Suite à l’annonce de la hausse du prix des hydrocarbures, des Burkinabè s’inquiètent déjà de l’impact que celle-ci aura sur la cherté de la vie des populations. Après avoir échangé avec quelques usagers de la ville de Ouagadougou, les avis restent mitigés sur ce mécanisme de réajustement des prix. Certains y voient une «volonté manifeste du gouvernement de maintenir les Burkinabè dans une précarité indescriptible».
L’adoption du mécanisme de réajustement des prix des hydrocarbures à la pompe et la décision d’augmenter le prix du « Super » et du « Gasoil » de 75 F CFA par litre par le gouvernement pour compter de ce 9 novembre 2018 est tombée comme un couperet.
En ce premier jour d’application des nouveaux tarifs, la quasi totalité des Burkinabè approchés semblent n’avoir pas apprécié cette hausse des prix des hydrocarbures. Pour Moussa Sawadogo, il y a une volonté manifeste du gouvernement de maintenir les Burkinabè dans une précarité indescriptible. «Dans aucun pays au monde, tu ne verras des consommateurs applaudir la hausse des prix ou des contribuables applaudir la hausse des impôts et taxes», a-t-il ajouté.
Et à André Ouédraogo de renchérir qu’avec la cherté de la vie que les Burkinabè traversent, s’il y a hausse des prix du carburant, cela aura une répercussion non seulement sur le transport, mais aussi sur le prix des produits de grande consommation. «Vous voyez, dit-il, c’est difficile. Surtout qu’il n’y a pas d’argent. Il faudrait que le gouvernement pense à ça pour que nous puissions bénéficier de la baisse au lieu de la hausse».
L’agent de santé, Kiswendsida Fatimatou Bado dit ne pas comprendre véritablement le gouvernement, car la SONABHY n’a jamais dit ce qu’elle fait comme rentabilité, mais à chaque fois qu’il y a hausse du prix au niveau mondial, le gouvernement procède directement à la hausse. «Pourquoi le gouvernement est prompt à l’augmentation du prix de l’essence et ne songe pas à augmenter le salaire des travailleurs?», a-t-elle lâché.
Même si beaucoup sont unanimes que cette hausse des prix des carburants n’est pas la bienvenue, Karim Compaoré, commerçant, par contre n’y voit pas de problème surtout que c’est pour soutenir l’«effort de guerre» prôné par le gouvernement, pour peu que celui-ci travaille à maintenir le prix du transport etdes produits de première nécessité. « Parce qu’avant, une fois que l’essence augmente à 50F CFA, nous avons remarqué automatiquement une augmentation de 1000 ou 2000 F CFA sur le prix du transport. Ce qui n’est d’ailleurs pas bon », a-t-il confié.
Bènonè Ib Der Bienvenue Médah