Camarades militantes et militants, sympathisantes et sympathisants;
Camarades travailleuses et travailleurs de l’éducation de base;
Aujourd’hui 28 mai 2018, cela fait 23 ans que le SYNATEB existe dans le secteur de l’éducation dans notre pays. En rappel, le 28 mai 1995, l’arène syndicale s’est agrandie avec la naissance du Syndicat national des travailleurs de l’éducation de base (SYNATEB). Face à l’opportunisme syndical ambiant qui existait au niveau du monde de l’éducation dans les années 1990, la nécessité d’un syndicat combatif, révolutionnaire de lutte de classes au niveau de l’éducation de base, était plus qu’impérieuse.
A sa création, le SYNATEB s’est fixé comme objectif de mobiliser les travailleurs de l’éducation de base afin de défendre leurs intérêts matériels et moraux pour une éducation de qualité, accessible aux enfants du peuple tout en liant ses luttes à celles des masses laborieuses.
Dès sa création, le SYNATEB va vite conquérir la confiance des travailleurs de l’éducation de base par ses luttes, ses prises de position et sa ligne syndicale.
En 23 ans d’existence, le SYNATEB a su s’imposer et s’impose encore et toujours dans le sous-système de l’éducation de base comme le seul et véritable créneau pour tous les travailleurs épris de paix, de justice et de liberté. Il a ainsi acquis la confiance des travailleurs de l’éducation de base. Ayant mobilisé plusieurs dizaines de milliers de travailleurs à travers tout le territoire national autour de ses différentes plates formes revendicatives, notre organisation a réussi à améliorer leurs conditions de vie et de travail. Il aura été sur tous les fronts à travers les luttes contre la Réforme Globale Administration Publique (RGAP), le boycott des formations pédagogiques sans prise en charge, le boycott du nouveau système d’évaluation des agents publics, le boycott de l’encadrement des stagiaires des Ecoles Nationales des Enseignants du Primaire (ENEP) et de l’Ecole Normale Supérieure de l’Université de Koudougou (ENS-UK) d’alors, les grèves solitaires, les grèves unitaires, les marches et le sit-in illimité pour les avancements sans conditions de notes de 2011.
Malgré les adversités de toutes sortes : intimidations, brimades, sanctions arbitraires, injures, coupures illégales de salaire pour fait de grèves, non prise en compte dans l’organisation des examens scolaires, rejets de dossiers de candidatures aux concours professionnels, le SYNATEB a pu engranger les acquis historiques suivants :
- la hausse des frais de correction de la copie à l’examen du CEP et du concours d’entrée en 6ème qui passaient de 50 F à 100 F CFA avec le maintien de la double correction de même que les indemnités de surveillance de 2000 F à 3000 F CFA par jour pendant 4 jours ;
- la prise en charge financière des Groupes d’Animation Pédagogique (GAP) et des conférences pédagogiques à partir de l’année scolaire 2004-2005 ;
- la participation des syndicats aux commissions d’affectation (niveau national, régional, provincial et CEB) à partir de 2004-2005 ;
- l’abandon du recrutement des maîtres PPTE par le MEBA en 2004 ;
- les conclusions de l’évaluation des 10 ans de la RGAP qui ont consacré la faillite totale de la RGAP en octobre 2010 confortant ainsi le SYNATEB dans sa position de depuis 1997 ;
- l’apurement des arriérés d’avancement de 2007, 2008, 2009, 2010 et 2011 sans condition de notes ;
- la relecture du nouveau système d’évaluation avec la participation des syndicats de la Fonction Publique ;
- la relecture de la loi 013 portant régime juridique applicable aux emplois et aux agents de la Fonction Publique qui a abouti à l’adoption de la loi 081 portant statut général de la Fonction Publique d’Etat;
- la levée de la restriction sur les affections au plan national des enseignants recrutés pour le compte des régions ;
- la révision de la carrière des enseignants brimés en cours de traitement avec incidence financière ;
- la prise en compte de l’Instituteur Principal (IP) comme encadreur pédagogique lors de l’organisation de la conférence annuelle des enseignants ;
- l’octroi des frais d’encadrement aux maîtres conseillers en attendant la hausse des différents taux et leur inscription dans la grille indemnitaire ;
- l’adoption de textes consacrant la rétrocession des logements aux collectivités locales ;
- l’adoption du décret 2016-926 portant protection du domaine scolaire ;
- le retour de la formation dans les ENEP à deux(2) ans ;
Pour le statut particulier, le SYNATEB en a fait son cheval de bataille depuis l’avènement de la RGAP. Et comme à son habitude, il suit avec beaucoup d’attention l’évolution du dossier dans le cadre unitaire.
Camarades;
Cet anniversaire se tient dans un contexte où le gouvernement Paul Kaba Tiéba tente par tous les moyens de museler le monde syndical à travers des décisions impopulaires et anti travailleurs. Ainsi, nous notons l’introduction à l’Assemblée Nationale de la loi ‘‘anti grève’’, l’avis technique du Conseil d’Etat sur le sit-in qui le juge illégal, les velléités de remise en cause du check off, le déploiement abusif des forces de sécurité sur les lieux de travail pendant les actions syndicales.
Au niveau de l’éducation, les travailleurs sont laissés à eux-mêmes, sans formation continue et dans des conditions drastiques de travail.
Au moment où nous célébrons ces 23 ans de luttes, de veille, de sacrifices, de mobilisation aux côtés des travailleurs de l’éducation de base et du peuple burkinabè pour le pain et la liberté, le Bureau National (BN) saisit l’occasion pour saluer tous les pionniers qui ont eu la clairvoyance et le courage de donner un outil authentique de lutte aux travailleurs de l’éducation de base.
Le Bureau National tient à féliciter les responsables des structures de base et tous les militants pour l’énorme travail abattu et les multiples sacrifices consentis au cours des deux décennies précédentes tant au niveau professionnel que syndical.
Camarades militantes et militants;
Le Bureau National vous encourage pour ce dynamisme et vous invite à plus d’engagement et de détermination afin de relever les défis actuels qui se présentent à nous pour l’amélioration de nos conditions de vie et de travail, tels que :
- La satisfaction de notre plateforme revendicative ;
- La mise en œuvre effective du protocole d’accord entre la CNSE et le Gouvernement ;
- L’opérationnalisation du check off et des élections professionnelles ;
- Le maintien et l’amélioration des cadres de formation continue des personnels de l’éducation de base ;
- Les acquis et les libertés démocratiques et syndicales ;
- L’inscription de la prise en charge des frais d’encadrement sur le bulletin comme une indemnité.
Face à toutes ces réalités, le BN invite les militantes et militants à rester sereins. La perspective est de continuer la mobilisation afin de regrouper tous les travailleurs en vue de mieux les organiser pour remporter des victoires plus éclatantes.
Par ailleurs, le Bureau National voudrait par la même occasion, témoigner toute sa reconnaissance aux organisations sœurs du collectif syndical CGTB ainsi qu’aux femmes et hommes de médias qui nous ont soutenus et accompagnés durant ces 23 ans de luttes. Leur présence à nos côtés a contribué à la conscientisation des masses populaires et au rayonnement de notre organisation syndicale.
Joyeux anniversaire à toutes et à tous ;
Pour le pain et la liberté, la lutte continue !
Vive le SYNATEB !
Pour une éducation de qualité, en avant !
Pour le Bureau National
Le Secrétaire Général Adjoint
Abdoul-Karim BIKIENGA