L’actualité politique du Burkina Faso aura été marquée ces dernières semaines par la finalisation du processus d’élection des exécutifs locaux, l’adoption de la deuxième loi rectificative de finances 2016 ainsi que celle portant allègement des conditions d’exécution des projets, programmes et activités de développement et enfin, par la tenue de la cinquième conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement, sur le Traité d’Amitié et de Coopération entre le Burkina Faso et la République de Côte d’Ivoire (TAC ).
Les dernières élections municipales ont marqué une étape importante du processus d’approfondissement de la démocratie dans notre pays.
Lors de cette consultation, le peuple burkinabè a largement renouvelé sa confiance au MPP (Mouvement du peuple pour le progrès, ndlr), en lui confiant la gestion des exécutifs locaux dans 270 communes et arrondissements sur un total de 370, et de 10 conseils régionaux sur 13.
Des résultats qui illustrent éloquemment les rapports de forces politiques dans notre pays.
Concernant l’adoption de la deuxième loi rectificative de finances 2016, le Parti a pris note des justificatifs et de l’intérêt de cette loi, notamment l’impérieuse nécessité de la prise en charge des dépenses prioritaires et celles liées à l’incidence financière de la loi 081 ainsi que la prise en charge des impayés de la dette intérieure.
Le MPP approuve les nouvelles mesures fiscales proposées en vue d’élargir l’assiette fiscale et d’accroitre les recettes, notamment la retenue à la source libératoire sur les gains réalisés par les parieurs et ceux provenant des autres jeux de hasard, l’institution d’une contribution foncière sur les propriétés bâties et non bâties, l’institution d’une taxe à l’importation sur les véhicules de tourisme dont la puissance est égale ou supérieure à treize (13) chevaux et l’augmentation du taux de la taxe sur les boissons alcoolisées.
Le Parti prend acte du souci d’équité et de justice sociale liés à ces taxes, qui concernent les couches les plus aisées de nos populations, et encourage le gouvernement à mettre en œuvre rapidement ces mesures, au regard de la situation financière difficile de la plupart des agents économiques dépendant de la dépense publique.
Le Parti affirme également sa solidarité avec le gouvernement par rapport à la loi portant allègement des conditions d’exécution des projets, programmes et activités de développement.
Notre pays doit désormais éviter les faibles taux d’absorption des financements, les pertes ou annulations de financements, les effets négatifs dus aux retards dans l’exécution des projets, les coûts élevés du service de la dette, la défaillance des prestataires et les abandons de chantiers.
Le Parti se félicite que cette loi soit surtout en faveur de la réalisation rapide d’infrastructures améliorant les conditions de vie des populations, et exhorte le gouvernement à la vigilance quant à la transparence qui doit être constatée à tout moment dans la mise en œuvre de ces procédures.
S’agissant de la cinquième conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement sur le Traité d’Amitié et de Coopération entre le Burkina Faso et notre pays frère de la Côte d’Ivoire, le Parti salue la qualité de la conduite des travaux.
La signature de ce traité, premier du genre depuis son installation, était non seulement une priorité pour le gouvernement compte tenu de la nature des relations qui nous lient à la Côte d’Ivoire, mais aussi la volonté de notre pays de se réconcilier avec une diplomatie responsable basée sur la défense des seuls intérêts du Burkina Faso.
Se référant à l’histoire, ce traité pourrait aller plus loin ; il vous souviendra que les pères fondateurs que sont les présidents Maurice Yaméogo et Houphouët Boigny avaient envisagé à un moment donné, de créer une carte d’identité unique pour les populations de nos deux pays.
Pour notre Parti, les intérêts des peuples transcendent ceux des individus et des dirigeants.
Le MPP salue et félicite le gouvernement pour la tenue et la réussite de ce 5ème TAC, dont les retombées sont incalculables pour le bien-être des populations des deux pays.
La particularité de ce traité s’illustre de par sa profondeur et son caractère multidimensionnel, notamment par le traitement des préoccupations de défense et de sécurité, de droits humains, de cohabitation harmonieuse entre populations, de gestion durable de l’environnement (situation mont Peko), d’intégration sous régionale, de réalisations infrastructurelles et de coopération technique et scientifique.
C’est aussi à l’occasion de ce sommet que des acteurs malveillants tentent de brouiller l’image du président Roch Marc Christian Kaboré, par l’affaire dite « du coup de fil à Blaise Compaoré ».
