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Le Conseil d’administration du FMI approuve les deuxième et troisième revues de l’accord en faveur du Burkina Faso avec un décaissement de 32,36 millions de dollars.

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Un communiqué de presse rendu public le vendredi 05 juin 2015 et reçu par l’ambassade du Burkina Faso à Washington indique que le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé le vendredi 05 juin 2015 à son siège à Washington, D.C aux Etats-Unis d’Amérique, les deuxième et troisième revues des résultats économiques obtenus par le Burkina Faso dans le cadre du programme triennal soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC) du FMI.

fmiLe Conseil d’administration du FMI approuve les deuxième et troisième revues de l’accord en faveur du Burkina Faso avec un décaissement de 32,36 millions de dollars.

Un communiqué de presse rendu public le vendredi 05 juin 2015 et reçu par l’ambassade du Burkina Faso à Washington indique que le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé le vendredi 05 juin 2015 à son siège à Washington, D.C aux Etats-Unis d’Amérique, les deuxième et troisième revues des résultats économiques obtenus par le Burkina Faso dans le cadre du programme triennal soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC) du FMI. L’approbation des deuxième et troisième revues ouvre ainsi la voie au décaissement immédiat de 23,03 millions de DTS (environ 32,36 millions de dollars), ce qui porte le total des décaissements au titre de cet accord à 28,13 millions de DTS (environ 39,52 millions de dollars).

Dans sa décision d’approuver les deux revues, le Conseil d’administration a aussi émis un avis favorable à la demande d’augmentation des ressources mises à disposition du Burkina au titre de l’accord ainsi que la demande de modification de critères de réalisation formulée par les autorités burkinabé.

Rappelons que l’accord triennal soutenu par la FEC d’un montant total de 27,09 millions de DTS (environ 41,9 millions de dollars, soit 45 % de la quote-part du Burkina Faso) a été approuvé par le Conseil d’administration en décembre 2013.

À l’issue des délibérations du Conseil d’administration du vendredi 05 mai 2015, Monsieur Min Zhu, Directeur général adjoint du FMI et Président par intérim du Conseil d’administration, a selon le communiqué de presse, fait la déclaration suivante :
« L’économie du Burkina Faso a été confrontée à de graves difficultés au cours de l’année écoulée en raison de la détérioration des termes de l’échange, des répercussions de la crise Ébola dans la région et de troubles politiques internes. À la veille des élections nationales qui se dérouleront en octobre 2015, le gouvernement de transition a cherché à préserver la stabilité macroéconomique et a engagé des réformes qui s’attaquent à des problèmes structurels de longue date. À l’appui de ces efforts, les autorités ont l’intention de continuer d’appliquer l’accord FEC existant avec le FMI”.
Monsieur Min Zhu a en outre indiqué que « la faiblesse des recettes et les retards dans le décaissement de l’aide budgétaire ont forcé une compression pro-cyclique des dépenses, surtout de l’investissement public. L’inflation est devenue négative en raison du ralentissement de la croissance et de la baisse des prix des produits alimentaires. Bien que la diminution de l’investissement ait réduit quelque peu le déficit des transactions extérieures courantes, le déséquilibre extérieur reste élevé et les réserves de change imputées ont baissé nettement”.

Il a enfin conclu qu’« en dépit de ces conditions très difficiles, les résultats du programme sont restés satisfaisants : la plupart des objectifs quantitatifs ont été atteints et la majorité des réformes structurelles ont été mise en œuvre. Globalement, les autorités ont démontré qu’elles étaient fermement déterminées à appliquer le programme économique appuyé par le FMI. Elles prennent des mesures pour accroître les recettes et contenir les salaires publics de manière à limiter l’impact d’un ajustement budgétaire nécessaire sur l’investissement. Les réformes à long terme qui sont en cours ont pour objectif de réduire les coûts dans les entreprises publiques et de s’attaquer aux goulots d’étranglement dans le secteur de l’énergie qui freinent une croissance solidaire et durable. »

Pierre WAONGO
Attaché de presse
Ambassade du Burkina Faso/Washington, D.C

Grande nuit culturelle de la CEDEAO : Pour que disparaissent les frontières physiques pour une seule communauté africaine

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Le moins que l’on puisse dire est que la grande nuit culturelle dans le cadre du 40ème anniversaire de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a été une belle aubaine de brassage des peuples d’Afrique. Un moment que voudraient encore revivre ces communautés étrangères vivant au Burkina tant il était convivial. C’était le samedi 6 juin au Cenasa à Ouagadougou.

cedeao3Une nuit pas comme les autres. C’est l’impression qu’a donné la Grande nuit culturelle de la CEDEAO ce samedi 6 juin à Ouagadougou. Une nuit extraordinaire comme dirait Béni Samba, congolais de Brazza. « Cette nuit culturelle est à pérenniser. Voyez comment elle a permis de réunir toutes les communautés étrangères vivant au Burkina. Une belle occasion de communion. La CEDEAO, tout comme la CEMAC sont une aujourd’hui », a témoigné le jeune étudiant congolais, danseur d’une troupe congolaise Samba Beni. Une troupe qui a montré son savoir-faire en danse et chant, comme celles du Rwanda, du Bénin, du Togo, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Niger, du Nigéria et du Mali.

Pendant plus de trois heures, le public a été tenu en haleine avec les prestations d’artistes aussi talentueux les unes que les autres. « Le Burkina est un pays chaleureux avec des habitants sympas et honnêtes » lancent Béni du Congo-Brazza et Félicia du Togo. La Grande nuit culturelle entre, comme suscité, dans le cadre des activités commémorative du 40ème anniversaire de la communauté ouest-africaine. Le lancement des festivités a eu lieu le 21 mai par Michel Kafando, Président du Faso. Depuis, plusieurs activités ont été organisées notamment des compétitions sportives et d’art culinaire. « La nuit culturelle a réuni toutes les communautés de la CEDEAO, du CEMAC, et bien d’autres vivant au Burkina », indique Oumarou Ganou, directeur de la cellule nationale de la CEDEAO au ministère des Affaires étrangères et de la coopération régionale (MAERC). A l’issue des compétitions, les premiers ont reçu des récompenses en espèces en plus des attestations de participation. A en croire le directeur de la cellule nationale de la CEDEAO, l’objectif de cette nuit culturelle était d’assurer une visibilité à l’Institution. Il s’agit aussi, a-t- il poursuivi, d’assurer une implication et une participation des populations aux différentes activités afin de faire mieux comprendre l’essence de l’intégration africaine.

Car, explique Oumarou Ganou, aucun pays ne peut vivre indépendamment des autres. Il faut donc, renchérit-il : « que les frontières physiques qui ont été créées disparaissent afin que nous formions une seule communauté africaine ». La jeunesse estudiantine et scolaire ne s’est pas fait prier pour participer massivement à la rencontre. Ce qui lui a permis de mesurer l’importance du brassage culturel au sein de la CEDEAO.
Pour Magloire Olympio, secrétaire général de la coordination des communautés étrangères vivant au Burkina Faso, les mots manquent pour apprécier et qualifier cette nuit culturelle. A l’entendre, ce sont ces genres de rassemblements, de frottement qui permettront de créer l’espace communautaire dans une Afrique solidaire et soudée. Pour les prochaines éditions, Magloire Olympio a formulé le vœu de voir toutes les communautés impliquées dans l’organisation afin qu’on ne parle plus de la CEDEAO, mais plutôt de toute l’Afrique et le Monde.

