Ouédraogo note que les journalistes ont traité les sujets comme la mise en place du Senat, le projet de modification de l’article 37 avec plus de professionnalisme. Il note également l’arrivée de nouveaux médias, l’avènement de « journalistes déterminés à faire du bon travail et surtout une adhésion populaire pour le changement . Si les journalistes ont fait du bon travail, c’est parce qu’il y a des gens dans la société qui les encouragent « , a affirmé Boureima Ouédraogo. Selon lui, les médias se sont positionnés dès le début contre la mise en place du Senta et la modification de l’article 37.
Parlant de la contribution du Centre national de presse/Norbert Zongo, Boureima noté qu’il a offert des formations aux journalistes. Depuis 2013, dit-il, le CNP/NZ a donné des formations sur la question du rôle des médias dans un contexte d’effervescence. Il a relevé également les formations sur les genres rédactionnels et autres renforcements de capacités des journalistes.
La contribution des « médias sociaux » à l’insurrection
Les réseaux sociaux ont également apporté leur contribution. « Rôle des réseaux sociaux dans la survenue de l’insurrection des 30 et 31 octobre ». C’est le sous thème que le Dr Cyriaque Paré a traité. Parlant tout simplement de « médias sociaux », il a noté que la première tentative d’insurrection populaire sur les réseaux sociaux a eu lieu en 2011 dans la dynamique du printemps arabe et après les mutineries militaires. Plusieurs groupes sont créés sur Facebook notamment et demandent le départ du président Blaise Compaoré. C’est le cas des groupes comme « Blaise Compaoré doit partir », « Blaise Dégage ». Cette première tentative, s’inspirant du printemps arabe, selon ses initiateurs, s’est soldée par un échec.
Pour Dr Paré, Internet a ouvert un autre espace d’échanges aux Burkinabè dans le débat sur le Senat ou le projet de modification de l’article 37 de la Constitution avec une augmentation accrue de la présence des burkinabè sur internet. C’est la « démocratisation de la parole citoyenne ». Les réseaux sociaux deviennent un champ de combat politique et idéologique entre les pro et les anti-Compaoré. Ils ont offert à la fois des espaces, des outils pour la diffusion de l’information et une interactivité.
Selon Dr Paré, la contribution des réseaux sociaux a été rehaussée par l’engagement et la détermination d’activistes qui ont su utiliser ces canaux pour une mobilisation populaire. Ils diffusaient aussi des informations notamment sur comment se protéger des effets des gaz lacrymogènes, sur le dispositif sécuritaire autour du parlement lors des journées des 30 et 31 octobre 2014.
Mais il fait remarquer que cette utilisation des réseaux sociaux a connu des dérives aussi notamment dans la publication d’informations non fondées.
Dans l’utilisation des réseaux sociaux, Dr Paré a noté que Facebook et Twitter ont été les plus utilisés par les Burkinabè au cours de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014. Le premier encore plus parce qu’il offre plus de commodité aux utilisateurs.
Le Dr Cyriaque Paré a conclu en précisant que les réseaux sociaux à eux-seuls ne suffisent pas pour faire une insurrection. Il faut un relai au niveau des activistes et des médias traditionnels notamment les médias internationaux.
Le doyen des panélistes, Boureima Sigué, a abordé l’évolution des médias et leur implication dans les différentes luttes que le pays a connues.
La projection du film « une révolution africaine : les 10 jours qui ont fait chuter Blaise Compaoré », le 20 octobre 2015, la remise des prix de la meilleure journaliste 2015, et le prix du journalisme d’investigation le 21 octobre 2015, sont les autres activités de cette journée nationale de la liberté de la presse. Ces activités étaient programmées pendant la 6e édition du Festival de la liberté de presse interrompue par le coup d’Etat manqué de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle.