Le ministère de l’Energie, des mines et des carrières a tenu les 19 et 20 janvier dernier, son premier Conseil d’Administration du Secteur Ministériel (CASEM) au titre de l’année 2017, sur le thème : « Les reformes dans les secteurs de l’énergie et des mines : quels enjeux dans l’atteinte des objectifs du Plan national de développement économique et social (PNDES) ».
L’occasion a été pour les participants d’échanger autour des réformes entreprises en vue de l’atteinte des impacts attendus des secteurs de l’énergie et des mines pour la réalisation efficace et efficiente des objectifs du PNDES.
Les travaux ont abouti à la formulation d’un certain nombre de recommandations, notamment(i) le renforcement des capacités humaines, matérielles et financières des structures en charge du contrôle et du suivi des activités énergétiques et minières, (ii) l’exécution des investissements à bonne date et(iii) la création d’une Inspection Technique des Activités Minières et Energétiques (ITAME). Ces recommandations devraient permettre, à terme,de consolider les acquis et de lever les goulots d’étranglement pour une mise en œuvre efficace des réformes et des investissements structurants en matière de mines et d’énergie.
L’énergie et les mines dans le développement socioéconomique du Burkina Faso
L’énergie et les mines constituent des secteurs stratégiques au regard de leur contribution substantielle à l’économie nationale. Pour la seule année 2015, par exemple, ces deux secteurs ont participé au budget de l’Etat à hauteur de 15,88%. Concernant l’énergie, le ministère entend faire de son accessibilité à tous une réalité. C’est pourquoi il a fait adopter, lors du conseil des ministres du 18 Mai 2016 et ce, sous-forme de Partenariat-Public-Privé, la construction de cinq centrales solaires d’une puissance de 80 MW à Ouagadougou, Dori, Fada N’Gourma, Bobo-Dioulasso et Dédougou. Ces centrales auxquelles il faut ajouter bien d’autres qui seront fonctionnelles en 2017, devraient permettre de compenser le gap énergétique surtout pendant les périodes de pointe.
Quant à l’activité minière,elle a connu un réel essor au Burkina Faso au cours de la dernière décennie, au point de susciter un grand espoir aussi bien chez les autorités que chez l’ensemble des Burkinabè. A côté de l’apport des exportations minières sur les recettes du budget national, il importe d’ajouter la création d’emplois, l’amélioration des infrastructures socio-économiques et celle de la balance commerciale et de l’économie nationale dans son ensemble.
Ainsi, notre pays est passé d’une exportation de 5,6 tonnes d’or en 2008 à 36,5 tonnes d’or en 2015. On a dénombré près de 600 autorisations et titres miniers actifs à la fin de l’année 2016.Et en termes d’investissements directs étrangers, la part du secteur minier est de l’ordre de 1 milliards 200 millions de francs CFA pour les mines en exploitation et en construction entre 2007 et 2015.
Les objectifs du PNDES en matière d’énergie
Au regard des fortes contributions attendues des secteurs de l’énergie et des mines pour la réalisation efficace et efficiente des objectifs du Plan national de développement économique et social (PNDES), des réformes institutionnelles, législatives et règlementaires ont été engagées par le ministère en charge de l’énergie et des mines. Il s’agit essentiellement de la création de la Direction générale des énergies renouvelables (DGER), de la Direction générale de l’efficacité énergétique (DGEE) et de la Direction générale des énergies conventionnelles (DGEC). Un accent particulier est mis sur l’accroissement des énergies de sources renouvelables dans le mix énergétique et la promotion de l’efficacité énergétique. Une autre réforme institutionnelle a été la création et l’adoption des statuts de l’Agence nationale des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (ANEREE), chargée de susciter, d’animer, de coordonner, de faciliter et de réaliser toute opération ayant pour objet le développement des énergies renouvelables. Le gouvernement ambitionne, à travers ces réformes, d’accroître le taux de couverture électrique national à 80% et celui de l’électrification nation a là 45% en 2020, ces taux étant respectivement de 33,32% et 18,83% en 2015.
Le gouvernement ambitionne également d’améliorer la qualité, la fiabilité et l’accessibilité aux infrastructures pour faciliter la transformation structurelle de l’économie par l’accroissement de la puissance installée à 1 000 mégawatts en 2020 contre 325 mégawatts en 2015 et la réduction du coût du KWh d’électricité des hautes tensions de 25 FCFA à l’horizon 2020.
Les réformes dans le domaine des mines
Au niveau des mines et carrières, le gouvernement veut augmenter la part des industries extractives dans le PIB pour passer de 7,9% en 2015 à 10,2% en 2020. De même, il entrevoit un accroissement de la proportion des achats locaux dans les consommations alimentaires des industries minières, qui devrait atteindre 25% à l’horizon 2020, contre moins de 14% en 2015.
Par ailleurs, le montant moyen des investissements locaux réalisés par industrie minière, estimé à 2 milliards de FCFA en 2015, devrait passer à 5 milliards de FCFA en 2020 et le nombre d’emplois directs et indirects créés par le secteur minier devrait atteindre 20 000 en 2020, contre moins de 10 000 en 2015.
Toujours au titre des réformes, l’on peut noter l’adoption de la loi n°036-2015/CNT du 26 juin 2015 portant Code minier du Burkina Faso, dont les principales innovations sont la création d’un fonds minier de développement local,d’un fonds de réhabilitation, de sécurisation des sites miniers artisanaux et de lutte contre l’usage des produits chimiques prohibés et d’un fonds de financement de la recherche géologique et minière. Cette loi donne la possibilité à l’Etat de prendre des parts dans des sociétés minières au-delà des 10% des parts gratuites ainsi que la possibilité d’entreprendre, seul ou en partenariat, l’exploitation d’une mine.
Ministère de l’énergie, des mines et des carrières.
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