Bassératou KINDO
Lefaso.net

Débat citoyen planétaire sur le climat et l’énergie : Pour rendre audible la voix des citoyens anonymes

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A l’instar d’une centaine d’autres pays, le Burkina Faso a abrité le 6 juin 2015 le débat citoyen planétaire sur le climat et l’énergie (world wide views). 110 citoyens volontaires de trois régions du pays (Centre, Centre-Nord et Boucle du Mouhoun) ont pris part à cette rencontre. C’est l’agence CORADE qui a assuré l’organisation pratique du débat.

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La 21e conférence des parties sur les changements climatiques se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015 et cristallise les enjeux de plusieurs années de négociations internationales. Les attentes des nations par rapport aux résultats de cette conférence sont si grandes qu’il est apparu nécessaire d’organiser un débat afin de ne pas occulter des préoccupations des milliards de citoyens anonymes sur les problématiques du climat et de l’énergie qui affectent leur vie.
En prélude à cette conférence donc, 104 pays ont organisé simultanément le débat citoyen à l’échelle mondiale dénommé World Wide Views. Il vise à rendre audible la voix des citoyens anonymes dans le monde sur ces problématiques qui affectent leur vie. Ainsi, les décisions prises lors des négociations tiendront compte de leurs opinions. Le 6 juin 2015, plus de 10 000 citoyens ont participé à cette consultation citoyenne sur les cinq continents.
Au Burkina, c’est l’agence CORADE qui a organisé le débat. Elle était soutenue par le ministère de l’environnement et des ressources halieutiques, l’ambassade de France, la région Franche-Comté, les délégations spéciales des régions du Centre, Centre-Nord et Boucle du Mouhoun, l’institut du génie de l’environnement et du développement durable (IGEDD) de l’université de Ouagadougou, la coalition des OSC sur le changement climatique, le cercle d’information et de communication sur les changements climatiques.

110 participants au Burkina, 10 000 à l’échelle mondiale

110 citoyens et citoyennes étaient dans la salle de conférence de l’hôtel Palm Beach pour participer à cette consultation, autour de quatorze tables, réparties comme suit : trois tables dioulaphones, quatre tables moréphones, sept tables francophones, avec des facilitateurs et des traducteurs pour les débats. Le programme des travaux prévoyait cinq séances, une thématique spécifique pour chaque séance. Chaque séance commence par une vidéo de cinq à dix minutes pour introduire le sujet afin de donner des clés de lecture et d’analyses aux participants ; puis 30 minutes sont consacrées au débat avant de passer à la consultation (individuelle et anonyme). Les votes sont saisis et transmis directement à la plateforme à Paris. Les résultats de votes des 104 débats seront analysés, agrégés de façon systématique.
Ainsi, chaque citoyen volontaire a pu donner sa perception des changements climatiques, sa vision du phénomène et ses appréhensions sur les décisions qui doivent être prises au niveau mondial pour inverser la tendance. « La voix des citoyens vaut la voix d’un pays lors des négociations. Après le débat, il y aura un processus de dissémination afin que toutes les parties prenantes s’approprient les résultats, soient porteurs de ces résultats », a expliqué Guiella/Narh Gifty, la directrice de l’agence CORADE.
« Le Burkina ne doit pas être en reste dans ce débat planétaire. Nous parlons des conditions de vie au plan individuel, c’est donc une logique que le citoyen puisse participer à ce débat planétaire », a précisé Abdul-Jabbar Maïga, chargé de missions, représentant le ministère de l’environnement et des ressources halieutiques. Puis, il s’adresse aux citoyens volontaires du Burkina en ces termes : « Vous faites partie des 10 000 citoyens volontaires du monde desquels il est attendu, d’une part l’expression de leurs préoccupations relatives au climat et à l’énergie et d’autre part, leurs avis, suggestions, propositions sur les enjeux qui leur sont présentés ».

Trouver un nouvel accord international

Ce projet a été initié par le secrétariat de la Convention-cadre des nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), la Commission nationale française du débat public, la fondation Danish Board of technology et Missions publiques qui en assurent la coordination, avec le soutien du gouvernement français, hôte de la CoP 21 en décembre 2015 à Paris. « C’est fondamental d’entendre ce que les citoyens ont à nous dire parce qu’ils connaissent leurs conditions de vie. Ils savent ce qui est bien pour eux, ils savent aussi ce qu’il ne faudrait plus faire. Ce qu’ils vont nous dire sera très important. Porté à Paris, on pourra le confronter avec des propositions d’autres citoyens et faire bénéficier leurs remarques à l’ensemble des participants. Donc, c’est une excellente initiative. Je me réjouis que le Burkina soit l’un des 104 pays participants à cette opération », a précisé Gilles Thibault, l’ambassadeur de France au Burkina.

Les résultats des consultations seront agrégés, analysés et mis en débat dans les différents pays impliqués et au niveau international, notamment lors des négociations. L’enjeu du sommet de Paris est de trouver un nouvel accord international sur le climat pour maintenir le réchauffement mondial à moins de 20 degrés.

Moussa Diallo
Lefaso.net

Michel Kafando en France : Le bilan du Président du Faso

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Pendant son séjour en France, Michel Kafando a rencontré les autorités françaises pour faire le tour d’horizon du processus de transition qu’il conduit. Dans la matinée du 4 juin, nous l’avons rencontré dans sa résidence, à la Celles Saint Cloud, à l’ouest de Paris. Qu’est-ce que les deux présidents se sont dit lors du tête-à-tête le 2 juin à l’Elysée ? Le Burkina pourra-t-il tenir le pari d’organiser les élections le 11 octobre, alors que le budget n’est pas bouclé ? Le Burkina Faso n’est-il pas défavorisé dans l’accord sur l’immigration qu’il a signé avec la France ? Michel Kafando répond.

Michel pfSur l’importance de la visite en France pour le processus de transition
Je voudrais dire toute la satisfaction que je ressens de cette visite à Paris. Sur le plan du programme de la transition, nous avons reçu de la part du président français, des félicitations et des encouragements à aller de l’avant, et faire en sorte que les élections que nous projetons pour Octobre puissent être menées dans de très bonnes conditions de façon à ce que l’exemple du Burkina serve, non seulement dans la sous-région , mais de façon générale en Afrique .
Avec le président Hollande, nous avons fait le tour d’horizon de la transition. Je lui ai exposé tout le processus qui est en cours, notamment la question de la justice, pour laquelle nous avons initié les états généraux sanctionnés par le pacte final adopté par bon nombre de formations politiques et d’organisations de la société civile. Le président français a marqué véritablement une appréciation sur cette question fondamentale, parce qu’on ne peut pas avancer dans un processus comme le nôtre, si on n’évacue pas certains problèmes qui sont ceux de la société actuelle, c’est-à-dire la justice.
Naturellement j’ai abordé la question du vote, du processus électoral. Je lui ai fait savoir que nous sommes pratiquement en droite ligne vers les élections. Nous avons déjà fixé le chronogramme, nous avons également clôturé l’enrôlement biométrique complémentaire pour lequel nous avons engrangé près de 800 000 nouveaux inscrits.
Mais la question qui se pose, c’est le financement. Ce n’est pas avec beaucoup d’acuité, nous avions déjà réservé 26 milliards pour les besoins du vote et beaucoup de contributeurs aussi bien sur le plan bilatéral que multilatéral ont déjà versé des contributions. Il nous reste quelques milliards à engranger, mais je pense que nous réussirons à les avoir, parce que nous avons des promesses de la part de la CEDEAO, de l’Union africaine et bien d’autres organismes.
Nous avons aussi abordé les questions sécuritaires dans la sous-région. Il y a Boko Haram qui continue de défier les gouvernements. Il y a le terrorisme dans le nord du Mali, malgré la signature de l’accord pour la réconciliation et la paix, nous voyons que les terroristes et les rebelles continuent leurs actions. Nous sommes tombés d’accord qu’il faut arriver à ébaucher une stratégie collective avec l’Europe qui est aussi concernée. Je lui ai fait comprendre que nous attendons cette réunion entre la CEDEAO et la CEMAC qui aura pour objectif de concilier les efforts, d’ébaucher une stratégie commune pour affronter le terrorisme et lutter radicalement contre tout ce qui pourrait déstabiliser les pays de la sous-région.
Ce sont les préoccupations essentielles que j’ai exposées au président François Hollande. Naturellement, je lui ai demandé de continuer à nous aider, ce qu’il a promis de faire. Nous aurons toujours besoin de l’appui de nos amis, de ceux qui comprennent le sens du changement intervenu au Burkina Faso, pour relever le défi d’organiser les élections libres et transparentes à partir du 11 octobre 2015.
De sa rencontre avec le président de l’assemblée nationale française…
C’était juste une rencontre pour recevoir le soutien des élus français à la transition comme le président l’a fait. Etant donné que c’est une assemblée nationale, nous avons parlé du code électoral. Je me suis évertué à expliquer au président et aux membres de l’assemblée qui étaient là, les raisons du vote de ce code électoral. Je pense que je me suis fait comprendre. Il ya eu d’autres questions surtout de sécurité que nous avons abordées.
Sur le reste des fonds à mobiliser pour l’organisation des élections à bonne date.
Moi je suis optimiste, je le suis par principe, mais je le suis en ce qui concerne l’organisation des élections. Je ne peux pas le dire avec beaucoup de précisions, parce que c’est du domaine de la CENI, mais avec ce que nous avons déjà engrangé comme contribution aux élections, nous sommes autorisés à penser qu’il n’y aura pas de problèmes de financement, ce qui est le grand problème pour les élections. On a pratiquement balisé tout le processus, il ne reste plus qu’à acquérir la logistique, tout ce qui est nécessaire pour organiser une élection. Naturellement de l’autre côté, il faut que les partis politiques, la société civile, nous aident aussi à encadrer ces élections. Mais s’agissant du financement, je ne suis pas du tout pessimiste, nous arriverons à boucler cela.

Du problème des sans-papiers burkinabè en France, après la signature des accords sur l’immigration.
La question de l’immigration est régie par une convention, mais le problème fait l’objet d’examen périodique dans le cadre de la commission mixte Burkina-France. Cette commission s’est réunie. Il reste à résoudre la question des sans-papiers. Je crois savoir qu’il y a une quarantaine de burkinabè qui avaient des problèmes de papier, mais on a pu résoudre une vingtaine de cas. Cette question va être discutée avec les autorités françaises pour voir dans quelle mesure résoudre du problème.
La question de l’immigration est bien suivie. La convention précise le quota de burkinabè que la France peut recevoir. Nous sommes tous tombés d’accord et c’est dans ce cadre que nous demandons aux français de régler ces demandes résiduelles de visa.

L’accord ne défavorise-t-il pas les burkinabè par rapport aux autres ressortissants africains ?
Je ne pense pas, c’est un accord-cadre proposé aux pays africains selon les besoins de la France aussi. Cet accord est valable pour les pays qui ont des accords sur l’immigration avec la France. Chaque pays en fonction de ses besoins discute avec la France pour avoir un quota précis. On ne peut donc pas dire que le Burkina est lésé, nous veillons quand même au grain.

Un dernier message

Notre visite vient nous donner encore la confirmation que le Burkina Faso est un pays considéré par nos partenaires de façon générale et la France en particulier. Le président français a eu l’occasion de me le dire, et je sais par expérience qu’avec les autorités françaises, depuis que nous sommes dans la transition, nous avons eu suffisamment de soutien. Je sais véritablement que le Burkina compte sur l’échiquier international.