Cette polémique stérile relève de la diversion et de l’intoxication.
Le Parti réaffirme son soutien au Président du Faso, sur ses positons maintes fois exprimées sur l’ancien président déchu, qui devra répondre de ses actes devant la justice burkinabè.
Le socialiste Jean Jaurès, jetant un regard critique sur la révolution française au cours d’une conférence donnée à Buenos Aires en 1911, dira que les révolutionnaires de 1789, 1790 et 1793 se sont trompés sur le développement économique, en pensant que la démocratie politique acquise à l’époque, suffisait pour réaliser la démocratie sociale.
En effet, à lire et à écouter certains, l’avènement de l’insurrection devrait apporter tout de suite et à tout un chacun, un mieux-être immédiat, la prospérité immédiate dans les affaires, de l’emploi immédiat pour les jeunes, un toit pour chacun, dans une société débarrassée immédiatement de l’impunité, de la corruption, de l’injustice, etc.
Hélas, l’insurrection est semblable à la réaction de l’organisme à une pathologie, elle n’en est pas le remède.
C’est pour cela que notre parti salue l’adoption par le gouvernement du Plan national de développement économique et social (PNDES).
Nous saluons surtout l’ambition et la détermination du gouvernement à sortir enfin notre pays du marasme économique dans lequel il est plongé depuis longtemps.
Nous n’avons pas de doute pour l’atteinte de l’objectif global de ce plan qui est de transformer structurellement l’économie burkinabè pour une croissance forte, durable, résiliente, inclusive, créatrice d’emplois décents pour tous et induisant l’amélioration du bien-être social.
Nous sommes également fiers de constater que le gouvernement est en accord avec les valeurs de notre pays notamment « le compter d’abord sur nos propres forces », en faisant appel à la mobilisation de nos ressources propres à hauteur de 64 % pour le financement de ce plan.
Du reste le gouvernement, n’en déplaise à ceux qui ne voient que les trains qui arrivent en retard, peut déjà se vanter d’un certain nombre d’acquis réalisés en très peu de temps (à travers la mise en œuvre satisfaisante du programme présidentiel d’urgence 2016) :
- la création de 4200 emplois jeunes dans le domaine de l’enseignement secondaire,
- la gratuité des soins de santé,
- le recrutement de 16 000 agents communautaires de santé,
- le lancement en cours du programme des logements sociaux dans les communes,
- la réalisation en cours, de milliers de forages et de latrines, etc.
Le Parti félicite le Président du Faso et le gouvernement pour la sérénité avec laquelle ils conduisent le pays malgré les nombreuses difficultés et la charge importante exercée au quotidien par les attentes légitimes des populations.
Le Parti apprécie la grande disponibilité et la capacité d’ouverture du Président du Faso envers toutes les couches sociopolitiques et économiques de notre pays pour toute question touchant aux intérêts de notre pays.
Le MPP soutient le Président du Faso pour son combat visant l’adoption d’une nouvelle constitution pour la Vème république dont l’objectif est de créer un réel espace démocratique à travers des pouvoirs bien équilibrés.
L’insurrection populaire vécue par notre pays, a comme causes profondes, entre autres, le déficit démocratique et d’éthique politique, les crimes économiques et de sang, l’impunité, la corruption.
Notre système judiciaire a connu des améliorations réelles de conditions d’exercice que sont l’indépendance de la justice et la situation matérielle du juge.
Il serait regrettable que les performances de ce système se limitent à ces seuls changements qui du reste, sont d’origine externes.
Où en est-on avec les nombreux dossiers pendants de crimes économiques et de sang, dossier Thomas Sankara, dossier Norbert Zongo, les victimes de l’insurrection et du coup d’Etat du 16 septembre, etc. ?
Où en est-on avec les nombreux dossiers de corruption et de détournements au niveau de l’ASCE ?
Enfin le parti note avec satisfaction que le gouvernement est conscient de la fragilité politique de notre pays due aux nombreuses attentes sociales et économiques des populations face à des problèmes qui n’ont jamais connu de résolution, et l’encourage à renforcer ses initiatives et actions ambitieuses, visant à mettre définitivement et de façon irréversible notre pays dans un environnement socio-économique qui protègera les populations de la pauvreté et du mal être.
Ouagadougou, le 08 août 2016
Le Bureau Exécutif National