La Brigade Centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC) était face à la presse ce mardi 20 octobre 2020 pour présenter deux présumés réseaux d’escrocs se faisant passer pour des spécialistes dans le traitement de la sève de moringa, d’aloe-vera, de concombre de mer et d’épices bio. Composé de sept personnes dont deux de nationalité étrangère, ce réseau de malfrats a pu extorquer plus de 100 millions de Fcfa à une dizaine de personnes.
Sept présumés malfrats ont été mis aux arrêts par la BCLCC. Spécialisés dans l’arnaque des épices, ils se faisaient passer pour le laboratoire NOVATIS en France spécialisée dans le traitement de moringa, de sève d’aloès-vera, de concombre de mer et d’épices bio.
Selon Babou Bazié, médecin à la retraite qui s’est fait extorqué la somme de 3 100 000 Fcfa pour une offre de fourniture d’épices bio, tout s’est joué le jour suivant le premier appel, le jeudi 15 octobre 2020 entre 7 heures et 14 heures. Un nommé Salam Ouédraogo, membre d’un des présumés escrocs se faisant passer pour le directeur du restaurant de l’hôtel Laïco, présente à Mr Bazié une opportunité d’affaire de fourniture d’épices bio qui pouvait rapporter jusqu’à 300 millions dans les six mois à venir. Dès la signature du contrat, il percevra 40% du montant. S’en est suivie une demande de 500 000 Fcfa, 1 000 000Fcfa et 2 100 000 Fcfa. Babou Bazié a finalement commencé à douter lorsque ses bourreaux ont encore demandé la somme de 2 100 000 Fcfa pour l’emballage desdits épices qui doivent être renforcé compte tenu du COVID-19. A présent dépouillé, il demande à voir ses partenaires qui ne traitent qu’au téléphone et ainsi s’arrête la communication jusqu’à leur mise aux arrêts.
Pour Bayi Akim Nignan, chef de la division des enquêtes de la BCLCC, ils contactent leurs victimes qui sont la plupart des personnes riches sur lesquelles ils ont un maximum d’informations. Ils rassurent ensuite leurs potentielles victimes en se faisant passer pour le laboratoire NOVATIS en France. Une fois les victimes emballées, elles transfèrent de fortes sommes d’argent qui devraient servir entre autres au paiement des frais de transport et de douane. «Ce sont des cyber escrocs prêts à tout pour mettre leur victime en confiance» a ajouté le chef de la division.
Comme Babou Bazié, une dizaine de personnes a également été victime de ces deux réseaux qui ont un mode opératoire presque similaire. Le préjudice se chiffre à près de 100 millions de Fcfa. La plupart des fonds sont immédiatement virés vers le Bénin et le Sénégal et la partie revenant aux cinq Burkinabè leur était rétrocédée.
Sibdou Saratou Cissé