S’agissant de la transition, les autorités françaises ont compris et apportent leurs soutiens au processus. Je demande aux burkinabè de rester confiants, de faire en sorte que ce pays qui est le nôtre et pour lequel nous travaillons tous, puisse garder cette considération que l’extérieur nous voue. C’est une valeur qui est éminemment supérieure à toute autre valeur.

Propos recueillis par Tiga Cheick Sawadogo
Ouagadougou-Paris-Ouagadougou
Lefaso.net

CEDEAO : 40 ans d’existence, toujours une équation à résoudre

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La communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) souffle ses quarante bougies le 28 mai prochain. Pour marquer cette date, les Etats membres ont prévu, chacun, une série d’actions au plan national. C’est le cas au Burkina où le lancement des activités commémoratives, présidé par le Président du Faso, est intervenu ce jeudi, 21 mai 2015, à Ouagadougou.

« Une vision, un destin commun », c’est le thème qui sous-tend les quatre décennies d’existence (28 mai 1975) de la CEDEAO et qui compte à ce jour quinze Etats membres.
Une halte qui offre l’opportunité aux acteurs de faire le bilan des décennies d’expériences avant de se pencher sur les orientations nouvelles de l’organisation pour répondre à sa vocation.
A sa naissance, la CEDEAO s’est assignée pour principal objectif de promouvoir la coopération et l’intégration entre les Etats membres vue de la création d’une Union économique et monétaire pour favoriser la croissance économique et le développement de l’Afrique de l’Ouest, a rappelé son représentant-résident au Burkina, Mohamed Diakité.
A ce jour, et selon les acteurs, l’organisation a de ‘’nombreux’’ acquis à son actif au rang desquels, son expérience dans la résolution des crises et son engagement dans des opérations de maintien de la paix dans l’espace communautaire, la suppression des visas entre les quinze Etats membres, l’instauration du droit de résidence et d’établissement, la mise en œuvre du passeport biométrique CEDEAO, l’effectivité du tarif extérieur commun (TEC). A cette liste, s’ajoute certains grands chantiers intégrateurs relatifs aux infrastructures et à l’économique tels que l’autoroute côtière Lagos-Accra-Abidjan-Dakar, l’autoroute de désenclavement de l’hinterland sahélo-saharien, la boucle ferroviaire Abidjan-Ouaga-Niamey-Cotonou, le gazoduc ouest-africain et le pool ouest-africain de distribution d’électricité.
Cependant, l’organisation reste confrontée à de nombreux défis au regard de ce qui a motivé sa création. Il faut œuvrer à ce que le processus d’intégration ait un impact plus significatif sur le développement des Etats afin d’améliorer substantiellement les conditions de vie des populations de base de l’espace. « Pour cela, nous devons nous investir, sans réserve, pour renforcer la visibilité et la crédibilité du processus d’intégration », a jaugé le Président du Faso, Michel Kafando avant de dresser la liste des challenges. Il s’agit de l’accélération du processus d’harmonisation des politiques macro-économiques, du développement du capital humain et des infrastructures économiques, du renforcement d’une approche régionale plus intégrée en matière de réduction de la pauvreté, de la consolidation de la paix, la stabilité politique et de la démocratie. A cela, s’ajoutent la création de la monnaie unique en 2020 et l’effectivité des droits reconnus en matière de libre circulation des personnes et des biens.

La libre circulation des personnes et des biens, basic pour réussir l’intégration

