Au lendemain de l’insurrection populaire, les masses laborieuses espéraient un changement qualitatif de la gouvernance axée sur la gestion rationnelle et vertueuse des ressources du pays, l’amélioration des conditions de vie, l’accès équitable à l’emploi, une bonne administration de la justice et l’institution d’un climat social stable et propice à la cohésion et à l’unité nationale. Conformément aux dispositions de l’article 36 de notre Constitution le Chef de l’Etat doit incarner et assurer l’unité nationale. Il est également garant du respect des accords et des traités qui engagent l’Etat burkinabè. Si toutes ces conditions sont réunies, nul doute qu’aucun obstacle ne pourra obstruer notre marche vers un développement socioéconomique endogène.
Le pouvoir MPP qui a très vite usurpé du titre de « porte flambeau de l’esprit de l’insurrection » avait nourri l’espoir du peuple avec des promesses qui se révèlent démagogiques au regard de la situation sociale qui prévaut de nos jours. Quand on essaie de décrypter l’atmosphère sociale, il ressort clairement que le pays se retrouve dans une impasse sans précédent et dans un laxisme qui inhibent crucialement nos efforts pour la quête d’un mieux-être. Cela est la conséquence du manque de vision, de responsabilité et d’actions pragmatiques du pouvoir en place qui s’investit inlassablement dans le dilatoire, l’indifférence, l’arrogance et le populisme pour ne pas répondre aux différentes préoccupations réelles et légitimes des populations. C’est pourquoi :
- L’insécurité est devenue quasi quotidienne dans nos villes et dans nos campagnes parce que le Gouvernement a failli à son devoir régalien de protéger les citoyens ;
- L’incivisme est grandissant ;
La stigmatisation des citoyens pour leur opinion politique est perceptible;
- Il y a une diminution de la création des richesses et l’appauvrissement des populations, surtout rurales;
- Le taux de chômage connait une croissance exponentielle dans un contexte où le gouvernement réduit le nombre de nouvelles recrues dans la fonction publique ;
- Les syndicats des travailleurs qui défendent légitimement les intérêts moraux et matériels de leurs collègues sont voués aux gémonies avec la bénédiction du pouvoir en place qui semble ne pas vouloir respecter ses engagements encore moins dialoguer sincèrement pour une sortie de crise.
La NAFA, fidèle à ses convictions et à ses principes, est confortée que le recours au dialogue est indispensable pour résoudre les crises au sein de la société. La politisation tout azimut dans laquelle s’est engagé le Gouvernement à travers l’instrumentalisation et la politisation d’OSC fantoches est une erreur qui ne fait qu’accentuer les divisions profondes au sein de notre société.
Cette situation n’est pas de nature à favoriser les investissements et l’exécution des projets dans lesquels nos partenaires et nos compatriotes vivant à l’extérieur comptent appuyer le pays.
C’est pourquoi, la NAFA :
- Interpelle le Gouvernement à faire preuve d’honnêteté et de sincérité à travers le dialogue qu’il vient de renouer avec les syndicats des travailleurs et toutes les formations qu’elles soient politiques ou de la société civile ;
- Invite le gouvernement à respecter les droits acquis des travailleurs et la liberté d’expression;
- Recommande instamment le Gouvernement à se pencher sérieusement sur l’épineuse question de l’insécurité ;
- Exhorte le Gouvernement à créer des conditions favorables à l’implication des Burkinabè vivant à l’étranger dans la vie politique et économique du pays ;
- Attire l’attention du Gouvernement sur la nécessité de créer des emplois stables et durables afin d’absorber la masse de bras valides qualifiés dont regorge le pays.
- Pour l’intérêt supérieur de la Nation , invite le gouvernement, notamment le Chef de l’Etat à s’assumer et à assurer son rôle régalien pour la cohésion sociale,
Le secrétariat Exécutif de la NAFA