La rentrée scolaire 2016-2017 est effective à l’école primaire publique et au CEG de Nagaré dans la Commune de Logobou, respectivement le 10 et le 17 octobre 2016. C’est le constat opéré le mardi 18 octobre dernier. Après avoir épinglé 41 élèves incriminés dans les violences du 14 avril 2016, ceux-ci ont été exclus du CEG avec la mention «blâme» sur leurs documents scolaires. Les parents d’élèves des deux établissements ont pris l’engagement de tenir désormais des assemblées générales conjointes afin que plus jamais, Nagaré ne connaisse de violences en milieu scolaire.
Il est 12 h à l’école primaire publique de Nagaré lorsque la cloche a retenti invitant les élèves à observer la pause de midi. Au milieu de la cour bondée d’élèves, le mât du drapeau a retrouvé sa place. C’est la même ambiance de rentrée scolaire qui règne au CEG. Un fait majeur dans cet établissement devenu tristement célèbre depuis les événements du 14 avril 2016, c’est la montée désormais des couleurs.
Pour ramener la sérénité au sein du CEG, 41 élèves incriminés dans les violences, tous des garçons, des classes de 3e, 4e et 5e , ont été exclus avec une mention « blâme » sur leurs documents scolaires. Un retour de la sérénité qui permet à Banyoua OUOBA, professeur de Mathématiques et de Physique-Chimie, fraîchement sortit de l’Institut Des Sciences (IDS) de se présenter à ses élèves. «Hier, dit-il, je suis venu pour une prise de contact dans toutes les classes et aujourd’hui je me trouve dans la classe de 4e pour communiquer l’emploi de temps aux élèves et leur dérouler mon programme en mathématiques».
«La seule préoccupation reste le manque criard de professeurs»
Dans la classe voisine, un autre professeur en fait autant. C’est le Directeur en personne, Ounténi OUOBA, chargé lui aussi d’assurer les cours de Mathématiques et de Physique-Chimie. Pour l’instant, nous a confié le Directeur, tout se passe bien avec les élèves et leurs parents. «La seule préoccupation reste le manque criard de professeurs. Nous ne sommes que deux pour le moment et pour les mêmes matières en plus. Nous attendons 2 en Français/Histoire-Géographie, 2 en Français/Anglais, 1 en Mathématiques/SVT et 1 professeur d’EPS. Nous n’avons aucun surveillant. Il va falloir que la hiérarchie nous envoie au moins un», a-t-il poursuivi.
Au primaire comme au secondaire, l’équipe enseignante a été renouvelée à cent pour cent. Siriki TRAORE, Théodore SANGARE et Lamoussi Emile YAMEOGO font leur premier pas dans l’enseignement primaire. «Pendant la séance de tirage au sort à Fada N’Gourma, raconte Siriki TRAORE, quand j’ai tiré et que j’ai vu CEB de Logobou 1, Ecole primaire publique de Nagaré, j’étais vraiment très découragé. J’avais suivi à l’époque les faits à la télévision et je priais le bon Dieu pour ne pas me retrouver dans cette localité. Ce jour de tirage, j’ai passé une nuit blanche à réfléchir sur mon sort».
Cette angoisse de Siriki TRAORE est du reste, partagée par tous les enseignants du primaire et du secondaire nouvellement affectés à Nagaré. Mais grâce à l’implication des différents acteurs de l’éducation, les enseignants retrouvent peu à peu la confiance.
«Les membres du bureau des parents d’élèves disent avoir tiré leçons de ce qui s’est passé»
Le Directeur de l’école primaire publique, Nakourdia TANKOANO et celui du CEG de Nagaré, Ounténi OUOBA, affirment qu’ils ont le soutien moral de leurs responsables hiérarchiques respectifs ainsi que le soutien des parents d’élèves qui ne cessent de leur rendre visite.
Les membres du bureau des parents d’élèves des deux ordres d’enseignement que nous avons interrogé, disent avoir tiré leçons de ce qui s’est passé. C’est pourquoi ils ont décidé désormais de parler le même langage. Des assemblées générales conjointes seront régulièrement tenues afin que plus jamais, Nagaré ne connaisse de violences en milieu scolaire.
Mamadou BA