Chers confrères,
Acteurs et promoteurs de la liberté de la presse,
Le 20 octobre 2018, le Burkina Faso commémore la journée nationale de la liberté de presse avec comme thème : « Terrorisme et accès à l’information ». Après la commémoration internationale du 3 mai, la célébration de la présente journée s’inscrit dans la constante reconnaissance du pays à l’ensemble de ses hommes et femmes de médias pour le travail formidable abattu au quotidien.
Cette célébration témoigne de la volonté des différents acteurs du monde des médias de notre pays, de faire de la liberté de presse, un facteur primordial de promotion de la démocratie et de l’état de droit.
Une évaluation de l’état de la liberté d’expression, en général et celle de la presse, en particulier, démontre que le Burkina Faso d’aujourd’hui est bien loin de celui où l’autocensure et autres intimidations altéraient la qualité des productions des médias.
Nous pouvons à ce titre nous féliciter du rang enviable en matière de la liberté de la presse occupé par notre pays.
Chers confrères,
Acteurs et promoteurs de la liberté de la presse,
Nous devons cet environnement remarquable aux efforts et au professionnalisme des hommes et femmes de médias. Cependant, il faut reconnaitre que les défis restent nombreux et que la responsabilité des professionnels des médias, des acteurs politiques, des organisations interprofessionnelles et des citoyens, doit être constamment de mise.
C’est pourquoi le gouvernement ne manque jamais l’occasion d’apporter son soutien au monde de l’information et de la communication dans ses actions visant à consolider les bases de la liberté de presse et d’interpeller lorsque celle-ci est mise à mal ou quand l’usage des libertés s’avère préjudiciable à la paix et à la cohésion sociale.
Chers confrères,
Acteurs et promoteurs de la liberté de la presse,
Cette année, vous avez voulu que la réflexion soit menée autour du thème : « Terrorisme et accès à l’information ». La pertinence et l’actualité du thème de cette Journée nationale de la liberté de presse interpellent à plus d’un titre, au regard du contexte et des défis sécuritaires qui s’imposent au Burkina Faso et à la sous-région.
La problématique se pose avec acuité, puisque les agressions répétées subies par le Burkina Faso nous contraignent à plus de responsabilité dans le traitement et la diffusion des informations liées au terrorisme.
Des voix se sont élevées ces dernières années pour relever les lourdes menaces qui pèsent sur le traitement journalistique éprouvé par l’extrémisme violent et sur la profusion des sources d’information douteuses. Ces inquiétudes ont été confirmées par une étude menée en 2017, dans la région du Sahel, confirmant l’enracinement de l’influence de l’extrémisme violent sur les radiodiffusions dans cette zone.
Le Rapport 2017 du Centre de Presse Norbert Zongo sur l’état de la liberté de presse et l’étude intitulée « Radiodiffusions et extrémisme violent : autopsie d’un journalisme assiégé » ont bien souligné la prégnance et la permanence des menaces extrémistes sur le personnel de médias enquêtés. Une situation qui interpelle l’ensemble des acteurs.
Il importe que chaque homme et femme de média s’interroge sur sa responsabilité dans la quête de stratégies idoines pour faire face à cette situation où l’exercice de la profession est entravé et où la liberté d’informer et le droit à l’information sont violés.
Il importe également que chaque acteur des médias ou citoyen actif sur les réseaux sociaux, œuvre à ne pas tomber dans le jeu des terroristes dont le funeste projet de déstabilisation des Etats passe par l’apologie de la violence et la démoralisation des populations afin qu’elles perdent confiance en nos valeurs démocratiques.
Il est indéniable que souvent les mots employés, les faits rapportés, les images diffusées, favorisent moins une information saine qu’ils ne servent la quête de sensationnalisme, de course à l’audience comme le souligne l’UNESCO, dans son Manuel des journalistes sur les médias face au terrorisme.
Le journaliste a en effet, obligation de fournir des informations vérifiables, dans l’intérêt supérieur du public. Les populations ont fondamentalement droit à une information exacte et équilibrée, en particulier lorsqu’il est question de leur sécurité et de leur liberté.
Loin donc d’être un appel à moins informer, j’invite les professionnels des médias à faire prévaloir l’intérêt supérieur de la nation, dans la quête et la divulgation de « l’information sur le terrorisme ».
Pour sa part, le gouvernement continuera à jouer sa partition afin que la sécurité nationale et celle des journalistes, dans l’exercice de leur profession, soient préservées, selon les exigences de la paix et de l’intégrité du territoire burkinabè.
Vive la liberté de presse !
Bonne fête de la liberté de presse à toutes les femmes et à tous les hommes de médias !
Rémis Fulgance Dandjinou
Ministre de la communication et des Relations avec le Parlement,
Porte –parole du gouvernement
Officier de l’ordre national