3 janvier 1966 -3 janvier 2020. Il y a de cela 54 ans que le peuple s’est insurgé contre la gouvernance de Maurice Yaméogo en Haute Volta. Ce 3 janvier 2020, les six centrales syndicales et les 17 syndicats autonomes de l’Unité d’Actions syndicales (UAS) ont commémoré ce soulèvement populaire par le biais d’une conférence publique placée sous le thème : « Contribution du mouvement syndical aux grands tournants historiques du Burkina Faso ». Cette conférence a permis d’aborder les grands moments de la vie socio-politique du Burkina Faso.
« La contribution du mouvement syndical aux grands tournants historiques du Burkina Faso ». C’est le thème central autour duquel les six centrales syndicales et les 17 syndicats autonomes de l’Unité d’Action syndicale (UAS) ont commémoré ce 3 janvier 2020. Dès l’entame de la conférence publique organisée à cet effet, les participants ont visionné une interview réalisée avec le Secrétaire général du Syndicat autonome des Travailleurs et Ouvriers Voltaïque (SATOV), Zakaria Touré, par ailleurs dernier survivant du soulèvement populaire, décédé le 6 septembre 2019.
A la suite de cette projection, s’en est suivie une communication sur le thème central livrée par le Secrétaire général adjoint de la Confédération nationale des Travailleurs du Burkina (CNTB), Sié Justin Palé. Dans son exposé, le conférencier Palé est revenu sur le rôle joué par le mouvement syndical sous les différents régimes qui se sont succédé depuis le 3 janvier 1966 à nos jours. Une histoire de lutte contre la mal gouvernance, la gabegie, l’instauration du pouvoir unique ; car dit-il, « il est important de souligner que pendant des décennies de répression des différents régimes, cet énorme travail d’éducation et de mobilisation, a contribué à l’éveil de conscience qui aboutira à l’avènement de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 ».
Pour Sié Justin Palé, cette commémoration permet au mouvement syndical et aux travailleurs de réfléchir sur leur rôle et leur contribution à la résolution des problèmes des travailleurs et de notre peuple. « Et pour bien apprécier cette contribution, il suffit d’imaginer ce qui serait arrivé si les syndicats n’avaient pas joué leur rôle en 1966, en 1975, de 1983 à 1987, dans les années 1990 contre les PAS, et plus près de nous en 2015 contre le coup d’Etat du Général Gilbert Diendiéré », a-t-il ajouté.
Et cette date historique constitue un motif pour le mouvement syndical de perpétuer la lutte contre toutes les dérives et préserver les intérêts des travailleurs. A cette occasion, certains ont exprimé leur coup de gueule contre la volonté du gouvernement d’étendre l’Impôt unique sur le Traitement des Salaires (IUTS) sur les primes et indemnités. Toute chose, disent-ils contribuerait à « asphyxier » les travailleurs.
Bènonè Ib Der Bienvenue Médah