A l’image de plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, la situation de l’emploi des jeunes au Burkina Faso demeure une préoccupation majeure, malgré la relative croissance économique de ces deux dernières décennies.
Au Burkina Faso, les récentes statistiques indiquent que 66% de la population ont moins de 25 ans, ce qui constitue un atout pour le développement économique du pays. Mais en raison de la faiblesse des institutions, du marché du travail et de la protection sociale, un grand nombre de jeunes demeure voué à un avenir fait d’emplois irréguliers et d’informalité.
Le défi le plus urgent pour le Burkina Faso aujourd’hui est de créer des emplois et des opportunités de revenus pour aider une population en croissance rapide à échapper à la pauvreté.
C’est conscient de ce rôle important de la création d’emplois et de l’accroissement des revenus sur le bien-être de la population, que le Gouvernement du Burkina Faso y a accordé une place importante dans le Plan national de développement économique et social (PNDES), le référentiel d’implémentation du Programme du Président Roch Marc Christian KABORE intitulé « Bâtir avec le peuple un Burkina Faso de démocratie, de progrès économique et social, de liberté et de justice ».
Les orientations du programme présidentiel sur la problématique de l’emploi des jeunes ont fait l’objet d’engagements forts de la part du Chef de l’Etat à travers trois axes majeurs que sont l’emploi, l’administration publique et le secteur privé.
- En matière d’emplois, il est prévu :
- le recrutement dès la 1ère année du quinquennat, de 4000 jeunes sans-emplois détenteurs d’un diplôme supérieur au Baccalauréat (DEUG, licence, Maîtrise, Master) pour combler les déficits en personnels enseignants aux niveaux du primaire, du post-primaire et du secondaire ;
- le cofinancement avec des entreprises, les primo-emplois (pour des durées annuelles non renouvelables) des jeunes issus des écoles de formation professionnelle et technique (EFPT) du public et du privé dans les entreprises demandeurs de leurs compétences ;
- le cofinancement avec les entreprises de l’encadrement pratique en stage des jeunes en formations technique et professionnelle dans les établissements privés et publics ;
- la promotion et l’accompagnement les acteurs du secteur informel à la mutualisation de leurs moyens pour créer des PME ;
- la mise en place d’un programme destiné à favoriser l’occupation permanente des jeunes du monde rural, à travers les productions céréalières et maraîchères alternées auxquelles sera associé l’élevage soutenu par les sous-produits céréaliers et maraîchers.
- En matière d’administration publique, il s’agira de :
- rendre disponible des financements adaptés pour accompagner les créations de PME/PMI destinées à employer des jeunes dans des secteurs tels que l’agriculture, l’agro-industrie, l’élevage, la culture et le sport, etc. ;
- susciter et accompagner les acteurs du secteur informel à la mutualisation de leurs moyens pour créer des PME ;
- créer des facilités auprès des entreprises privées pour employer les jeunes diplômés.
- En matière de secteur privé, il s’agira de promouvoir et d’accompagner l’installation des PME/PMI dans les filières génératrices d’emplois (transformation du lait et de la tomate, conservation de la pomme de terre et des oignons, production d’aliments pour bétail, volaille et poisson, montage d’ordinateurs, fabrication d’équipements de production d’énergie solaire, enlèvement et traitement des ordures, etc.).
C’est en droite ligne de ces engagements présidentiels que le gouvernement, à travers le Ministère de la Jeunesse, de la Formation et de l’Insertion Professionnelle, met en œuvre une série d’actions regroupées en programmes déclinés ainsi qu’il suit :
- Au titre du Programme d’installation des jeunes formés aux métiers, le gouvernement mobilisera une enveloppe de plus d’un milliard deux millions de FCFA pour une remise de kits et de fonds de roulement (le montant de ces fonds de roulement varie entre 150.000 et 300.000 F.CFA par bénéficiaire), à 1 179 jeunes formés dans divers métiers tels la coupe-couture, la coiffure-esthétique, la maçonnerie, la menuiserie-bois, la mécanique deux et quatre roues, la soudure métallique, la restauration et l’informatique.
- Au titre du Programme d’appui à l’insertion socioprofessionnelle des jeunes diplômés en fin de cycle (PA/ISJD) des Universités, Ecoles et Instituts Supérieurs, le gouvernement en a lancé la 9ème édition le 8 juillet 2016, dans l’optique d’accroitre l’employabilité de 1 300 jeunes diplômés des universités, instituts et écoles supérieures en fin de cycle. Cela se fera à travers le développement des stages d’initiation à la vie professionnelle, la formation en entrepreneuriat, la formation en techniques de recherche d’emploi, l’assistance dans le montage des dossiers de projets de création de micro et petites entreprises.
- Au titre du Programme emplois jeunes pour l’éducation nationale (PEJEN), la mise en œuvre effective de ce programme en 2016 constitue le couronnement de l’engagement pris par le Président du Faso dans son Programme Quinquennal et qui vise à réduire le taux de chômage des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur. Sur un besoin de 4 200 enseignants, le programme a permis le recrutement de 3 519 jeunes titulaires du DEUG II au moins.
Ces derniers ont d’ailleurs commencé leur formation d’enseignants à l’université de Koudougou et à l’Institut des sciences (IDS) de Ouagadougou, et devront être opérationnelles après six mois de cours théoriques et pratiques.
- Le programme de formation en entrepreneuriat concernera 5 000 jeunes par an, l’opération permis de conduire qui touchera 2 100 jeunes cette année 2016, tandis que les différents Fonds de financement connaîtront un renforcement.
Il convient de souligner qu’en raison de la faible employabilité des jeunes, ces derniers sont le plus souvent confinés dans des activités de l’économie informelle avec de faibles niveaux de productivité et une très grande vulnérabilité de l’emploi.
La mise en œuvre des différents programmes du ministère en charge de la jeunesse, permettra certainement d’inverser la tendance actuelle de la pauvreté, du chômage et du sous-emploi et d’améliorer de manière tangible, les conditions d’existence des populations et de leurs familles.
Ministère de la Jeunesse, de la formation et de l’insertion professionnelle.