La communauté internationale commémore ce vendredi 16 septembre 2016, la Journée internationale de protection de la couche d’ozone sous le thème « L’ozone et le climat: restaurés grâce à un monde uni ».
Au Burkina Faso, où cette commémoration sera marquée par des activités de sensibilisation, le gouvernement invite chaque citoyen, à s’engager résolument dans la gestion des fluides frigorigènes, pour la préservation de la couche d’ozone et du climat. Les activités sont organisées sous l’égide de la Direction générale de la Préservation de l’environnement, à travers le Bureau national ozone, le bras armée du gouvernement dans la mise en œuvre du Protocole de Montréal.
Ce protocole, relatif aux substances appauvrissant la couche d’ozone (SAO), est un accord international qui fait suite à la Convention de Vienne sur la protection de la couche d’ozone adoptée le 22 mars 1985. Il a été signé en 1987 et est, à ce jour, ratifié par 191 pays dont le Burkina Faso.
Et depuis sa signature, le Protocole de Montréal a réussi à atteindre certains de ses objectifs. Ainsi, à travers le monde, les chlorofluorocarbures (CFC) avec un potentiel très élevé de destruction de la couche d’ozone, à l’exemple du dichlorodifluoromethane, communément appelé R12, utilisés jadis dans notre pays comme fluides frigorigènes, et aussi comme agent propulseur dans les bombes aérosol, solvants et gonflants des mousses, ont été éliminés. Toujours au titre des substances appauvrissant l’ozone, il y a notamment les hydrochlorofluorocarbures (HCFCs), dont le chlorodifluorométhane ou R22, utilisé dans le secteur de la climatisation. Cette substance appauvrit non seulement la couche d’ozone, mais contribue surtout au réchauffement climatique.
Après l’élimination des CFC, un plan de gestion de l’élimination des HCFCs est en cours. Tous ces efforts ont permis de freiner la destruction de la couche d’ozone, mais aussi de contribuer à sa reconstitution. L’élimination de ces substances dans le cadre du Protocole de Montréal, a permis d’éviter l’émission de l’équivalent de plus de 135 milliards de tonnes de dioxyde de carbone (CO2). Et c’est donc pour magnifier et reconnaître ces efforts collectifs qu’a été retenu le présent thème, avec pour slogan « Œuvrer à réduire les hydrofluorocarbones (HFC) au potentiel élevé de réchauffement planétaire dans le cadre du Protocole de Montréal ».
Notre pays, qui connaît les conséquences néfastes liées à la variabilité climatique telles que les inondations, les sécheresses, les pertes de récoltes et de cheptels, les saisons de plus en plus chaudes avec d’importantes fluctuations, s’investit dans la conversion à de nouvelles technologies sans SAO, et sans gaz à potentiel de réchauffement global (PRG) avec l’appui des agences des Nations Unies. Du reste, sa participation active à l’accord de Paris sur le climat en 2015 dont la ratification est en cours, en est une parfaite illustration.
Par ailleurs, le Burkina Faso est fermement engagé à mettre en œuvre les actions nécessaires à la diminution de l’impact des activités humaines sur la couche d’ozone, ainsi que le contrôle et l’émission de gaz à effet de serre ; ces derniers contribuant au réchauffement de la planète.
Il s’agit ainsi de travailler à l’élimination des HCFCs selon le planning déjà élaboré, de former et d’outiller les techniciens du domaine du froid et de la climatisation à l’adoption de bonnes pratiques et à l’usage de technologies appropriées, qui contribuent à la préservation de la couche d’ozone, tout en évitant l’émission de gaz à effet de serre, de former et d’outiller les douaniers et les services de contrôle à la détection des substances qui appauvrissent la couche d’ozone et / ou prohibés, d’informer et de sensibiliser la population sur les SAO. A la longue, des gaz comme le propane, l’isobutane, le dioxyde de carbone (CO2) et l’ammoniac pourraient être utilisés comme réfrigérant.
Lors de la 27ème Réunion des Parties au Protocole de Montréal tenue en 2015 à Doubaï, il a été adopté la Feuille de route de Doubaï sur les hydrofluorocarbures (HFC) qui vise, dans le cadre des réunions organisées sous les auspices du Protocole de Montréal, à l’élaboration d’un amendement sur les HFCs en 2016. Dans cette dynamique, lors de la prochaine réunion des parties au Protocole de Montréal, prévue du 10 au 14 Octobre 2016 à Kigali, au Rwanda, notre pays s’engage pour des discussions constructives, en vue de parvenir à un amendement du Protocole de Montréal, pour la prise en compte de la gestion des hydrofluorocarbures.
L’abandon progressif de l’utilisation réglementée de substances qui appauvrissent la couche d’ozone et la diminution connexe de ces substances ont non seulement aidé à protéger la couche d’ozone pour les générations actuelles et futures mais ont également contribué, de manière non négligeable, aux efforts déployés par la communauté internationale pour faire face aux changements climatiques. Par ailleurs, l’élimination de ces substances contribue à protéger la santé humaine et les écosystèmes en limitant le rayonnement ultraviolet nocif qui atteint la Terre.
La réduction progressive des émissions de HFC aura des bienfaits considérables. Elle devrait permettre d’éviter jusqu’à 0,5°C de réchauffement climatique d’ici à la fin du siècle, ce qui pourrait donner une impulsion décisive à l’application de l’Accord de Paris, et contribuer à la mise au point de réfrigérants et de technologies de substitution d’une bien meilleure efficacité énergétique.
Ministère de l’Environnement, de l’Economie verte et du changement climatique
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