La Coalition des syndicats libres et indépendants du Burkina dénonce l’attitude de l’Unité d’Action syndicale (UAS) sur l’imposition de l’UITS sur les indemnités à partir de 2020. Elle a tenu une conférence de presse ce jeudi 26 décembre à la Bourse du Travail de Ouagadougou pour défendre sa position.
L’Impôt unique sur les traitements et salaire (IUTS) désormais imposable sur les indemnités des fonctionnaires divise les syndicats. Alors que l’Unité d’Action Syndicale (UAS) s’y oppose farouchement en demandant sa suppression pure et simple, la Coalition des syndicats libres et indépendants se dit pour mais avec des conditions. Au cours de sa conférence de presse sur le sujet, la Coalition, pourtant membre de l’UAS dit avoir constaté que leur camarade Bassolma Bazié, président du mois, intervient au nom de l’UAS sans concertation ni avec l’accord de ses paires sur certaines questions. Pour le porte-parole de la coalition, Guy Olivier Ouédraogo, les cinq centrales et les syndicats autonomes qui la composent ne sont pas concernés par les prises de décisions, dites unilatérales.
Ainsi donc, pour la Coalition,Basolma Bazié et ses camarades n’ont pas de propositions et demande l’annulation pure et simple de la loi. Par contre, elle, a des propositions avantageuses pour la majorité des travailleurs, à soumettre au gouvernement afin de débloquer la situation lors de la rencontre gouvernement-syndicat. « Nos propositions exonèrent les travailleurs du public et aussi du privé ayant un faible revenu » dit Olivier Ouédraogo. « En plus, elles permettront à plus de 85% des travailleurs du public de ne pas être touchés par l’IUTS » poursuit-il.
C’est pourquoi, la Coalition qui dit avoir fait des propositions allant dans le sens de l’équité sociale et de la protection de l’économie, revendique le relèvement des revenus imposables des indemnités comme suit : 100.000F pour l’indemnité de logement, 50.000F pour l’indemnité de transport, 60.000F pour l’indemnité de fonction et l’imposition des primes à partir de 201.000F.
Pour les 5 Centrales, l’UITS doit être appliquée à tout citoyen burkinabè sans exception y compris les hauts cadres de l’administration (députés, ministres, présidents d’institutions, Présidence du Faso) conformément à l’article 17 de la Constitution du Burkina qui stipule que « le devoir de s’acquitter de ses obligations fiscales conformément à la loi s’impose à chacun. »
Les conférenciers ont dénoncé certains syndicats qui travailleraient à liquider l’économie du Burkina Faso, déjà éprouvée par des attaques meurtrières. Pour eux, certains syndicats sont des capitalistes syndicaux. « Ce qui d’ailleurs nous oppose,…il y’a du vrai syndicalisme et du faux syndicalisme » continuent les conférenciers. Ils appellent à un sens élevé de tous les travailleurs.
Y. Alain Didier Compaoré