La Coopérative Burkinabè de l’Habitat (CBH) n’est pas contente de l’arrêt de son chantier à Bassinko. Un arrêt ordonné par le ministre de l’Habitat Maurice Dieudonné Bonanet au début du mois de février. Pour la CBH, le site leur a été donné par le ministère de l’habitat sous la transition pour construire 500 logements au profit de ses membres. Elle l’a fait savoir lors d’un point de presse le samedi 17 février sur ledit site.
« Nous osons espérer que le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme reviendra sur sa position afin que nous puissions poursuivre le chantier pour le bonheur de nos membres . » C’est sur ces notes d’espoir et sous forme d’interpellation que le président de la Coopérative Burkina de l’habitat (CBH), Tiéfa Somé, a clôturé la conférence de presse sur l’arrêt du chantier de construction des logements sociaux pour sa Coopérative.
Cette sortie médiatique fait suite aux ordres du ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme Maurice Dieudonné Bonanet qui demande d’arrêter un chantier de construction de 100 logements sociaux pour un total de 500 au profit des membres de la Coopérative burkinabè de l’Habitat (CBH).
Le ministre Bonanet estime que la Coopérative ne dispose pas d’une autorisation formelle et qu’elle a mordu dans une zone réservée à la future citée de l’Amitié Inde-Burkina. Une affirmation que la Coopérative ne comprend pas. En effet, c’est le 14 juillet 2015 que le ministre Réné Bagoro alors ministère de l’Habitat, a signé un arrêté qui mettait à la disposition de la CBH, 500 parcelles pour la réalisation de logements sociaux.
Tiéfa Somé affirme que d’après un protocole d’accord signé le 15 octobre 2015, le ministère de l’Habitat s’engageait à mettre à la disposition de sa structure des tranches de 100 parcelles, «sur le site de Bassinko ou partout ailleurs, au bénéfice des futurs acquéreurs membres de la coopérative» (article3). Et au président Somé Tiéfa d’ajouter que toutefois, après »l’autorisation écrite » qui a sanctionné la remise des 100 premières parcelles, la construction des autres parcelles s’est faite sur une »note verbale ». « Nous avons écrit le 21 mars 2016 et le 24 janvier 2017 à la Direction générale de l’architecture, de l’habitat et de la construction pour demander les compléments de parcelles et s’assurer d’une protection juridique. Mais nous n’avons pas reçu de réponse de nos courriers.
Le 27 novembre 2017, il a également adressé une correspondance pour informer l’autorité du démarrage des travaux de la quatrième tranche. « Cette correspondance est également restée lettre morte » poursuit le sieur Somé dans ses déclarations. Selon lui, l’article 5 du protocole d’accord stipule, qu’en absence de réponse dans un délai de 15 jours, toute publicité ou communication, concernant toute ou une partie des activités issues du protocole d’accord, est considérée comme acceptée.
C’est ce qui a suscité la mise en chantier du site. Tièfa Somé dit être surpris que trois semaines après le début des travaux, le ministère ordonne menace de tout raser et envoie des Forces de sécurité et un bulldozer sur le site.
Pour lui, la coopérative vise à permettre à ses membres de cotiser, de réaliser eux-mêmes des logements de qualité et de se soustraire des coûts exorbitants proposés par les sociétés immobilières. Contrairement à ces dernières, la Coopérative burkinabè de l’Habitat propose une maison de deux chambres, un salon, une cuisine et des toilettes internes à 7,5millions de FCFA. Un prix qui défie toute concurrence selon les responsables de la Coopérative et qui peut expliquer en partie l’acharnement du ministère à leur égard.
A l’heure, selon la Coopérative, les membres ont cotisé la somme d’un milliard cinq cent millions (1 500 000 000) de FCFA pour la réalisation des logements. C’est pourquoi elle plaide pour un dialogue avec l’autorité compétente pour une reprise dans un bref délai du chantier.
Y. Alain Didier Compaoré