Le Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS) a pris note de la reprise du procès des putschistes de 2015 pour le 9 mai. Il a été informé de nombreuses suspensions et de cas d’irrégularité. En conséquence, Le MJS demande à ce que le procès des putschistes se fasse en parfaite conformité avec les lois et les procédures judiciaires du Burkina Faso. Uniquement un procès juste, équitable et sans intervention d’acteurs tiers peut conclure ce douloureux chapitre.
Par leur action contre la République, les putschistes de 2015 se sont rendus coupables du pire crime possible. Ils ont tenté de voler au peuple sa souveraineté et son droit à disposer de son avenir. Néanmoins, quel que soit l’infamie de leur acte, ils doivent être jugés à travers d’un procès qui soit conduit de manière juste et ayant pour seule base la jurisprudence de notre pays. Un procès des vainqueurs n’est pas tolérable, car le Burkina Faso pourra que se construire sur la base de l’Etat de droit. Face à la sauvagerie des putschistes, nous devons répondre par le glaive de la loi et l’épée de la constitution.
Le procès qui reprendra ce 9 mai doit donc être mis sous le sceau de l’indépendance des juges et de leur parfaite impartialité. Toute intervention politique tierce ne pourra que compromettre la validité de la décision qui sera prise à la fin de la procédure. C’est pourquoi le MJS appelle tous les partis, mouvements et acteurs politiques de ne pas tomber dans le piège de vouloir s’adonner aux pulsions vengeresses. Pour honorer nos martyrs, nous avons une seule voie possible : juger les putschistes avec toute la sévérité de la loi et uniquement de la loi. Si nous laissons nos sentiments prendre le dessus, nous salirons le jugement final d’une tache inexpugnable.
Il y a plusieurs années, le Burkina Faso a pu tourner la page de l’ère Compaoré. Son départ a inauguré une nouvelle époque et permis de réveiller les espoirs en un état plus soucieux d’une justice équitable. Nous ne devons jamais oublier qu’une des grandes revendications sous Compaoré était celle d’une justice ne prenant pas parti et traitant tout le monde de manière égale et sans favoritismes pour les uns ou les autres.
Afin d’honorer notre démocratie retrouvée, nous devons assurer que le procès qui reprendra bientôt soit exemplaire et un modèle pour les futures générations. Il faut que nos petits-enfants puissent regarder sur notre génération et affirmer avec fierté : voilà un groupe de femmes et d’hommes qui ont su fonder notre démocratie sur des socles solides. Voilà des gens qui ont su assurer le triomphe de la justice sur les désirs de vengeance et garantir la victoire des lois sur l’arbitraire.
Fait à Ouagadougou le 8 Mai 2018
Adama CONGO
Président des Jeunes Socialistes du Burkina Faso