Les enseignants du Burkina ont entamé ce mardi 9 janvier leur première grève de l’année 2018. Soixante douze (72) heures, c’est le temps que durera cette cessation de travail. Malgré leur soutien aux professeurs, certains élèves se disent inquiets et craignent une année blanche.
« Nous ne voulons pas d’année blanche! » Année blanche c’est l’expression qui fait peur à bon nombre d’élèves au Burkina. Il est 9h05mn quand nous arrivons au lycée Nelson Mandela de Ouagadougou. En temps normal, le temps est studieux dans les salles de classe à cette heure de la journée. Mais les salles sont vides. La cause, les enseignants sont en grève de 72h pour la satisfaction de leur plateforme revendicative afin d’améliorer leurs conditions de vie et de travail.
Les rares élèves présents sont soit en train de jouer au football pendants que d’autres en groupe de deux, de cinq ou plus discutent. Dans cette morose situation, certains sont collés à leurs cahiers ou sont au tableau pour faire des exercices.
Salamata sakandé est une élève de la classe de première D au lycée Nelson Mandela. Assise devant un tableau avec ses deux copines, elles s’exercent en mathématiques. « Nous sommes tristes » nous confie t-elle. « Voyez-vous, notre dernier cours de match remonte au 18 octobre 2017. Nous sommes à notre 2è chapitre en 4 mois alors que nous sommes en classe préparatoire pour le BAC. Nous sommes très inquiètes. »
Cette inquiétude est partagée par Elmagmoud Amas Bagor et ses camarades. Tous en classe de terminale D, ils font des exercices de physique. « On n’a peur de l’année blanche, nous souhaitons qu’on le gouvernement et les enseignants trouvent rapidement une solution afin que l’année soit sauvée. Je ne veux pas imaginer un seul instant que l’année soit blanche. »
Alors que Elmagmoud Amas Bagor souhaite une solution entre les deux parties, Nadine Ouédraogo, Grace Tiendrebéogo et Sadiatou Soré sont catégoriques. « Nous sommes solidaires avec nos eneignants. Ils ont raison et demain nous seront tous demain à la Bourse du travail pour les soutenir. Nous avons peur car les cours n’ont pas évolué alors qu’il nous restent 5 mois pour les examens de BAC. »
A côté du lycée Nelson Mandela, se trouve l’école primaire Paspanga « C » dont les classes sont fermées. Quelques élèves trouvés dans l’enceinte de l’établissement s’amusent. « Aujourd’hui, c’est le maître de CM2 et les stagiaires qui sont passés mais ils n’ont pas duré » a affirmé une une fille de CM2.
Au lycée Zinda, c’est la même atmosphère qui règne.
Y. Alain Didier Compaoré