Le président du Conseil économique et social, Dr Moïse Napon a procédé ce matin à l’ouverture de la session spéciale de validation du rapport public 2020. En 5 jours de travaux, les contrôleurs de l’institution plancheront sur les: « Mécanismes de prévention du blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme en zone UEMOA : cas du Burkina Faso », en vue de déboucher sur des «recommandations pertinentes».
La dynamique de blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme est une triste réalité dans l’espace UEMOA, a déploré le président Dr Moïse Napon. Il en veut pour preuve qu’en 2018, sur 1426 déclarations d’opérations suspectes, 1166 étaient en lien avec le blanchiment de capitaux. Et 2% de ces opérations suspectes étaient en lien avec le financement du terrorisme soit en tout 19 opérations. « Les pays qui avaient les plus forts effectifs étaient le Mali et le Burkina Faso soit respectivement 41% et 21% du total des opérations suspectes», a-t-il souligné.
Mesurant toute la complexité de la tâche qui est la sienne, le Coordonnateur de l’Observatoire du Conseil économique et social, Bernabé Olloh Kambou dit avoir identifié 4 sources potentielles de blanchiment de capitaux au Burkina Faso. A l’en croire, « il s’agit des dotations et financements extérieurs; les micro-financements, les revenus de la criminalité et l’autofinancement ».
De l’avis de l’Observatoire, les risques de blanchiment des capitaux dans le secteur des Etablissements Non Financiers Désignés du Burkina sont généralement élevés.« Il ressort que les établissements professionnels financiers non désignés ne collaborent pas assez, c’est-à-dire, ne font pas de déclarations d’opérations suspectes, de transactions en espèces auprès des institutions pour renforcer la lutte contre le terrorisme à travers le blanchiment de capitaux», a fait observé M. Kambou.
Au cours de cette session spéciale, les conseillers du Conseil économique et social en collaboration avec la Cellule nationale de Traitement des Informations financières (CENTIF), l’Association professionnelle des Banques et Etablissements financiers, le Barreau de l’Ordre des Avocats du Burkina Faso et la Commission de l’UEMOA ont 5 jours pour passer au crible ledit rapport avant de le rendre public.
Toute chose qui permettra, foi du Président Napon, de «déboucher sur des recommandations pertinentes qui éclaireront les décideurs nationaux et communautaires dans les choix avisés de politiques publiques appropriées et efficaces contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme».
Bènonè Ib Der Bienvenue Médah