Chaque année, la Communauté Internationale célèbre la Journée Mondiale de l’Alimentation, le 16 octobre. La 38ème édition est placée sous le thème : « Agir dans l’avenir, la faim zéro est possible en 2030 ».
La Journée Mondiale de l’Alimentation constitue une tribune de diagnostic des causes profondes de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition. Elle vise à améliorer la compréhension des problèmes relatifs à la sécurité alimentaire et à accroître la sensibilisation des décideurs politiques, des acteurs du secteur privé et des producteurs au renforcement et à la mise en œuvre des actions permettant d’atteindre la Faim zéro d’ici à 2030.
En septembre 2015, le Sommet des Nations Unies pour le développement durable a adopté l’Agenda 2030 et les dix-sept (17) Objectifs de développement durable. Les Etats se sont engagés à éliminer la pauvreté et la faim dans le monde, à assurer la sécurité alimentaire, à améliorer la nutrition et à promouvoir l’agriculture durable. Ces résolutions intervenaient dans un contexte marqué par des situations alimentaires et nutritionnelles difficiles dans certaines contrées du monde. Ces difficultés résultent des conflits, de la variabilité climatique, du ralentissement de l’économie mondiale, de la persistance des inégalités, etc. Le dernier rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) mentionne :
- 815 millions de personnes, dont 60% de femmes, souffraient de sous-alimentation chronique en 2016, soit 38 millions de plus qu’en 2015 ;
- 80% d’elles vivent en milieu rural et dépendent de l’agriculture ;
- 45% de la mortalité infantile est due à la malnutrition et 155 millions d’enfants de moins de 5 ans sont encore touchés par les retards de croissance ;
- 3500 milliards de dollars sont dépensés chaque année par l’économie mondiale pour la gestion de la malnutrition ;
- 1,9 milliards d’individus sont en surpoids, dont 600 millions en situation d’obésité ;
- 3,4 millions d’individus meurent chaque année des conséquences du surpoids et de l’obésité.
Cette année, notre pays a été confronté à une situation alimentaire et nutritionnelle peu reluisante du fait du déficit céréalier enregistré au cours de la campagne agricole écoulée. Le Gouvernement y a réagi par l’adoption du Plan de réponse et de soutien aux personnes vulnérables à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Il s’est agi de mettre à la disposition de la population cible des vivres vendus à prix social, des intrants agricoles et des appuis financiers pour l’acquisition de biens de subsistance. La Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire ( SONAGESS) continue d’approvisionner deux-cent cinquante (250) points de vente de céréales aux personnes vulnérables à hauteur de quatre-vingt- quinze mille (95 000) tonnes pour un coût total de vingt-cinq milliards (25 000 000 000) de francs CFA. L’ensemble des actions de soutien aux personnes vulnérables est chiffré à quatre-vingt-un milliards (81 000 000 000) de francs CFA.
Au titre de la campagne agricole en cours, le Gouvernement a fortement soutenu la production agricole par la remise aux producteurs de seize mille (16 000) tonnes d’engrais, de plus de huit mille (8 000) tonnes de semences améliorées, de vingt-sept mille (27 000) unités d’équipements agricoles, d’environ dix mille (10 000) animaux de trait et plus de vingt mille (20 000) litres de pesticides, à des prix subventionnés. Face à l’apparition des chenilles légionnaires dès le début de la saison, nous avons déployé des équipes de traitement phytosanitaire dans toutes les régions du pays. Les méthodes de lutte développées ont freiné considérablement l’action de ces ravageurs.
Par ailleurs, le Président du Faso, Son Excellence Monsieur Roch Christian KABORE, a affirmé sa volonté de redonner à l’agriculture son rôle de moteur du développement économique, par la construction d’un secteur agro-sylvo-pastoral, halieutique et faunique productif et résilient, davantage orienté vers le marché et basé sur les principes de développement durable.
En outre, le Gouvernement du Burkina Faso et ses partenaires se sont engagés à apporter une réponse concertée à travers un processus continu d’élaboration et de mise en œuvre de plusieurs politiques et programmes visant le renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables. Plusieurs actions se concrétisent en permanence à travers la mise en œuvre de nos politiques et des priorités résilience pays du Burkina Faso (PRP-AGIR-BF) et des plans annuels de réponse à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle à courts termes.
Je voudrais féliciter et remercier tous les partenaires techniques et financiers pour leur contribution à l’éradication de la faim et de la malnutrition au Burkina Faso et dans le monde.
La campagne agricole 2018-2019 est prometteuse. Les objectifs de production estimés à cinq millions huit cent mille (5 800 000) tonnes de céréales et à plus d’un million cinq cent mille (1 500 000) tonnes de cultures de rente sont sur le point d’être atteints. Ces résultats devraient nous permettre de nous relever de la situation alimentaire et nutritionnelle difficile de l’année écoulée. Je voudrais ainsi rendre un vibrant hommage aux braves productrices et producteurs du Burkina Faso pour leur ardeur au travail grâce auquel nous pouvons escompter de meilleures performances agricoles. Je les exhorte à la mise en application des techniques de réduction des pertes post-récoltes et à une gestion efficace des stocks céréaliers.
Je voudrais réitérer l’engagement du Gouvernement à œuvrer sans relâche à l’éradication de la faim et de la malnutrition au Burkina Faso d’ici à 2030.
Vive l’agriculture!
Vive le Burkina Faso!
Monsieur Jacob OUEDRAOGO
Commandeur de l’Ordre National