Paulo Duarte a mené le Burkina Faso en Coupe d’Afrique des Nations de la CAF à deux reprises, en 2010 et en 2012. Son bilan ?
Cinq matches, un nul et quatre défaites. Après avoir perdu ses trois matches de groupes il y a cinq ans, le technicien portugais avait dû faire ses valises. Rappelé à la tête des Étalons, de retour en Coupe d’Afrique, l’ancien défenseur, vétéran de près de 250 matches parmi l’élite portugaise, est en train de rattraper le temps perdu.
Le Burkina Faso est devenu la première équipe à valider son billet pour le dernier carré de la CAN 2017, en dominant la Tunisie 2:0 à Libreville. « Nous nous sommes qualifiés à deux reprises pour la phase finale en 2010 et 2012, mais nous n’avions que très peu d’expérience du haut niveau. Notre unique ambition était de nous qualifier.
Quand je suis arrivé, le Burkina Faso n’avait plus disputé la Coupe d’Afrique depuis six ans », rappelle le sélectionneur. « Depuis mon retour, les choses ont bien changé, même s’il reste des problèmes à régler. Je me suis attaqué à ces difficultés, mais il m’a fallu du temps », ajoute Duarte. Il précise que les joueurs inexpérimentés il y a cinq ans forment aujourd’hui la colonne vertébrale de l’équipe. « Maintenant, le talent est là. Les piliers du groupe approchent de la trentaine. Ils sont à l’apogée de leur carrière. Grâce à eux, nous jouons mieux et leur présence facilite l’intégration des plus jeunes. »
Duarte a ainsi trouvé le juste équilibre entre ces hommes d’expérience qui, pour certains, avaient déjà évolué sous ses ordres en 2010, et de jeunes espoirs en devenir. La moitié du groupe convoqué au Gabon dispute sa première phase finale. M
ais sous la houlette de joueurs expérimentés et charismatiques, les jeunes talents ont entamé la compétition pied au plancher. Yacouba Coulibaly fait partie de ces espoirs propulsés sur le devant de la scène par Duarte.
Le défenseur du RC Bobo Dioulasso, est aujourd’hui le premier à souligner l’importance des conseils prodigués par les anciens. « Je me sens de mieux en mieux grâce à mes ‘grands frères’, qui m’ont encouragé dès le début », assure-t-il, du haut de ses 22 ans. « Je suis tellement heureux quand ils viennent me trouver à la fin du match pour me dire que j’ai contribué à nos bons résultats. Tout va pour le mieux. Je sais qu’ils comptent beaucoup sur moi. J’ai une fabuleuse opportunité ; à moi de la saisir. Mais sans l’aide de ces internationaux expérimentés, ce serait beaucoup plus difficile. »
Quelque chose de différent
Logés dans le groupe A avec le pays hôte et le Cameroun, quadruple champion d’Afrique, les Étalons ont tenu les deux favoris en échec sur le même score (1:1). Ces résultats les plaçaient dans l’obligation de battre la Guinée-Bissau pour aller plus loin. Deux buts de part et d’autre de la mi-temps ont suffi à Duarte et ses hommes pour remplir leur contrat.
En quart de finale, Prejuce Nakoulma et Aristide Bancé, deux vétérans, ont fait la différence contre la Tunisie en marquant tour à tour en fin de partie. Désormais, le Burkina Faso se prépare à affronter l’Égypte.
La défense du Burkina Faso n’a cédé qu’à deux reprises en quatre matches. Le mérite en revient en partie au gardien Hervé Koffi qui, à 20 ans, est le plus jeune portier du tournoi. À la surprise générale, le sélectionneur lui a confié une place de titulaire au détriment de Germain Sanou. « Quand je suis arrivé au Gabon, j’ai tout de suite senti que cette compétition ne serait pas comme les autres », constate le gardien de l’ASEC Mimosas de Côte d’Ivoire. « Il y avait quelque chose de différent. La Coupe d’Afrique est suivie dans le monde entier.
C’est quelque chose de nouveau pour moi car la pression n’a rien à voir avec ce que l’on peut vivre en club. Mais il fallait surmonter cette difficulté et rester concentré sur les matches. C’est ce que j’ai fait et on peut dire que ça m’a plutôt bien réussi. »
Patrick Malo, installé en Égypte, estime pour sa part que l’équipe est encore en devenir. « Plusieurs internationaux présents il y a quatre ans (le Burkina Faso avait atteint la finale) ne sont plus là aujourd’hui. Notre défense a considérablement rajeuni », détaille-t-il. « Pour nous, l’expérience des anciens est indispensable. Ils ont su ouvrir la porte à leurs petits frères et je tiens à les en remercier. Ils nous ont guidés, ce qui a rendu notre intégration au sein du groupe beaucoup plus facile. Si le Burkina Faso évolue actuellement à ce niveau, c’est grâce à eux », conclut le défenseur des Étalons, qui ne sont plus qu’à deux matches du plus grand succès de leur histoire, d’autant qu’une victoire en finale leur ouvrirait les portes de la Coupe des Confédérations de la FIFA.
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