Le cinéma burkinabè traverse des moments troubles, selon les professionnels du domaine, qui n’entendent pas pour autant baisser les bras. Producteurs, réalisateurs et fondateurs d’écoles de formation en cinéma se sont retrouvés ce Mardi 17 Décembre au Village Opéra dans l’Oubritenga, pour redonner la dynamique d’antan au 7è art burkinabè qui a tant marqué l’histoire du cinéma du continent africain.
Il fut un temps où le cinéma burkinabè crevait l’écran, avec des productions conséquentes. « De nos jours, la production a de nouveau baissé. Les techniciens s’expatrient pour gagner leur vie sur d’autres plateaux » constate Kadi Traoré, l’une des panélistes du jour, chargée de faire des propositions pour donner un nouveau souffle à la production, l’exploitation, la commercialisation et la promotion des films.
A la fin des différentes interventions, il est ressorti de cette rencontre de réflexion initiée par le consortium Institut Imagine et et Succès Cinéma Burkina Faso, qu’il est important de:
-créer un fond pour les premiers films, question de permettre aux jeunes sortant des écoles de formation de faire leur preuve
-réaménager et redynamiser les salles de cinéma
-mieux s’organiser entre professionnels pour stratifier les besoins et faire fonctionner la chaîne des valeurs en permettant aux différents corps d’exister
-sous-titrer et doubler les films pour conquérir les pays anglophones
Le directeur général du Fonds de développement culturel et touristique FDCT, Alphonse Tougouma a saisi cette aubaine pour présenter le fond qui soutient aussi le cinéma. Pour lui, l’industrie cinématographique souffre beaucoup plus d’un manque d’organisation que d’un manque de financement.
Les participants retournent chez eux, déterminés à mener le plaidoyer auprès des décideurs politiques, pour qu’ils prennent en compte la spécificité de cet art et qu’ils le soutiennent conséquemment.
Marie Laurentine Bayala.