Ouagadougou a abrité les 14, 15 et 16 décembre 2016 l’Académie nationale sur l’Economie verte, un forum de discussion et d’échanges autour du concept « économie verte ». Il s’est agi plus spécifiquement de susciter des débats entre les principaux acteurs du changement climatique au Burkina Faso. L’Académie nationale a également été l’occasion d’identifier les opportunités de synergies avec les initiatives et programmes existants dans les pays actifs, dans le domaine du développent durable, en particulier l’Initiative Pauvreté-Environnement, le programme SWITCH Africa-Green et l’Initiative UN CC:Learn.
L’Initiative Pauvreté-Environnement vise à accompagner les pays en développement dans leur lutte contre la pauvreté et pour le développement durable à travers une meilleure gestion de l’environnement et des ressources naturelles.
Conçu et financé par l’Union européenne le programme SWITCH Africa-Green a pour objectif de soutenir les pays d’Afrique, qu’il couvre, à parvenir à un développement durable en se livrant à la transition vers une économie verte inclusive, basée sur les modes de consommation et de production durables (Sustainable Consumption and Production ), tout en générant de la croissance, en créant des emplois décents et en réduisant la pauvreté.
Quant à l’Initiative UN CC:Learn, elle vise à encourager les pays à concevoir et à mettre en œuvre un apprentissage durable afin de faire face aux changements climatiques.
Les résultats des travaux de la rencontre
Au terme des trois jours de travaux en plénière, dont des cours électifs et des séances de dialogue, les contributions ont permis d’aboutir à des résultats intéressants sur les enjeux, les voies et moyens, et la nécessité de conjuguer les efforts pour atteindre les mêmes objectifs en terme de synergie d’actions.
Les participants à la rencontre ont, par ailleurs, formulé des recommandations au nombre desquelles l’institutionnalisation de la tenue de l’académie sur l’économie verte avec une envergure africaine tous les deux ans au regard des enjeux des Objectifs du développement durable, la prise en compte de la problématique de l’économie verte dans le cadre de l’élaboration des politiques sectorielles, l’élaboration d’une stratégie sous régionale sur l’économie verte, et la prise en compte de l’économie verte dans la relecture du code des investissements entre autres.
Les conclusions de la rencontre de Ouagadougou s’inscrivent en droite ligne des engagements pris par notre pays dans sa longue marche vers une Economie verte, qui soit respectueuse des équilibres écologiques et susceptible d’ouvrir de nouvelles opportunités de création de richesses et d’emplois durables. C’est, du reste, l’objectif majeur des nouvelles approches stratégiques du développement durable du Burkina Faso.
Le pays s’attache à mobiliser l’ensemble des acteurs et à construire des partenariats publics-privés (PPP) innovants afin d’accroître les investissements respectueux de l’environnement et susceptibles de créer de la valeur ajoutée et des emplois durables, particulièrement pour les jeunes dont le taux de chômage reste important.
Des efforts ont permis de mettre en place un Fonds d’investissement vert pour encourager les entreprises à lancer des projets innovants. De même, des réformes et des politiques incitatives sont déjà mises en œuvre pour améliorer l’intégration de la dimension environnementale et promouvoir le développement de filières stratégiques telles que les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, l’économie de l’eau, la gestion durable des déchets solides et liquides, l’agriculture inclusive, l’aquaculture ou encore l’écotourisme.
Toutefois, d’autres efforts supplémentaires sont attendus en termes d’adaptation et d’application de la règlementation et de la fiscalité environnementale, de la tarification des biens et services environnementaux, et des mécanismes de financement durables et adaptés, etc.
Les efforts du Burkina Faso en termes d’économie verte
Le Burkina Faso a toujours manifesté sa ferme volonté de faire la promotion de l’économie verte, en mettant en œuvre les recommandations issues des sommets et conférences internationales. Une volonté qui s’est manifestée par la création, dès 1976, d’un ministère en charge de l’environnement qui, après plusieurs mutations, est devenu en janvier 2016, le ministère de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique. On note également la création, depuis 1991, du Conseil national pour la gestion de l’environnement (CONAGESE), devenu en 2002 le Conseil national pour l’environnement et le développement durable (CONEDD) puis en 2016, le Conseil national pour le développement durable (CNDD). A cela s’ajoute la création en 2016, d’une Direction générale de l’économie verte et du changement climatique (DGEVCC) au sein du Ministère.
Cette évolution institutionnelle constitue un tremplin pour une meilleure contribution à l’opérationnalisation des résultats pour consolider la mise en place du processus de l’économie verte, un outil de promotion du développement durable. Toute chose qui s’est faite à travers les Objectifs du développement durable (ODD), l’Etude nationale prospective « Burkina 2025 », le Plan National de Développement Economique et Social (PNDES) en ses axes 2 et 3, et à travers bien d’autres politiques et programmes aux niveaux national et international.
Pour mettre la durabilité au cœur des politiques et des pratiques économiques, le Burkina Faso a rejoint le Partenariat pour l’action en faveur d’une économie verte (PAGE) en juin 2014. Le PAGE combine l’expérience conjuguée de cinq agences des Nations Unies, à savoir le Programme des nations unies pour l’environnement (PNUE), l’Organisation internationale du travail (OIT), l’Organisation des nations unies pour le développement industriel (ONUDI), l’Institut des nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR) et le Programme des nations unies pour le développement (PNUD). Il vise à soutenir les pays partenaires dans la transition vers des économies écologiquement durables et socialement inclusives.
L’adhésion de notre pays au PAGE est donc la preuve qu’il a définitivement fait de l’économie verte un axe stratégique de sa politique de développement durable et s’attache désormais à mobiliser l’ensemble des acteurs à construire des partenariats publics-privés (PPP) innovants afin de créer de la valeur ajoutée et des emplois durables, particulièrement pour les jeunes dont le taux de chômage reste important.
Ministère de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique