La Cour des comptes a tenu un point de presse ce vendredi 24 janvier 2020 à Ouagadougou sur son rapport public 2018. Un exercice qui vient après la remise officiel du rapport au Président du Faso en fin décembre 2019. Le rapport révèle que malgré les différents efforts de contrôle et les recommandations faites, des irrégularités demeurent. Après le remise du rapport 2018 de la Cour des comptes du Chef de l’Etat Roch Marc Christian Kaboré le 23 décembre 2019, c’est le tour des hommes de presse de s’imprégner dudit rapport à travers une conférence de presse. Le rapport de la Cour des comptes est soumis aux pouvoirs publics et aux citoyens. Il fournit des éléments objectifs d’appréciation sur l’emploi des fonds publics. Ainsi, au titre du contrôle des opérations de l’Etat, la Cour a retenu de publier le rapport sur l’exécution du budget de l’Etat gestion 2016, le rapport de certification des formulaires de déclaration de recettes et de paiements des entités publiques dans le cadre du rapport de l’initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE), 2017. Elle s’est penché aussi sur le rapport d’audit de performance de l’état de préparation de la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD). En effet, pour la Cour des comptes, le rapport d’exécution du budget de l’Etat, gestion 2016, produit par le Ministre en charge des finances, ne fait ressortir aucune information sur le financement du déficit budgétaire. Alors que ce déficit avait été relevé. Le rapport a noté aussi une baisse continue du taux de recouvrement des recettes fiscales. Il est passé à 59,81% contre 61,590/0 en 2015 et 65,400/0 en 2014. Le montant total des restes à recouvrer sur ces recettes perçues spontanément à la déclaration est de 58 631 781 629 FCFA. Le rapport 2018 a mentionné également l’existence d’un écart sur les dépenses d’investissements exécutés par l’Etat. On relève qu’aucune dépense n’a été effectuée au titre des comptes d’affectation spéciale 921.201 «cantine scolaire du secondaire», 921.203 « opération lotissement des centres urbains et ruraux du Burkina» et 921.207 «Fonds de développement de la statistique». Au niveau du contrôle des opérations des collectivités territoriales, on constate une non formalisation des postes de travail et un cumul de tâches entraînant une surcharge de travail au niveau de certains agents. A cela s’ajoutent, la mauvaise tenue des registres de délibération et la non mise en œuvre des recommandations des missions antérieures y relatives. Il y a également une absence de mécanisme interne permettant de suivre la mise en œuvre des recommandations; des retards dans le traitement des salaires, des irrégularités dans l’exécution des marchés entre autres. Au niveau du contrôle des entreprises publiques les sessions du comité de pilotage ne sont pas régulièrement tenues dira le premier président de la Cour des comptes Jean Emile Somda. On note une absence d’un organigramme conforme à la réglementation, une mauvaise tenue des dossiers individuels du personnel, la perception de doubles salaires par certains agents et le non-respect des taux de prise en charge des frais de mission à l’extérieur mais aussi le non-respect des limites de la prise en charge sanitaire du personnel, le paiement d’indemnités indues, l’augmentation irrégulière de salaires des agents, le faible niveau de décaissement et de consommation du financement et tant d’autres manquements. Pour le premier président Jean Emile Somda, ces observations ont fait l’objet de recommandations, de référés et de lettres du président le cas échéant, adressés respectivement aux autorités de tutelle et aux ordonnateurs. Il leur appartient de prendre les mesures qui s’imposent pour faire cesser les errements constatés afin d’améliorer la gouvernance. Il plaide également pour le relèvement du budget de fonctionnement de la Cour des comptes qui est moins de 300 000 000 de FCFA. Télécharger le document du rapport 2018 ici