L’audience de confirmation des charges contre les mis en causes dans le dossier du putsch de 2015 s’est ouverte ce mercredi 25 octobre 2017 au Tribunal militaire de Ouagadougou. Alors que les conseils des accusés s’attendaient à une audience d’ensemble, chacun des inculpés devrait passer, individuellement, avec son avocat devant le juge. Une liste de 10 personnes par jour a été établie.
Il est 7h21mn à la Justice militaire de Ouagadougou ce 25 octobre 2017. Un car de la gendarmerie fiat son entrée. A bord, un général est assis à la première place. Il s’agit du Gal Diendéré venu pour l’audience de confirmation des charges du Coup d’Etat du 16 septembre 2015. Dans la foule, une voix crie « mon général »! Gilbert Diendéré répond par un large sourire.
Plus tard, un autre général fait son entrée. Cette fois, c’est Djibrill Bassolé. Il est escorté par une impressionnante sécurité. C’est dans un véhicule banalisé que le premier Gal de Gendarmerie du Burkina a franchi le portail de la Justice militaire. Puis arrivèrent ceux qui avaient bénéficié de la liberté provisoire suivis des différents avocats.
« On peut rentrer? » demande la presse. « Non il faut attendre le Commissaire du gouvernement« , nous dit un gendarme à la porte. Puis rien! Finalement, la presse n’aura pas accès à la salle d’audience de la Justice militaire.
Trente (30) mn plus tard, un avocat sort de la salle. La presse s’attroupe autour de lui mais c’est une fausse alerte. « C‘est juste pour prendre un thé« , dit-il. « Nous sommes d’abord sur la forme de l’audience car il y a des quiproquos », confie-t-il.
Ainsi, les avocats ont demandé à ce que tous les 107 inculpés dans le dossier du Coup d’Etat de septembre 2015, ou « dossier Gilbert Diendéré et 106 autres contre le Parquet militaire », soient présents dans la salle d’audience du Tribunal militaire. Une proposition qui n’a pas été bien reçue par le président de la chambre de contrôle. Ce dernier décide que chaque inculpé soit entendu avec son conseil. C’est pourquoi une liste a été établie où dix (10) inculpés passeront devant la chambre.
Me Paul Kéré, conseil à ce jugement dit se plier à la décision de la chambre de contrôle mais dit-il » il faut éviter de politiser ce procès. Les magistrats font correctement leur travail et il faut éviter qu’il y ait des interférences de l’exécutif dans ce dossier qui doit rester purement un dossier judiciaire »,
A côté, les victimes et parents des victimes du putsch veillent au grain. Réunis autour de leurs associations, ils disent être là pour encourager la Justice afin que la lumière soit faite. « Notre présence ce matin témoigne de notre espoir que la justice se fasse dans les règles. Nous sommes devant la justice militaire parce qu’il y a un événement qui nous concerne. Nous sommes donc venus donner un signal aux juges pour qu’ils sachent que de toute façon nous attendons de voir vraiment la vérité être prononcée par la Justice », a laissé entendre Dramane Ouédraogo, Président de l’association des blessés de l’insurrection populaire.
Y. Alain Didier Compaoré