La Coordination des Syndicats de la Fonction publique (CSFP) a organisé un panel, ce samedi 28 avril 2018 à la Bourse du Travail, sur le thème : « préoccupations des travailleurs du public et du privé dans un contexte de remise en cause des droits démocratiques et sociaux » avec au centre deux communications.
Deux exposés ont meublé le panel du jour à la Bourse de Travail de Ouagadougou. Le premier panéliste, porte-parole de la Coordination des Syndicats de la Fonction publique (CSFP), Souleymane Badiel a planché sur le thème: « Les préoccupations des travailleurs du public dans un contexte de remise en cause des droits démocratiques et sociaux ».
Sur ce thème, il a indiqué qu’au départ, les organisations regroupées à travers la coordination avaient déjà indiqué leur volonté de ne pas prendre part à cette conférence nationale annoncée sur le système de rémunérations des agents publics dans le format qu’a envisagé le gouvernement. Et cette situation n’avait pas pour but, de l’avis du panéliste, de s’opposer à une discussion ni sur le système de rémunération des agents publics, ni sur les questions de richesses de la nation burkinabè, mais d’envisager une alternative, celle d’éclairer les travailleurs et la population.
Pour Badiel, le pouvoir a engagé ce système de réforme dans un contexte caractérisé par l’agrandissement des espaces de liberté dans notre pays après l’insurrection d’octobre 2014 et la mise en œuvre de réformes politique, économique fixées essentiellement par les institutions financières internationales . Et cela a eu pour conséquences les privatisations, la reforme globale de l’administration publique.
Après analyse, le porte-parole de la CSFP a indiqué que tout est mis en œuvre en Afrique par les institutions internationales pour qu’on n’ait pas une fonction publique de qualité. Il explique que selon l’analyse de la situation faite par le gouvernement il faut « soit diminuer les effectifs en indiquant des fonctions surdimensionnées, soit diminuer les salaires en donnant l’impression que les agents publics sont gracieusement payés». Ce qui est « un faux diagnostic des problèmes de la fonction publique », a-t-il rétorqué.
« Le manque à gagner pour notre budget s’élève à plus de 2000 milliards »
M. Badiel a fait observer que les véritables problèmes du Burkina Faso, qui justifient la pauvreté extrême, sont liés en grande partie à la mauvaise gestion, des détournements de deniers publics, les crimes impunis. Et pour s’en convaincre il suffit de jeter le regard sur les rapports des structures étatiques. « Sur la base des rapports faits par les structures de l’Etat, le manque à gagner pour notre budget s’élève à plus de 2000 milliards ; ce qui est d’ailleurs plus élevé que le budget de l’Etat. Ce qui veut donc dire que le problème de fond se situe à ce niveau », a-t-il précisé.
Le 2e exposé, présenté par Dominique Yaméogo, a fait le point des conditions difficiles de travail au niveau du secteur privé et les réformes envisagées. En termes de réformes relatives au secteur privé, il a indiqué la relecture du Code de travail.
Pour lui, ce code connaît des difficultés dans son application suite aux multiples blocages liés à un certain nombre de dispositions que le patronat, de connivence avec l’Etat, veut faire admettre. « Et nous savons que si elles sont admis dans ce code de travail, ce sera un recul des libertés syndicales et des conditions de vie des travailleurs du privé », a-t-il prévenu.
Bènonè Ib Der Bienvenue Médah