Le Burkina Faso a célébré le 54e anniversaire du soulèvement populaire qui a emporté Maurice Yaméogo, 1er président de la Haute Volta actuelle Burkina Faso, ce 3 janvier 2019. A l’occasion de cette journée commémorative, l’Unité d’action Syndicale (UAS), par la voix de Grégoire Nongo Traoré, a passé à la loupe la loi de finances en cours à travers une conférence publique sur le thème : « Loi de finances 2019 : quelles similitudes avec le budget de l’Etat de 1966 de Maurice Yaméogo et quelles leçons? ».
Au regard du contexte socio-économique qui prévaut au Burkina Faso, le conférencier Grégoire Nongo Traoré, par ailleurs Secrétaire général du Syndicat national des Agents des Impôts et du Domaine (SNAID) estime que le président Roch Marc Christian Kaboré marcherait sur les pas du président Maurice Yaméogo. Puisqu’en 1966, dit-il, la crise était essentiellement due à la remise en cause des acquis démocratiques et sociaux des travailleurs, notamment la loi de finances 1966 avait fait un abattement de 20% sur les salaires des fonctionnaires.
53 ans après, le conférencier affirme que le budget de l’État exercice 2019 est un budget pro-riche et pro-pilleur et ce contrairement à la notion de budget Pro-pauvre évoqué par la ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, Rosine Sori/Coulibaly.
Libertés syndicales et démocratiques en passe d’être foulées au pied
Et pour preuves, Grégoire Traoré brandit l’augmentation du budget des institutions qu’il juge budgétivores comme le Médiateur du Faso et l’Assemblée nationale. Qui plus est, il note qu’«avec une dizaine d’agents, le budget du Médiateur du Faso est passé de 426 millions de francs CFA en 2018 à 582 millions de francs CFA dans le budget 2019».
L’assemblée nationale, quant à elle, a l’en croire, a vu son budget augmenter à plus de 100% ces trois dernières années, sous la houlette du MPP. «Raison pour laquelle, Bala Sakandé, son président dépense sans compter, d’autant plus que l’Assemblée nationale n’est soumis à aucun contrôle de la Cour des comptes et de l’ASCE/LC», a-t-il précisé.
Au-delà de la loi de finances, M. Traoré a indiqué que les libertés syndicales et démocratiques sont en passe d’être foulées au pied. Dans le même contexte, il accuse le gouvernement d’avoir adopté des lois «très graves», notamment la criminalisation de l’insurrection populaire par la répression des travailleurs dans la lutte. « L’Etat fait déclarer par le conseil d’Etat que les sit-in sont illégaux au Burkina Faso », a-t-il déploré.
A travers cette journée commémorative, aucune action d’envergure nationale n’est au programme, mais l’Unité d’Action syndicale est convaincue d’une chose que les mêmes causes peuvent produire les mêmes effets.
Bènonè Ib Der Bienvenue Médah