Le Syndicat autonome des Travailleurs de l’information et de la Culture (SYNATIC) a dénoncé, ce 19 octobre 2020, la «répression et toutes sortes de manœuvres pour diviser les travailleurs des médias publics». Face aux hommes de médias, il a exigé le «retour de tous les agents et la finalisation des négociations engagées depuis le 30 octobre 2019».
Le syndicat des médias publics est monté aux créneaux ce 19 octobre 2020 pour dénoncer la remise en cause des libertés syndicales et de presse par le ministre en charge de la Communication, Remis Dandjinou et ses collaborateurs. De l’avis des conférenciers, une telle situation n’est plus ni moins qu’une volonté de « diviser les travailleurs des médias publics à travers tracasseries, répressions et violations des libertés syndicales et de la liberté de presse ».
Mieux, en plus d’avoir subi les affectations massives de 370 travailleurs en mars dernier, le syndicat dit être outré de constater la réaffectation de plus d’une vingtaine d’agents dans les communes rurales «sans motifs valables», le 2 octobre 2020 dernier.
« Les rédactions des Editions Sidwaya et la RTB ont vu leurs effectifs réduits de moitié… pendant que le personnel aguerri est laissé au garage dans des DRH, des services d’archives, et au niveau des communes rurales. Les services techniques de la radio et de la télévision nationale souffrent du départ de techniciens qualifiés, parce que Remis Dandjinou a voulu chasser et casser du syndicaliste !», a soutenu le Secrétaire général adjoint du SYNATIC, Aboubakar Sanfo.
Nonobstant le rappel d’une partie du personnel, par détachements d’office, le syndicat a noté que plus d’une centaine d’agents reste encore frappée par les mesures arbitraires. « Il s’agit pour la plupart des responsables du bureau SYNATIC, des bureaux des sections et des points focaux du SYNATIC et le président de l’Association des Journalistes du Burkina », a précisé M. Sanfo.
Le SYNATIC interpelle le Président du Faso et le Premier ministre …
Et au Secrétaire général du SYNATIC, Sidiki Dramé, d’ajouter « le premier objectif de ces affectations sanctions est d’abord de liquider le SYNATIC à travers ces éléments combatifs. On veut s’acharner sur les éléments combatifs pour qu’il n’y ait plus de revendications dans les médias publics. Le deuxième objectif est de briser la carrière des ingénieurs vidéo, des cameramen, des journalistes… qui ont été les plus déterminés dans la lutte. C’est ça les intentions inavouées et lugubres du ministre Remis Dandjinou et ses acolytes ».
Et comme pour diviser et mieux régner, l’animateur principal a indiqué que le ministre Dandjinou a opéré un passage en force, en rompant les discussions avec le SYNATIC et en faisant appliquer des implications du Statut dérogatoire en l’absence de tout accord issu du cadre de dialogue Gouvernement/ SYNATIC. Or, poursuit-il, « le SYNATIC, n’a eu de cesse de réaffirmer sa disposition au dialogue ».
Ainsi, le fait d’être toujours attaché à l’esprit d’un dialogue social fécond et à un climat social apaisé, le SYNATIC a interpelé, les plus hautes autorités, notamment le Président du Faso et le Premier ministre, afin qu’une solution diligente soit trouvée au niveau de la crise qui secoue les médias publics depuis bientôt 5 ans. Et « cela passe par la réintégration de nos camarades expulsés des médias publics et la finalisation des négociations engagées depuis le 30 octobre 2019 autour du statut dérogatoire en faveur de ces médias », a brandi le SYNATIC.
Faute de quoi, le Syndicat dit tenir le ministre Dandjinou et le gouvernement pour seuls responsables de toute éventuelle détérioration du climat social dans les médias publics dans les jours à venir du fait de la non satisfaction de ces préoccupations. Par conséquent, dit-il, « notre organisation se réserve le droit d’entreprendre des actions multiformes si l’évolution de la situation ne lui laisse que ce choix ».
Le bureau national du SYNATIC a, par ailleurs, terminé en invitant les travailleuses et travailleurs de la RTB et des Editions Sidwaya à rester mobilisés pour dire non aux affectations sanctions, aux tracasseries de tout genre et à la violation des libertés de presse et des libertés syndicales.
Bènonè Ib Der Bienvenue Médah