De par le monde entier, les jeunes ont toujours constitué la couche la plus sensible à l’injustice, aux inégalités de tout genre et aux entorses faites à la démocratie. Malheureusement, certains ont choisi de dénoncer ces situations qu’ils vivent à travers des actes de violences et d’incivisme aux conséquences parfois plus désastreuses que les maux qui les ont suscitées. Les technologies de l’information et de la communication devenues des outils partagés et incontrôlables, compliquent davantage la tâche aux gouvernants et aux éducateurs.
A ce phénomène de société et de mode devenu contagieux, le Burkina Faso n’y échappe pas. Au cours de la seule année scolaire 2015-2016, des cas graves ont été enregistrés dans des établissements d’enseignement public dans les régions de l’Est, du Nord et du Centre-Est du Burkina ; des engins d’enseignants ont été incendiés, le matériel de leur domicile complètement saccagé, des blessés de part et d’autres, ont été enregistrés.
Ces actes d’incivisme heurtent notre sensibilité pour être aux antipodes des valeurs qui fondent notre société. Ces valeurs ont pour noms : ardeur au travail, probité, honnêteté, respect d’autrui et des ainés, solidarité, fraternité et respect de la vie humaine…
Face à cette situation, le Ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation (MENA), a décidé d’initier du 24 au 30 octobre 2016, une Semaine scolaire d’éducation à la citoyenneté placée sous le parrainage de sa Majesté le Mogho Naaba Baongo, avec pour thème : « Ecole burkinabè et incivisme : Quelles contributions des acteurs de l’éducation pour une promotion du civisme et de la citoyenneté en milieu scolaire »
L’objectif est de promouvoir une culture de la paix, de cohésion sociale et de non-violence comme socle d’édification de notre jeune démocratie.
Ces valeurs trouvent déjà leurs sources dans la loi d’orientation de l’éducation adoptée en 1996, relue en juillet 2007 et dont l’article 13 précise la nécessité, entre autres, de cultiver en l’enfant l’esprit de citoyenneté responsable à travers l’amour de la patrie pour l’atteinte des finalités éducatives.
La Semaine scolaire d’Education à la Citoyenneté est un moment fort pour développer le savoir vivre ensemble et encourager les comportements citoyens en milieu scolaire.
Il s’agit de consolider la cohésion sociale en préparant les jeunes générations à leur rôle de citoyens et de défenseurs des valeurs de la République.
La société de demain sera ce que la jeunesse voudra qu’elle soit. Mais elle sera surtout ce que nous adultes auront fait vivre à cette jeunesse. Car comme le dit si bien une psychologue américaine de l’éducation Dorothy Law Nolte « l’enfant apprend ce qu’il vit ». Chaque enfant m’apprend par l’exemple. Aussi, est-il impérieux que nous fassions vivre à nos enfants, aux scolaires, les valeurs qui garantissent la paix, la tolérance, la préservation du patrimoine commun et le respect de la vie, que nous souhaitons qu’ils apprennent.
Les apprenants à l’école et dans la société ont besoin de modèles centrés sur des valeurs du travail, du respect des droits humains, du respect du bien commun et de solidarité.
Le Ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, Jean Martin Coulibaly au lancement officiel de la semaine, a insisté sur le fait que : « La jeunesse de notre pays acceptera ces valeurs si nous travaillons à les incarner dans nos actes quotidiens. »
En plus de mettre davantage l’accent sur le civisme et la citoyenneté dans les nouveaux contenus de l’éducation de base en expérimentation, le MENA a voulu jouer sa partition en interpelant chaque acteur et chaque citoyen sur l’ampleur du phénomène, l’urgence de le résoudre et les responsabilités individuelles et collectives dans ce combat.
Des conférences publiques ont été animées dans cinq établissements secondaires de la ville de Ouagadougou, un panel à l’Université Ouaga I Pr Joseph KI-ZERBO et un débat à la Télévision nationale du Burkina sur des thèmes tels que la citoyenneté, le civisme, la démocratie et la culture de la paix. Une formation sur la citoyenneté au profit de plus de 200 formateurs de l’éducation de base et du secondaire a également été organisée à Koudougou.
Pour transformer avec bonheur la société, c’est aux jeunes qu’il faut s’adresser, c’est l’esprit de la jeunesse qu’il faut pénétrer et c’est par l’école que nous y arriverons.
Dans cette perspective, l’éducation, de nos jours, doit baser ses actions sur la recherche de la tolérance en milieu scolaire, gage de paix, car sans paix il n’ya point de véritable apprentissage.
Le Ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation