Le FESPACO a lancé sa toute première « Semaine de la critique » cinématographique ce 23 février 2025 à Ouagadougou. Elle se tient sous le thème « La critique, outil de promotion des cinémas d’Afrique » et sera couronnée par la remise du Prix de la critique Clément Tapsoba.
C’est « un tournent majeur dans l’histoire du FESPACO », selon Gilbert Pengwendé Ouédraogo, Ministre de la communication, de la culture, des arts et du tourisme, qui a prononcé le discours d’ouverture. La critique « met en lumière un aspect essentiel de l’industrie cinématographique, l’analyse critique et la valorisation des œuvres par un regard expert et indépendant », explique le Ministre.
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La Semaine de la critique symbolise une nouvelle ère pour la critique cinématographique en Afrique, selon le Président de l’Association des critiques de cinéma du Burkina (ASCRIC-B), Abraham Bayili. Elle est l’une des innovations du 29e FESPACO et vient réaffirmer toute la place de la critique au cœur de la biennale du cinéma africain.
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Il affirme que les objectifs pour cette première édition sont de :
- donner une visibilité accrue à la critique cinématographique durant le FESPACO à travers une programmation diversifiée et inclusive ;
- proposer une sélection originale de films d’Afrique et de sa diaspora choisis pour leur audace artistique et leur profondeur thématique ;
- créer un espace de rencontres et de discussions entre professionnels du cinéma, critiques spectateurs ;
- favoriser la production et la diffusion d’articles de critiques pour enrichir le discours autours du cinéma africain ;
- célébrer l’innovation et l’excellence cinématographe en attribuant des prix prestigieux dont le Prix Clément Tapsoba en hommage à l’un des membres fondateurs de l’ASCRIC-B et de la Fédération africaine de la critique cinématographique (FACC).
Plusieurs activités sont au programme : projections de films, débat-forums, panels, master-class, remise du Prix de la critique et dédicace de livre sur le cinéma.
10 longs métrages (5 fictions et 5 documentaires) sont à voir pour cette 1ère édition. Il s’agit d’œuvres qui se distinguent par « leur originalité artistique et leur capacité à aborder des enjeux contemporains », soutient le Président de l’ASCRIC-B.
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La critique cinématographique constitue un levier pour la promotion et la reconnaissance des cinémas d’Afrique. « La critique africaine est née pour permettre aux africains d’avoir un regard sur leurs œuvres », confie Pr Justin T. Ouoro, lors de la conférence inaugurale de la Semaine de la critique. Pour l’ancien président de l’ASCRIC-B et par ailleurs Ambassadeur du Burkina Faso en Allemagne, la critique est un exercice de jugement d’un film. C’est l’art d’examiner une œuvre pour déterminer sa valeur par rapport à une fin pouvant être la véracité, la beauté et l’esthétique. Elle a une triple fonction informative, évaluative et interprétative et sert à faire connaitre l’œuvre cinématographique. Pour être crédible, elle se doit d’être démonstrative et éviter d’être péremptoire.
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La Semaine de la critique est une initiative de l’ASCRIC-B en collaboration avec la FACC et soutenue par le FESPCAO. La cérémonie d’ouverture est l’occasion d’une remise d’écharpe à l’Association des critiques de cinéma du Tchad. Cette remise par la Présidente de la FACC, Fatoumata Condé/Sagnane, symbolise l’adhésion de l’association tchadienne à la fédération africaine.
Aboubakar SANFO