L’Unité d’Action Syndicale (UAS) est allée apporter, ce jeudi 2 mars 2017, sa réponse aux propos que le Premier ministre Paul Kaba Thiéba lui a adressés le 25 février 2017. Les syndicats ne sont pas contents de l’allocution du chef du Gouvernement burkinabè prononcée le 25 février lors d’une rencontre sur le climat social. Ils sont revenus à la Primature, comme ils l’avaient promis, pour tirer les choses au clair. A la sortie de la rencontre à huit clos, le malentendu semble être dissipé et les deux partis sont prêtes à continuer le dialogue.
Les propos du Premier ministre Paul Kaba Thiéba, lors de la rencontre avec l’Unité d’Action Syndicale (UAS) du 25 février 2017, passent mal en milieu syndical. En effet, les syndicats reprochent au chef du Gouvernement de les avoir taxés « d’être instrumentalisés par des hommes politiques. »
Pour l’UAS, ce regroupement de 6 centrales syndicales et 17 syndicats autonomes, « cette accusation de manipulation, qui n’est pas nouvelle, témoigne d’un manque de considération des organisations syndicales et d’une infantilisation des travailleurs qui, ignorants de leurs intérêts, se laisseraient manipuler par des hommes politiques. »
Ce qui étonne, poursuit l’UAS, « c’est qu’elle vient d’un pouvoir issu d’une insurrection en 2014 et d’une résistance au putsch du RSP en septembre 2015, résistance qui a connu une contribution déterminante du mouvement syndical. » En tout état de cause », déclare t-elle, « si les syndicats sont aussi manipulables, la prérogative de les manipuler appartient à tous les partis politiques. »
Poursuivant dans sa réponse aux propos du Premier ministre, l’UAS par la voix de son porte-parole, Yamba George Koanda réplique » Vous considérez aussi que les syndicats font de la surenchère, qu’ils engagent des mouvements qui n’en valent pas la peine et que certains mouvements sont dus à la jalousie entre les corps. Nous vous faisons observer que la plupart des luttes que mènent les syndicats sont dues à un manque de considération des autorités gouvernementales et au non-respect des engagements pris. Dans la plupart des ministères qui connaissent des mouvements, le constat qui s’impose, c’est que de nombreux responsables témoignent d’un manque de disposition à engager des discussions avec les représentants des travailleurs et à rechercher des solutions aux problèmes posés. Et de nombreux exemples existent là-dessus. »
A l’issue du huit clos entre les 2 parties, le porte-parole de l’UAS a déclaré que « tout est rentré dans l’ordre » et que le « Premier ministre reconnaît avoir été trop loin dans ses propos ».
C’est le même sentiment du côté gouvernemental avec le ministre de la Fonction publique du Travail et de la Sécurité sociale, Clément Sawadogo.
Pour lui, « c’est juste une incompréhension mais qui a été levée avec la rencontre. La parenthèse s’est renfermée », dit-il. Et Clément Sawadogo de reconnaître que les problèmes se trouvent au niveau sectoriel et il faut dialoguer pour sortir de l’impasse. C’est pourquoi il souhaite que les discussions se poursuivent pour plus de compromis entre les deux parties.
Y. Alain Didier COMPAORE