Le 15 janvier 2015, le Burkina Faso est entré dans la triste liste des pays victimes de terrorisme. Depuis, un certain nombre d’attaques terroristes ont frappé le pays à différents endroits, surtout dans la partie nord sahélienne. Ces attaques ont endeuillé de nombreuses familles, aussi bien de civils que surtout des Forces de défense et de sécurité. Le pouvoir du président Rock Kaboré a, à différentes occasions, affirmé sa volonté de lutter contre ce phénomène. Des déclarations dans le sens de rassurer les populations surtout celles des zones touchées n’ont pas manqué, avec en prime le déplacement du président Kaboré sur les lieux du drame lors de la dernière attaque contre le poste du détachement du Groupement des Forces anti-terroristes à Nassoumbou.
Malgré ces discours et les actes posés, les derniers évènements dans les villages du Soum perturbent la quiétude et montrent encore la nécessité de l’effort à fournir. En effet, le 25 janvier 2017 aux environs de 16h, l’école de Petèga dans le département Diguel a reçu des visiteurs peu ordinaires et surtout mal intentionnés.
Armés et cagoulés, ils ont proféré des menaces à l’endroit de l’enseignant qu’ils ont trouvé, en lui enjoignant d’enseigner désormais en arabe ou quitter le village.
La visite du ministre de l’éducation nationale le 30 janvier n’a pas empêché que ces individus se signalent le 31 Janvier dans les écoles des villages de kouyé à 13 km de Baraboulé et de Goundoumbou avec les mêmes requêtes. L’école de Lassa (département Baraboulé) sera, à son tour, visitée par ces individus le même jour.
Arrivés aux environs de 17h sur des motos, ils transmettent leur ordre à l’endroit des collègues. En plus de l’enseignement du coran, ils exigent le port du voile aux collègues dames.
Face à cette situation très préoccupante, les syndicats de l’éducation de la région du sahel viennent par cette note, affirmer tout d’abord tout leur soutien aux enseignants qui abattent un gros travail dans des conditions matérielles et climatiques déjà particulièrement difficiles et surtout, condamner fermement les menaces proférées à l’endroit des enseignants. Ils tiennent à les rassurer de leur proximité et de leur sensibilité en ces moments d’inquiétudes, d’angoisses et de questionnements justifiés.
C’est pourquoi lesdits syndicats tiennent à rappeler aux yeux de l’opinion publique que la sécurité est un droit pour tous les citoyens burkinabè ; que l’Etat doit être ferme vis-à-vis d’individus de cet acabit, et doit assurer cette sécurité sur l’ensemble du territoire et surtout dans les zones dites ’ ’rouges’’. Au-delà des travailleurs victimes de ces menaces, la sécurité doit être garantie à toutes les populations de la zone. C’est pourquoi, nous attendons des mesures concrètes dans ce sens. Les syndicats par cette déclaration tiennent donc à :
- affirmer leur soutien aux enseignants, ainsi qu’à l’ensemble des travailleurs victimes de ces menaces ;
- affirmer leur solidarité à toutes les populations du sahel et des villages du Soum en particulier ;
- exiger l’identification, la poursuite et la punition des auteurs des menaces ;
- exiger la mise hors d’état de nuire, tout individu susceptible d’attenter à la sécurité, à la vie d’autrui ;
- appeler les collègues, ainsi que l’ensemble des populations à la prudence ;
- apporter leur soutien aux Forces de défense et de sécurité qui abattent déjà un gros travail ;
- demander aux autorités politiques de prendre les mesures nécessaires pour assurer la quiétude des populations dans la zone sahélienne.
Fait à Dori, le 02 février 2017
Ont signé pour :
F SYNTER
MANO ALEXIS
SG
SYNATEB
IMA HAMIDOU
SG
SNEAB
DIALLO MOUSSA
SG
SNESS
KOLOGO MOUSSA
SG
SYNAPAGER
BEYI MICHEL
SG