Pour cette 19e édition de la Semaine nationale de la culture, le ministre en charge de la Culture avait émis le vœu que la musique burkinabè soient majoritairement jouée au niveau de la foire. Le constat est que ce vœu est loin d’être entendu par les différents animateurs que nous avons rencontrés sur le site ce mercredi 28 mars 2018.
A l’entrée de la foire de la Semaine nationale de la Culture ce qui est frappant, c’est l’animation musicale tout azimut. Les oreilles sont rudement mise à l’épreuve, le coupé décalé par ci, la musique nigériane et congolaise par-là, et dans une moindre mesure celle burkinabè.
Le ministre Abdoul Karim Sango en charge de la Culture avait pourtant à l’ouverture de cette foire demandé que la musique burkinabè soit à l’honneur dans l’enceinte de la foire. C’est loin d’être une réalité et il suffit de faire un tour sur l’aire du marché de la SNC.
Moussa Ouattara alias DJ Benguiste est animateur à la foire. Pour lui, la musique burkinabè est bien jouée dans l’enceinte de la foire mais à cause de la musique ivoirienne congolaise et surtout nigériane en vogue, il faut satisfaire tout le monde, même si c’est une semaine de la promotion de la culture burkinabè.
Marcelin Guissou est un visiteur de la foire. « Quand je me suis assis, c’est la musique ivoirienne que j’ai entendue d’abord. Mais je pense que la musique est culturelle. Il ne faut pas obliger quelqu’un à écouter une musique. Quand c’est intéressant on ne peut qu’écouter. Le problème est que la musique burkinabè n’est pas aussi dansante comme celle de la Côte d’Ivoire ou du Nigeria. Donc il va falloir que les musiciens travaillent davantage », fait savoir Marcelin Guissou.
DJ Phéno lui dit se baser sur la musique burkinabè. « Moi je suis tout d’abord un Burkinabè et c’est un devoir pour nous de soutenir et de promouvoir notre musique », dit-il. Mais comme il y a également d’autres communautés présentes à la SNC, je joue de la musique étrangère pour leur faire plaisir aussi.
L’étudiante Djémila Soulama constate que la musique ivoirienne qui est fréquemment jouée sur la place de la foire. C’est la musique que les gens adorent le plus et qui les attire. Pour elle, les rares artistes Burkinabè joués sont Floby et Imilo. Elle demande par ailleurs une identité musicale aux artistes mais de ne plus imiter l’identité musicale des artistes des autres pays.
Y. Alain Didier Compaoré