Au Festival international des Masques (FESTIMA) de Dédougou, un musée est mis en place par l’Association pour la sauvegarde des masques (ASAMA). L’exposition donne à voir les différents masques du territoire mais aussi de la sous-région. Une visite guidée nous a permis de nous rendre compte de l’existence de masques de protection, de fertilité, de pluie et bien d’autres.
» Selon la religion traditionnelle, chaque être humain est un masque. L’âme prête le corps pour s’exprimer, ce qui justifie les multiples ethnies que compose le monde. » Voilà ce qui est écrit à l’entrée du musée établi à l’occasion du FESTIMA.
C’est une exposition variée qui ne laisse personne indifférente dès qu’on y met les pieds. Alban Kaboré est guide animateur de musée à la direction régionale de la Culture de Dédougou. C’est lui le responsable du site. » C’est une exposition que l’Association pour la Sauvegarde des Masques (ASAMA) organise à chaque édition du FESTIMA » nous dit-il « pour exposer les différents masques des différents communautés ». En effet, ce sont les copies des masques que les communautés ont apporté gratuitement pour l’exposition.
Ainsi donc on y trouve des masques Markas, Nunis, San, Bwa et des pays voisins comme le Mali, la Côte d’Ivoire, le Togo et le Bénin. C’est une manière selon le guide, de sauvegarder la culture africaine en expliquant aux visiteurs, surtout les plus jeunes de comprendre ce qu’est le masque, quel est son importance, pourquoi il faut le respecter. Ceci, afin qu’ils sortent des stigmates envers la culture africaine. « Le masque n’est pas seulement le bois sculpté que l’on voit, il a beaucoup de fonctions en lui et chaque masque symbolise quelque chose. Il suffit de croire au masque et tout ce que l’on demande se réalise. En toute chose c’est la foi comme certains le font dans d’autres religions importées » a insisté le guide Kaboré.
A la question de savoir s’il n’y avait pas de conflit spirituel entre les différents masques au sein du musée, le guide rassure. « Il s’agit de copie de chaque communauté de masque. Même s’il arrive que des communautés veuillent nous envoyer des masques utilisés, nous leur demandons de les désacraliser avant de les apporter. »
Y. Alain Didier Compaoré