L’insécurité et l’impunité sont les deux faces d’une même réalité : l’Etat néocolonial en faillite. Notre peuple doit les combattre en bloc avec courage et détermination patriotiques et révolutionnaires !!!
Le 2 mars 2018, Ouagadougou a été frappée par une attaque terroriste d’une ampleur inégalée depuis le début de la spirale de terreur barbare et aveugle débutée (pour ce qui est de Ouagadougou) le 15 janvier 2016 avec l’attaque de Splendide Hôtel et du restaurant Cappuccino. Les CDAIP de la ville de Ouagadougou présentent leurs condoléances aux familles des personnes (militaires et civiles) tuées lors de cette attaque auxquelles ils apportent tout leur soutien ; ils souhaitent prompt rétablissement et courage aux nombreux blessés ainsi qu’à leurs familles.
Dans un contexte où les attaques sont devenues presque quotidiennes au nord du pays (principalement dans le Soum), l’attaque de l’Etat-Major général de l’armée et des locaux de l’Ambassade de France est une manifestation éloquente de la crise structurelle qui frappe l’appareil d’Etat néocolonial.
Les CDAIP, dans de précédentes prises de positions, ont partagé avec le peuple de Ouagadougou ses analyses sur les causes de l’insécurité et les solutions pour y remédier. Dans notre déclaration du 22 janvier 2016 suite à l’attaque terroriste du 15 janvier 2016, nous soutenions que « si notre pays est désormais dans la ligne de mire du terrorisme djihadiste, cela est le résultat de la gestion mafieuse de l’Etat par le pouvoir de la IVème République, avec à sa tête Blaise Compaoré et ses fidèles alliés, tout au long des 27 années de règne. Cette gestion a été marquée par une diplomatie de guerre de rapine, de mercenariat et de déstabilisation de plusieurs pays de la sous-région Afrique de l’ouest et au-delà (Libéria, Sierra-Leone, Côte-D’ivoire, Angola, …), par des trafics d’armes et par des deals d’otages avec les groupes terroristes et djihadistes de la zone sahélo-saharienne notamment au Mali. Cette politique s’est menée au détriment du peuple qui croupit dans une misère noire et certains jeunes laissés à eux-mêmes, sans perspectives d’avenir, sont attirés par les réseaux terroristes et djihadistes où ils trouvent à s’employer. Cette gestion mafieuse, qui a progressivement mis en insécurité notre peuple, était au bénéfice des hommes du pouvoir et des puissances étrangères qui les ont toujours soutenus contre la volonté de changement réel du peuple ». Aussi, dans notre déclaration du 11 octobre 2017 pour protester contre la liberté provisoire accordée à Djibril Bassolé qui sera transformée en résidence surveillée, nous notions ceci : « Les partisans de Bassolé et de Diendéré (Zaida et Cie) ont fini par nous avouer que ceux-ci sont les amis des terroristes en nous chantant sur tous les toits que s’ils sont libérés, les attaques terroristes contre notre pays vont cesser ! C’est pourquoi, en attendant que notre peuple en finisse avec le terrorisme par la voie révolutionnaire, les amis des terroristes doivent rester en prison et être jugés pour les assassinats des 30, 31 octobre, 02 novembre 2014, de septembre 2015, pour les dossiers Thomas Sankara, Norbert Zongo, Dabo Boukary et autres et pour leur complicité avec les terroristes qui endeuillent notre peuple. Ceci n’est pas négociable. »
La survenue de l’attaque terroriste du 2 mars 2018 peut être inscrit, avec juste raison, dans le cadre des tractations politico-judiciaires au moment où le procès des putschistes s’est ouvert le 27 février dernier, procès pour lequel le peuple n’attend que la justice pour les martyrs. De ce procès tant attendu par le peuple et qui doit être celui des fractions putschistes dans l’armée et de leurs alliés civils qui ont martyrisé notre peuple depuis le coup d’Etat de 1966, les CDAIP avaient déjà noté dans leur déclaration du 11 octobre 2017 que le système judiciaire actuel était incapable d’apporter la vraie justice pour notre peuple pour deux principales raisons :
- Le système judiciaire en place est celui conçu par les bourgeois (civils et militaires) sous Blaise Compaoré pour se protéger en écrasant les gens du peuple. On ne peut donc pas s’attendre à ce que cette justice juge les dignitaires du pouvoir de Blaise Compaoré. C’est ce à quoi nous avions assisté avec la Haute Cour de justice qui s’est révélée être un instrument de diversion judiciaire du peuple. Et c’est le même scénario qui nous attend avec la justice militaire que les avocats des généraux Bassolé et Diendéré veulent casser !
- Le pouvoir actuel a refusé d’aller dans le sens de la volonté populaire qui est de créer des tribunaux spéciaux pour juger les crimes commis lors de l’Insurrection et de la Résistance qui sont manifestement des crimes politiques, à l’image de ceux commis par Hissène Habré au Tchad et les Nazis pendant la deuxième guerre mondiale. Et cela parce que ceux que le peuple veut juger sont, en réalité, des amis de ceux qui sont actuellement au pouvoir !
Les CDAIP soutiennent encore fermement que l’insécurité grandissante, particulièrement celle liée aux attaques terroristes, a pour principales causes : la domination impérialiste de notre pays (dont l’une des manifestations est la présence des bases militaires étrangères) et la culture de l’impunité face auxquelles le pouvoir actuel est totalement incapable.
La question posée et à résoudre par notre peuple, otage des fractions de la même grande famille de ceux qui l’ont pillé, réprimé et opprimé depuis plus de trois décennies est celle de l’alternative politique révolutionnaire, dont l’Insurrection et la Résistance ont ouvert la perspective.
Face à la situation actuelle d’insécurité sans précédent et aux velléités de remise en cause des acquis de l’insurrection et de la résistance populaires par ceux que le peuple a chassés en 2014 et en 2015, la Coordination des CDAIP de la ville de Ouagadougou appelle le peuple de Ouagadougou et des environs à un sursaut patriotique et révolutionnaire pour :
- Dénoncer et combattre les cellules terroristes dormantes et tous ceux qui veulent entrainer notre pays dans la guerre civile réactionnaire ;
- Exiger la création de tribunaux spéciaux pour juger les dignitaires du pouvoir de la IVème République pour leurs crimes de sang et crimes économiques ;
- Exiger du pouvoir actuel le renforcement des capacités de prévention et d’intervention de nos forces de défense et de sécurité pour la sécurisation de notre pays ;
- Exiger du pouvoir la satisfaction des préoccupations pressantes du peuple en matière d’emplois pour la jeunesse, d’eau, d’électricité, de logement.
Non au terrorisme et à la guerre civile réactionnaire !
Poursuivons et achevons le chantier du changement véritable ouvert par l’insurrection populaire d’octobre 2014 !
En avant pour la mise en place des CDAIP !
Pour la Coordination des CDAIP de la ville de Ouagadougou
Elie TARPAGA, Président
5 mars 2018