La conférence inaugurale de la 1re édition du Salon international du Coton et du Textile s’est tenue le 27 septembre 2018 à Koudougou. Elle s’est axée sur le thème central de la transformation intégrée de la filière coton. L’accélération du processus de transformation a été évoquée avec plusieurs experts nationaux et internationaux.
« Accélérer la transformation du coton en Afrique » est un impératif pour accroitre les revenus et parvenir à une croissance économique. Et pour y arriver, l’industrialisation s’impose comme seule alternative.
Malheureusement, certains experts déplorent le fait que l’Afrique soit le marché où l’on vend les produits finis et qu’elle ne soit pas à même de transformer les matières premières sur place.
L’expert en Développement programme à l’ONU, Abdel Kader Kadi a fait observer que sur le marché international les matières premières qu’on retrouve sont malheureusement transformées en produits finis à l’extérieur puis vendus sur le marché africain. Pour lui, « le défi majeur, c’est de pouvoir le transformer. Mais, pour moi le défi le plus grand, c’est l’accès au marché ».
Sur le podium pour le thème inaugural, cinq (5) experts vont dans leur communication ressortir les acquis d’une industrialisation effective, mais aussi les pré-acquis pour son existence. Il s’agit pour ces derniers d’une utilisation des énergies renouvelables, d’une main d’œuvre qualifiée dans sa spécificité, d’un développement des infrastructures, d’un environnement économique fiable ou encore de partenariats solides.
L’UEMOA se présente aujourd’hui comme une exportatrice majeure depuis 2010 en sus des pays développés avec 613 000 tonnes pour le Burkina Faso et plus de 700 000 tonnes pour le Mali.
Pour M. Kadi, au niveau du coton, c’est très important de pouvoir regarder cette intégration régionale et surtout sur l’avènement de la zone de libre échange qui vient d’être établie en Afrique. « Je pense que le coton est un bon point de démarrage pour initier cet échange intra-africain et rester dans l’esprit One Africa, one market », a-t-il poursuivi.
Pour le cas spécifique du Burkina Faso, les exportations du coton brutes se chiffrent à 450 millions de dollars et devraient atteindre en termes de produits finis 50% de la valeur ajoutée pour les fils, 75% pour les tissus et 90% pour les vêtements, soit 4,5 milliards de dollars.
Un appel à l’investissement domestique et externe est lancé, mais le plus grand défi pour les pays en quête de marché reste le respect de l’identité culturelle allié à la conformité et aux normes internationales.
Ruth Bini Ouattara avec Bènonè Ib Der Bienvenue Médah