L’eau courante est devenue une denrée rare dans la ville de Tenkodogo notamment aux secteurs 4, 5 et 6. Les habitants de ces quartiers avaient placé leur espoir en la célébration de la fête de l’indépendance, pour revoir de nouveau l’or bleu disponible dans leurs cours ou dans les fontaines publiques.
En effet, cela fait trois mois que les tenkodogolais font appel au service des pousseurs de barrique pour remplir leurs fûts. C’est le cas d’Idrissa Sondé, auparavant gérant d’une fontaine publique de l’ONEA, qui s’est reconverti au métier de distributeur d’eau. Tôt, le matin, il arpente la ville pour servir ses clients en allant chercher l’eau à un forage situé loin de sa maison. Et pourtant, ce n’est pas des forages qui manquent dans son quartier « Je quitte le secteur 4 pour aller m’approvisionner au secteur 6, non loin de l’hôtel Djamou. Les clients préfèrent l’eau de ce forage car il a bon goût. Quand on utilise son eau pour faire la lessive ou pour prendre son bain, le savon mousse bien. Ce qui n’est pas le cas des autres forages » précise-t-il.
Idrissa Sondé pousse quotidiennement huit barriques d’eau qui lui permettent de gagner 4000 FCFA par jour à raison de 500 FCFA la barrique. « Je puise 5 barriques le matin et j’attends le soir pour puiser 3 autres. Cela me permet de me reposer car je n’ai pas assez de force » dit-il.
A écouter Idrissa Sondé, seuls les secteurs 2 et 3 sont approvisionnés par l’ONEA. La célébration du 11 décembre tire à sa fin et il ne peut s’empêcher de se demander à quand la fin de son calvaire?
Marie Laurentine Bayala