Le public a pris d’assaut, ce 21 mars 2018, la salle des banquets de Ouaga 2000 pour la reprise du procès du putsch de 2015. L’important dispositif sécuritaire, comme à l’ouverture du procès le 27 février 2018, n’a pas dissuadé le public qui ne voulait pas se faire conter l’évènement. En marge de la tenue du procès, des situations inopinées se sont produites dans les environs de la salle d’audience.
La reprise du procès du putsch en cette matinée du 21 mars 2018 ne s’est pas déroulée sans difficultés. Ainsi, des jeunes, qui se sont présentés à l’entrée de la salle et n’ayant pu y avoir accès, ont exprimé leur mécontentement. Une étudiante en faculté de droit, Gisèle Farama s’en est offusqué, car dit-elle « Aucune loi ne dit que lorsque tu viens après l’heure du début du procès, tu n’as plus accès à la salle. Une heure n’avait pas été fixée pour le public. On ne doit pas nous interdire de rentrer ».
Face à cette situation, bien de personnes ont attendu 10H (la pause) pour ensuite espérer se tailler une place dans la salle d’audience. Au moment où les premiers occupants de la salle regagnaient l’extérieur pour souffler, un monsieur en costume a eu maille à partir avec un groupe de jeunes et a failli se faire lyncher dans l’espace servant de parking situé à l’Est de la salle des Conférences de Ouaga 2 000 et en face de l’Ambassade du Nigeria au Burkina. Ces jeunes ont estimé que ce monsieur en a fait assez au point de « danser dans la salle, avant le début du procès».
Le coordonnateur général du Mouvement « Tous unis pour un Burkina apaisé », Richard Silga a regretté ce comportement de provocateur et d’agitateur. « Il s’agit d’un provocateur agitateur. J’ai remarqué qu’il n’est pas à son premier forfait. Pendant le jugement des membres du dernier gouvernement de Blaise Compaoré, il nous a joué ce coup là-bas aussi. Il disait aux victimes qui les a envoyées ? Nous l’avons laissé ce jour. Mais cette fois-ci frise l’excès », a-t-il lancé.
Et au président du mouvement Brassard noir, Boukari Konkobo de déplorer cet acte. Pour lui, « Ce qui s’est passé ce matin est regrettable. Je ne peux pas comprendre que des gens puissent applaudir et danser des assassins, des gens qui ont pris des armes pour tuer des burkinabè ».
Le président national de la Ligue des Jeunes du Burkina, Eloi Sawadogo pour ne pas se faire conter l’évènement a dû faire le déplacement de Bobo Dioulasso pour suivre de près cette reprise du « procès historique de notre pays qui consiste à juger des généraux ». L’intérêt pour lui, est que « la jeunesse consciente du Burkina n’est plus prête à ce que l’on prenne le pouvoir par les armes, mais par les urnes ». Aussi, il a interpellé l’opinion nationale et internationale de sorte qu’aujourd’hui ceux qui ont posé cette barbarie puissent être jugés et condamnés pour leurs actes. « Je pense qu’ils seront condamnés, je ne doute pas. Moi, j’ai confiance en la justice », a-t-il lancé.
Peu après la suspension aux environs de 15h, des personnes ont failli en venir au poing suite à une distribution de pains et de boites de sardine aux « blessés du putsch ». Fort heureusement, le pire a été épargné.