L’opposition a dénoncé la modification de la loi portant Code électoral au Burkina intervenue le 30 juillet 2018 à l’Assemblée nationale. Au cours d’une conférece de presse tenue au siège du CFOP ce 31 juillet 2018, elle crie à un « récul démocratique » et pire à une « exclusion de la diaspora ».
Selon la nouvelle loi électorale, seules la carte nationale d’identité burkinabè et le passeport pourront être utilisés pour les élections de 2020 au Burkina. Les détenteurs des cartes consulaires notamment ceux de la diaspora ne seront pas autorisés. Cette nouvelle ne passe pas chez l’opposition politique.
« Par les effets de ce projet de loi » selon le CFOP, « ce sont des milliers, voire des millions de burkinabè qui seront exclus des scrutins à venir, alors que l’on répète à longueur de discours, l’importance que l’on attache à la participation de nos compatriotes de l’extérieur, à la vie de leur nation. Le dernier forum des burkinabè de l’extérieur qui vient de prendre fin, en est l’illustration » dit-elle.
Pour elle, cette loi n’est plus ni moins qu’un récul démocratique et pire, elle exclut des Burkinabè de l’extérieur en ce sens que bon nombre de nos compatriotes vivant à l’étranger ne disposent pas de CNIB mais de cartes consulaires surtout en Côte d’Ivoire où vivent la majotité des Burkinabè de l’extérieur.
Pour le député François Z. Bacye « le vote des Burkinabè de l’extérieur s’appuie sur le besoin de rétablir la justice sociale entre les citoyens burkinabè résidents et les non-résidents. Ceux qui vivent hors du pays n’avaient pas la possibilité de prendre part aux scrutins alors que l’article 1er de la Constitution du 02 juin 1991 dispose que : « Tous les Burkinabè naissent libres et égaux en droit. Tous ont une égale vocation à jouir de tous les droits et de toutes les libertés garanties.
Les discriminations de toutes sortes, notamment celles fondées sur la race, l’ethnie, la région, la couleur, le sexe, la langue, la religion, la caste, les opinions publiques, la fortune et la naissance, sont prohibées « .
Toujours selon le CFOP, ne pas reconnaître la carte consulaire comme fiable aux élections, c’est exposer nos compatriotes dans leurs pays de résidence. « Au cours des contrôles de police, le détenteur de la carte consulaire peut-il continuer à l’exhiber pour justifier son identité et quelle valeur les agents chargés des contrôles de police vont-ils attacher à ce document, si notre propre Gouvernement doute de sa fiabilité. » « Et bonjour les tracasseries » poursuit-elle.
Pour l’heure le CFOP dit pas ne pas se laisser faire et dit également ne pas dévoiler pour le moment sa stratégie de lutte.
Y. Alain Didier Compaoré