De l’avis des membres de l’association des ressortissants du Yagha, Sebba « se meurt ». Ils ont appelé à l’action ce mardi 5 juillet pour sauver cette commune qui accueille un grand nombre de populations déplacées.
« J’ai quitté Sebba le 26 mai dernier. A présent, je ne peux plus y retourner. Leur stratégie, c’est de nous regrouper à Sebba. Et nous risquons de mourir de faim et de soif. Tous les magasins à Sebba sont vides et pourtant l’axe Sebba-Dori est sous le contrôle des HANI » a relaté Hamadi Hama, un sexagénaire originaire de la province du Yagha.
Sebba est la dernière des 6 communes à tenir debout face à l’hydre terroriste, mais jusqu’à quand ? Telle est la question que se pose l’association des ressortissants de la province du Yagha (ARY). Pour ses membres, Sebba est sous blocus et se meurt.
Les actes terroristes s’y multiplient :
-meurtre d’un commerçant résidant à Sebba avec 7 membres de sa famille le 2 juillet dernier ;
– pose de mines sur l’axe Sebba-Dori tuant un civil le 25 juin 2022, avec pour but de constituer un blocus ;
-détournement de camions transportant des marchandises et des vivres le 23 juin ;
-sabotage des poteaux électriques de la SONABEL ;
-absence d’eau de l’ONEA par manque de ravitaillement en gasoil, les populations se ravitaillent dans les marres et les quelques forages existants…
Face à ces difficultés et pour empêcher l’épisode de Solhan et de Seytenga de se rejouer, les ressortissants du Yagha lancent un appel d’urgence d’aide à leur province. Ils demandent aux autorités de sécuriser la route Sebba-Dori, route par laquelle la province est ravitaillée en vivres et marchandises diverses. Les originaires de Yagha sollicitent la protection des populations des villages et la proactivité en cas d’attaque. Enfin, ils espèrent que les lignes téléphoniques seront rétablies pour maintenir le contact avec leurs familles forcées à fuir, car en effet, ceux qui sèment la terreur ont changé de stratégie « Les populations sont sommées de quitter leurs villages et en même temps, ils les empêchent de se rendre à Sebba ville proche et sécurisée… A présent, ils habitent les cours de ceux qu’ils ont chassés. C’est une nouvelle stratégie qui vise à faire de Sebba une zone pour parquer les populations qui fuient » a soutenu Boureima Ly le secrétaire général de l’association ARY.
Ce n’est pas la première fois que l’association des ressortissants du Yagha rencontre la presse pour inciter à l’action. Le 15 juin 2021, elle avait dépeint la situation délétère dans cette zone et lancé un appel à aider les personnes déplacées. Le 27 juin 2021, elle avait rencontré le chef de l’Etat et lui avait remis un mémorandum.
Marie Laurentine Bayala