A Mahadaga à l’Est du Burkina, le Centre Handicapés en Avant en collaboration avec le Centre Médical SIM traite avec succès le varus équin congénital appelée pied-bot. La cause de cette maladie invalidante qui est la déformation orthopédique congénitale la plus fréquente dans le monde est inconnue à ce jour. Et lorsqu’il y a un cas de pied-bot dans une famille, le risque de voir apparaitre d’autres cas est multiplié par dix.
Il est 9 h 15 mn ce 1er juillet 2016 au Centre Handicapés en Avant de Mahadaga dans la Commune de Logobou. Quatre dames attendent leur tour pour entrer dans la salle de soins. Le visage serré, elles tiennent chacune dans les bras, un enfant présentant des signes au niveau des pieds.
« Voyez-vous », nous dit le Directeur du Centre Ounténi OUOBA, « ces enfants ont le pied-bot varus équin congénital. C’est une malformation congénitale des pieds. Et la prise en charge de cette pathologie au Burkina Faso, se fait seulement ici en collaboration avec le Centre Médical SIM de Mahadaga ».
Selon le Médecin généraliste Dr Félix KABORE, la cause de cette maladie est inconnue à ce jour. Elle est la déformation orthopédique congénitale la plus fréquente dans le monde avec 1 cas pour 1 000 naissances. Lorsqu’elle n’est pas prise en charge, l’enfant va commencer à marcher sur le rebord externe de son pied et va éprouver beaucoup de douleurs. Il ne peut pas non plus porter des chaussures normales.
Cela fait deux semaines que la fillette d’Ibrahima Anifatou, restauratrice à Kantchari, reçoit des soins au Centre Handicapés en Avant de Mahadaga. Les résultats sont probants, nous a-t-elle confiée.
A côté d’elle, Miara LOMPO, une ménagère résidente à Mahadaga, exulte car la correction des pieds de sa fille de 3 ans est quasi complète même si elle porte encore des attelles. Sourire aux lèvres, elle nous dit ceci : « Je suis très contente aujourd’hui. J’étais malheureuse à sa naissance. Et je ne pensais pas qu’elle marcherait un jour. Maintenant, elle se promène dans la cour comme elle veut ».
De l’avis du Dr Félix KABORE, Médecin généraliste au Centre Médical SIM de Mahadaga, la guérison complète peut attendre jusqu’à quatre ou cinq ans après le début de la prise en charge selon un protocole bien défini qui obéit à trois phases.
Il s’agit premièrement de plâtrer les pieds de l’enfant une fois par semaine. L’exercice est ainsi renouvelé 4 à 6 fois selon la gravité du pied-bot. Puis on passe à l’étape de la ténotomie. Une petite chirurgie qui consiste à sectionner le tendon d’Achille par une incision à l’arrière du pied. Cette chirurgie se fait à même la peau, on n’ouvre pas. Enfin, vient la phase du port des attelles jusqu’à la guérison.
Le Centre Handicapés en Avant de Mahadaga reçoit en moyenne deux cas par mois de pieds-bots. Le coût du traitement est jugé accessible par Patricia LOMPO / OUALY, Responsable Département Soins et Réhabilitation dudit centre. Pour un coût estimé entre cent à cent cinquante mille Francs CFA, le Centre facture 15 000 pour le pied-bot unilatéral et 30 000 Francs CFA pour le bilatéral.
Selon les spécialistes de santé, lorsqu’il y a un cas de pied-bot dans une famille, le risque de voir apparaitre d’autres cas est multiplié par dix.
Mamadou BA
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