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Le Président du Faso a, dans cette optique, salué le processus de relecture des textes en cours afin d’être plus en phase avec les mutations au plan international et créer un environnement politique, économique et social stable comme garanties du processus d’intégration économique et financière.
« La construction d’un espace sous-régional intégré connaît ces dernières années une évolution majeure qui requiert une plus forte implication des populations à la base. En effet, le nouveau paradigme énoncé dans la Vision 2020 de la CEDEAO qui prône le passage d’une CEDEAO des Etats à une CEDEAO des peuples invite les Etats membres à tout mettre en œuvre pour que les premiers bénéficiaires des acquis de l’intégration régionale que sont les populations soient au cœur du processus de modélisation et d’harmonisation de l’espace ouest-africain », a expliqué Michel Kafando.
Selon le Président du Faso, pour atteindre cet objectif, l’un des défis majeurs à relever est incontestablement le changement des mentalités et des comportements de toutes les couches sociales de l’espace communautaire. D’où la nécessité d’une synergie d’action de l’ensemble des acteurs (étatiques et non étatiques) pour intensifier la sensibilisation aux fins d’une meilleure appropriation des politiques et chantiers de l’intégration par les communautés et les groupes cibles.
De son avis, la libre circulation des personnes et des biens est l’un des piliers de tout processus d’intégration et son effectivité implique la prise de décisions consensuelles des Etats qui prennent en compte les particularités de chacun « avec comme boussole, le bien commun et l’application effective des textes qui en résultent ».
Une volonté affirmée, dit-il, par les Chefs d’Etat et de gouvernement lors de la 43ème session de la CEDEAO tenue à Abuja (Nigeria) en juillet 2013 au cours de laquelle ils ont exprimé leur détermination à rendre effectifs les protocoles de la CEDEAO sur la libre circulation des personnes, le droit de résidence et d’établissement. A cet effet, le Burkina a été mandaté par l’organisation pour suivre la mise en œuvre effective de ces instruments. Une des actions fortes dans ce sens est l’organisation en juillet 2014 à Ouagadougou, d’un « Forum régional citoyen » sur la libre circulation des personnes et des marchandises qui a abouti à des recommandations dont certaines ont été approuvées par les Chefs d’Etat et de gouvernement notamment, l’institution de la carte d’identité biométrique et la suppression de la carte de séjour dans l’espace communautaire ouest-africain.
Pour le Président du Faso, cet arrêt offre l’occasion de réitérer l’attachement « ferme » des Etats membres aux objectifs de l’organisation et leur engagement pour qu’elle soit en adéquation avec les ambitions et les réalités du contexte international. Soulignant que son pays, le Burkina, reste engagé à poursuivre avec l’ensemble des autres Etats membres, les efforts pour promouvoir les progrès économiques et politiques pour une CEDEAO de paix et de stabilité.

Que faut-il comprendre de la « Vision 2020 » ?

C’est en 2007 que la « Vision 2020 » a été adoptée. Elle découle du constat que l’objectif de départ de l’organisation, qui est d’améliorer le niveau de vie des populations, peinait à se dessiner au bout de trois décennies d’existence. Pire, la pauvreté et les inégalités se sont accrues, et la réalité montre des Etats membres confrontés aux questions de lutte contre la pauvreté. Il faut donc changer de façon de fonctionner en quittant les conceptions bureaucratiques et monopolistes pour une organisation aux mains de ses ‘’véritables’’ destinataires à savoir, les populations à la base. « Vision 2020 » vise à « créer une région sans frontière, paisible, prospère et cohérente, bâtie sur la bonne gouvernance et où les populations ont la capacité d’accéder et d’exploiter ses énormes ressources par la création d’opportunités de développement durable et de préservation de l’environnement ».
Ce plan de passage de la CEDEAO des Etats à celle des peuples repose sur cinq piliers : « la mise en valeur des ressources de la sous-région », « la paix et la sécurité », « la gouvernance », « l’intégration économique et monétaire » et « la croissance du secteur privé ».
Ce qui requiert « l’opérationnalisation du partenariat préconisé par la Vision », « un changement profond des mentalités et des comportements » et « la construction d’une communauté de droit et de paix ».
Au Burkina, la célébration du 40ème anniversaire sera marquée (et ce, jusqu’au 7 juin) par plusieurs activités parmi lesquelles, une exposition des produits de la CEDEAO à la Maison du peuple, des tournois de maracana et de volley-ball, une nuit culturelle et une course cycliste professionnelle.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net