A travers la déclaration ci-après, les élèves et étudiants apportent leur « soutien ferme » à la lutte des travailleurs de l’éducation. La Coordination des Elèves et Etudiants Burkinabè invite le gouvernement à satisfaire la plateforme des syndicats. Tout en dénonçant la répression des élèves dans les différentes localités, elle appelle « l’ensemble des élèves et étudiants du Burkina à se tenir prêt à répondre à tout mot d’ordre que l’évolution de la situation commanderait ».
Coordination des Elèves et Etudiants Burkinabè
CEEB
Soutenons fermement la lutte des travailleurs de l’éducation et de la recherche
Camarades élèves, camarades étudiantes et étudiants,
Depuis le mois d’octobre 2017, le monde de l’éducation est secoué par une crise sans précédent. Sous la houlette de la Coordination Nationale des Syndicats de l’Education (CNSE), composée de quinze (15) syndicats, les travailleurs de l’éducation et de la recherche réclament en effet de meilleures conditions de vie, de travail ainsi qu’une éducation de qualité. Une plateforme minimale a été dégagée et depuis la rentrée scolaire et académique 2017-2018, le monde de l’éducation a connu des manifestations diverses. Grèves, sit-in, marches, marche-meeting, boycott des évaluations, etc. ont ainsi été les activités menées par les organisations syndicales de l’éducation, en vue de réclamer la satisfaction de la plateforme minimale de la CNSE. Cela fait également un trimestre que les élèves du primaire et du post primaire ne sont pas évalués, laissant planer le spectre d’une année blanche dans ces deux ordres d’enseignement.
Faut-il le rappeler, les préoccupations posées par la coordination datent de plusieurs années. Déjà en 2013, les autorités en charge du ministère de l’éducation recevaient la plateforme revendicative de la CNSE. Malgré la justesse des points de ladite plateforme et les luttes engagées, le pouvoir de Blaise Compaoré dans son mépris vis-à-vis de l’éducation n’a pas daigné apporter des réponses jusqu’à sa chute en octobre 2014. Après sa réactualisation, la plateforme a été transmise aux nouvelles autorités le 5 octobre 2016. Face à ces points de revendications, ce sont des réponses laconiques et du dilatoire qui sont servis à la coordination.
Camarades élèves, camarades étudiantes et étudiants,
La satisfaction de la Plateforme minimale de la CNSE est d’un intérêt certain pour notre système éducatif dans la mesure où cela permettra de donner un souffle à notre système éducatif en crise depuis plusieurs années. Ces préoccupations se résument en quatre points essentiels :
- Adoption d’un statut valorisant des personnels de l’éducation et de la recherche ;
- Amélioration de l’accès à l’éducation ;
- Amélioration des conditions de travail pour une efficacité du système éducatif ;
- Revalorisation de la fonction enseignante.
Ainsi, il est évident que ces préoccupations sont également celles des élèves, des étudiants, des parents et même de l’ensemble du peuple burkinabè. A titre illustratif, sur le point concernant l’amélioration de l’accès à l’éducation, la CNSE réclame la construction et l’équipement d’infrastructures éducatives adéquates, l’effectivité de la gratuité de l’éducation de base et le développement de l’éducation préscolaire. Pour le point concernant l’amélioration des conditions de travail, il s’agit entre autres d’allouer au moins 30% du budget national au secteur de l’éducation, le respect des effectifs dans les classes en tenant compte des normes internationales et l’amélioration des conditions de vie et d’étude des élèves et étudiants à travers l’octroi de bourses, des cantines scolaires, la constructions d’internats, etc. Nombre de ces points figurent comme on peut le constater en bonne place dans nos plateformes revendicatives.
C’est pourquoi, à travers tout le pays, les élèves et les étudiants soutiennent la lutte des travailleurs de l’éducation et de la recherche à travers des déclarations, sit-in, marches de soutien etc. Face à ces manifestations légitimes pour soutenir cette lutte, le pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré n’hésite pas à user de la répression. C’est dans cette logique que les manifestations d’élèves de Tita en décembre 2017 et celles de Koudougou et Boussé en début de semaine ont été sauvagement réprimées par les forces dites de l’ordre, entrainant plusieurs blessés dont un grave par balle.
Camarades élèves, camarades étudiantes et étudiants,
Comme on le voit si bien, la pertinence de la totalité des points de la plateforme revendicative n’est pas à démontrer. Aucun burkinabè honnête ne saurait remettre en cause la justesse et la légitimité ne serait-ce que d’un seul point. Cependant, le pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré affiche de plus en plus son mépris vis-à-vis des préoccupations du monde de l’éducation : refus du ministre Jean Martin Coulibaly de recevoir le message de la CNSE lors de la marche du 26 octobre 2017 ; tentative de soulever l’opinion contre les travailleurs de l’éducation en faisant croire que leur revendication n’est que pécuniaire ; diversion du Président du Faso lors de son discours de nouvel an, affirmant qu’il n’est plus question de résoudre les préoccupations des travailleurs au cas par cas, mépris du Premier Ministre Paul Kaba Thiéba à l’endroit des syndicats de l’éducation en les appelant à un « sursaut patriotique ». Ces agissements des autorités montrent qu’elles ne veulent pas résoudre les préoccupations des acteurs de l’éducation.
Camarades élèves, camarades étudiantes et étudiants,
La lutte de la CNSE est une lutte patriotique pour une école de qualité accessible aux enfants du peuple. Toute chose qui montre le manque d’intérêt que le pouvoir du MPP a pour l’éducation des enfants du peuple. C’est pourquoi la Coordination des Elèves et Etudiants Burkinabè (CEEB) :
- Soutient la juste lutte de la Coordination Nationale des Syndicats de l’Education ;
- Dénonce la répression des élèves dans les différentes localités du pays ;
- Appelle l’ensemble des élèves et étudiants à se solidariser avec les travailleurs de l’éducation en lutte ;
- Invite les autorités à prendre les mesures nécessaires en vue de satisfaire la plateforme minimale de la CNSE ;
- Appelle l’ensemble des élèves et étudiants du Burkina à se tenir prêt à répondre à tout mot d’ordre que l’évolution de la situation commanderait.
Non à une année blanche !
En avant pour une école démocratique et populaire accessible aux enfants du peuple !!
Vive la CNSE !!!
Vive la CEEB !!!!
Vive l’unité d’action entre élèves, étudiants et travailleurs !!!!!
Pain et liberté pour le peuple !!!!!!!
Fait à Ouagadougou le 18 janvier 2018
Le Bureau Exécutif National