Le chef de File de l’Opposition Politique Burkinabè, Zéphirin Diabré a animé son hebdomadaire point de presse à son siège ce mardi 3 juillet 2018. L’objectif est de donner sa lecture sur le bilan à mi-parcours du Président du Faso après sa sortie médiatique le 24 juin 2018.
L’opposition politique burkinabè estime que l’interview du Président du Faso n’est ni plus ni moins « une tribune pour annoncer sa candidature à l’élection présidentielle de 2020 ».
Pour Zéphirin Diabré, Chef de file de l’opposition politique, c’est pour éviter l’émergence d’un candidat de rechange que le Chef de l’Etat a anticipé son annonce. « Le Burkina Faso n’est plus dirigé par un Président au-dessus de la mêlée, mais par un Président-candidat qui est entré en campagne. Désormais, nous allons le traiter comme tel », a-t-il indiqué.
Dans une déclaration de 16 pages, l’opposition a égrené les maux qui ont mis en mal le développement du Burkina Faso en 2 ans d’exercice du pouvoir par Roch Marc Christian Kaboré.
Il explique qu’après 2 ans et demi de pouvoir MPP, le Burkina Faso est caractérisé, entre autres, par une « situation économie du pays dégradée», une « situation économique caractérisée par la morosité», une « situation administrative prise en otage par l’incivisme et la corruption», une « situation sociale gagnée par la grogne».
De l’avis de Diabré, « ceux qui nous gouvernent aujourd’hui ont loyalement trahi les aspirations qui les ont portés au pouvoir».
Le chômage endémique des jeunes et des femmes, avec le retour à grande enjambées de la corruption, la politisation de l’administration et la persistance des difficultés d’accès au service de base constituent pour M. Diabré un ensemble de problèmes qui entachent la gestion du pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré.
Résidence surveillée de Djibril Bassolet et détention de Naim Touré
Pour Zéphirin Diabré, lorsque le MPP accédait au pouvoir en 2016, bon nombre de Burkinabè ont fondé leur espoir de voir une amélioration de la démocratie au Burkina. Mais que nenni ! La déception a été rapide et foudroyante, car la séparation des pouvoirs est devenue un leurre, le respect de l’institution parlementaire a disparu avec à la clé la reprise de plus belle du jeu malsain d’immixtion dans la vie des partis politiques, estime le Chef de file de l’Opposition.
Quant au volet sécuritaire, M. Diabré fustige l’incapacité du pouvoir du président Kaboré à faire face aux multiples attaques terroristes qu’a connu le Burkina Faso. Et pour lui, cela dénote non seulement de l’ « absence de vision », de « manque de compétence, d’information, de moyen », mais aussi de « défaillance dans la mise en œuvre d’une approche régionale pertinente ».
Le Chef de l’Opposition juge inopportun que le Président du Faso dresse son bilan à mi-parcours alors que le pays traverse une « grave famine ». Selon lui, des populations entières meurent de faim parce que la saison a été mauvaise dans 22 provinces sur 45. « C’est le prix que nous payons de l’action d’un gouvernement qui n’a pas de politique agricole », a-t-il indiqué.
L’opposition politique a déploré la mise en résidence surveillée de Djibril Bassolet et la détention de Naim Touré. Elle regrette que le gouvernement manque de vision d’où la montée de la grogne sociale avec au total 39 grèves, un record jamais égalé en 2017. « Le gouvernement doit fermement se rendre à l’évidence qu’il est à la fin de l’apprentissage du dialogue », a-t-il soutenu.
Bènonè Ib Der Bienvenue Médah