La capitale burkinabè, Ouagadougou, accueille depuis le 26 et ce jusqu’au 30 juin 2017, les travaux de la 23ème Assemblée générale de l’Organisation africaine de normalisation (ORAN). En marge des travaux, il sera célébré ce mercredi 28 juin, l’Année africaine de l’infrastructure de qualité autour du thème : « Rôle de la normalisation pour une meilleure qualité et une meilleure vie dans une zone de libre-échange continentale ».
Placée sous le Haut patronage de Son Excellence Monsieur Paul Kaba Thiéba, Premier ministre du Burkina Faso, cette célébration sera marquée par des panels avec des experts et des responsables d’organismes de normalisation sur divers thématiques en rapport avec la qualité et la normalisation ; l’occasion également pour des entreprises de partager leurs expériences avec les acteurs du domaine, et de se soumettre aux critiques des spécialistes de la normalisation d’Afrique, d’Amérique, d’Europe et d’Asie.
L’infrastructure de qualité fait référence à l’ensemble du cadre institutionnel nécessaire à l’établissement et la mise en œuvre de services de normalisation, métrologie , accréditation et évaluation de la conformité nécessaires à la fourniture de preuves acceptables que les produits et services répondent aux exigences définies, qu’elles soient exigées par les autorités ou le marché.
Le choix de l’année 2017 comme année de l’infrastructure de qualité en Afrique
La décision de faire de l’année 2017 celle de l’infrastructure de qualité en Afrique a été prise lors de la 9ème Session ordinaire de la Conférence des ministres du Commerce de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba en Ethiopie, tenue du 4 au 5 décembre 2014. A cette occasion, l’Union africaine avait lancé un appel à l’ORAN et aux autres organisations panafricaines de normalisation, afin qu’elles fassent de l’année 2017 Année africaine de l’infrastructure de qualité. Plus concrètement, l’appel d’Addis-Abeba invitait ces organismes à « célébrer l’année 2017 comme l’Année africaine et à mettre l’accent sur le rôle de la normalisation dans la facilitation des droits de l’homme en général et des droits de la femme en particulier ».
Dans cette dynamique, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et l’ORAN avaient donc été instruites de sensibiliser et de mobiliser toutes les parties prenantes sur le rôle de l’infrastructure de qualité en Afrique.
La décision de célébrer l’infrastructure qualité en Afrique en 2017 a été prise en reconnaissance des efforts que le continent a fournis dans le domaine, mais aussi dans la perspective de promouvoir la culture de responsabilité collective dans la mise en place d’une forte infrastructure de qualité au sein des pays africains.
Le Programme de normalisation de l’ORAN est fondé sur les décisions de l’UA. Les plus récentes sont celles de la Conférence des ministres du Commerce de l’UA, dont la 9ème Session ordinaire s’est tenue du 1er au 05 décembre 2014, dans la capitale éthiopienne. Elles stipulaient entre autres que les pays non membres de l’ORAN devraient adhérer avant 2017. Objectif non encore atteint, car plusieurs mois après l’expiration du délai, l’organisation compte seulement 36 Etats membres.
L’ORAN, sa mission, et l’activité de normalisation au Burkina Faso
L’ORAN faut-il le rappeler, est une organisation intergouvernementale créée en 1977 par l’Organisation de l’unité africaine (actuelle Union africaine) et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA). L’organisation a été portée sur les fonts baptismaux par 21 pays africains dont le Burkina Faso. Sa mission principale est d’harmoniser les normes africaines et les procédures d’évaluation de la conformité, afin de réduire les obstacles techniques au commerce, et ainsi promouvoir le commerce intra-africain et international. Elle doit aussi travailler à renforcer l’industrialisation de l’Afrique. A cet effet, il est demandé à l’organisation de lancer et coordonner les activités d’élaboration des Normes africaines (ARS) en tenant compte des produits spécifiques à l’Afrique. Dans la perspective de la réalisation de ces objectifs, l’ORAN encourage les pays membres à adopter des normes nationales et les accompagne dans la migration de ces normes vers les standards internationaux. Elle coordonne le point de vue de ses membres à l’ISO, à la CEI, à l’OIML, au Codex et aux autres organisations internationales exerçant des activités relatives à la normalisation.
Au Burkina Faso, c’est l’Agence burkinabè de normalisation de la qualité et de métrologie (ABNORM) qui assure le service public en matière de norme, et de métrologie. L’ABNORM est un Etablissement public de l’Etat placé sous la tutelle technique du ministère du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat.
L’ABNORM a pour missions la mise en œuvre de la politique nationale en matière de normalisation, de certification, de contrôle, de promotion de la qualité, de métrologie et d’accréditation. A ce titre, elle réalise et diffuse des normes.
Dans le domaine de la métrologie, elle conserve les étalons nationaux, contrôle la métrologie des instruments de mesure et procède à leur étalonnage. L’ABNORM fait aussi l’inspection des produits et délivre des certificats.
En matière de qualité, en plus de promouvoir le Prix Burkinabè de la Qualité, elle fait de l’assistance conseil aux entreprises, de l’information, sensibilisation et la formation dans le domaine de l’infrastructure.
Ministère du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat