Les ruines de Yobri dans la Commune de Tambaga, des exemples vivants de notre histoire à découvrir sur la falaise de Gobnangou dans l’Est du Burkina Faso. Ces vestiges qui datent de la colonisation, témoignent de la présence d’une civilisation qui a développé des stratégies pour faire face aux différentes razzias.
Sur le flanc de la falaise de Gobnangou à Yobri, village de la Commune de Tambaga, se trouve un pan de l’histoire des premiers habitants de cette contrée. Sur le chemin tortueux qui mène à ce trésor culturel, situé à environ quatre cent mètres du sol, des gorgées d’eau sont nécessaires pour reprendre des forces.
Après une trentaine de minutes de marche, nous voici en face d’une habitation ancestrale, vestige de la présence d’une civilisation sur la falaise. Une construction destinée au logement d’une beauté exceptionnelle qui présente plusieurs facettes :
«un salon qui sert de salle de réunion, une salle de repos pour le chef de famille, une chambre à coucher pour les femmes et les enfants, une cuisine et enfin une autre salle qui aurait servie aux femmes pour par exemple piler et vanner le mil».
Au-delà d’une habitation, «ce lieu servait surtout de refuge pour ces premiers habitants face aux razzias durant la colonisation, les Tankamba selon notre guide touristique Idrissa SAGNA, lui-même natif de Yobri. D’ailleurs, insiste-t-il, c’est à travers ces petites fenêtres que vous voyez là, que les guerriers tiraient leurs flèchent sur l’ennemi».
A côté de cette merveille, on reconnait aisément des traces d’un grenier qui servait selon le guide touristique, « à conserver les provisions de chasse et de cueillette mais aussi des cauris, autrefois monnaie d’échange». D’autres greniers bien dressés cette fois, nous affirme Idrissa SAGNA se trouveraient au sommet de la falaise, juste au-dessus de nous. Des vestiges que nous ne verrons malheureusement pas, faute de matériels adéquats pour l’escalade.
Ce lieu touristique peu connu, regorge de nombreux exemples vivants de notre histoire, que la Fondation ACRA basée à Diapaga, tente de valoriser. Elle a créé au moins trente six voies d’escalade pour permettre aux touristes de visiter les ruines et formé un guide touristique en Italie et en France en escalade sportive.
De l’avis du guide Souguilimpo Pascal OUOBA, il existerait dans les grottes de la chaine de Gobnangou bien de sources d’eau intarissables, des œuvres d’art et objets d’intérêt historique. «Il y a autant de vestiges qui gagneraient à être restaurés et préservés pour échapper aux dommages du temps et aux destructions humaines», a-t-il prévenu.
Mamadou BA
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