La campagne électorale s’est déroulée dans un environnement globalement apaisé dans la plupart des 368 Communes, avec quelques éclats sans gravité majeure ça et là. Il y a lieu cependant de constater qu’en marge de cette campagne électorale, et dans 3 Communes rurales (soit moins de 1% des Communes) des individus mal intentionnés, ont choisi d’attaquer les structures des démembrements de la Commission Electorale Nationale Indépendante.
Ainsi à Zogoré dans la Région du Nord, toutes les initiatives de la CENI pour la mise en exécution de la décision du Conseil d’Etat en vue de l’arrêt définitif des partis en compétition sont restées sans suite. Les violences ont mis notre démembrement local en fuite, le bulletin unique de cette circonscription électorale n’a pu être édité ; d’où l’impossibilité de tenir le scrutin à la date du 22 mai 2016.
Le jeudi 12 mai 2016, le siège de la Commission Electorale Nationale Indépendante de Béguédo dans la région du Centre-Est a été vandalisé et saccagé par des manifestants. Une semaine plus tard, soit le jeudi 19 mai 2016, le siège de la Commission électorale communale indépendante de Bouroum-Bouroum dans la région du sud-ouest a été la cible d’un incendie dont les auteurs restent jusqu’à ce jour inconnus.
Face à cette avalanche d’actes d’agressions perpétrés tant sur le personnel électoral que sur le matériel électoral, la CENI a demandé aux services de sécurité d’évaluer la situation sécuritaire dans ces localités afin de la situer sur la possibilité ou non d’y organiser les élections municipales, dans les conditions requises de sécurité et de transparence.
La lettre rendant compte de cette évaluation transmise à la CENI par les services de sécurité est sans équivoque. Elle confirme que la situation est toujours précaire dans ces communes ; elle pourrait à tout moment se dégrader, notamment au cours de l’administration du scrutin du 22 mai 2016 ou lors de la gestion des résultats. D’autres informations émanant de nos démembrements, des autorités déconcentrées et des points focaux de monitoring de violence de nos partenaires, nous ont confirmé exactement les conclusions auxquelles ont abouti les services de securité.
La CENI, déplore l’échec de ses initiatives multiples, déployées en direction de toutes les composantes, pour les convaincre de la nécessité de s’accorder afin de donner une chance au processus électoral de se dérouler dans un climat apaisé, permettant aux électeurs d’accomplir leur devoir civique en toute liberté et responsabilité.
Au cours de l’assemblée plénière de ses membres, tenue ce samedi 21 mai 2016, elle a fait le constat que, dans le ressort territorial des Communes, de Béguédo et de Bouroum-Bouroum ses démembrements sont prêts tant en ce qui concerne le matériel que le personnel, pour l’administration scrutin du 22 mai 2016 ; mais elle a également fait le constat, au regard de la situation sécuritaire, de l’impossibilité de déployer dans la sérénité, ce dispositif électoral disponible.
La CENI déplore cette situation indépendante de sa volonté et réaffirme son attachement à la paix sociale, aux valeurs républicaines et aux principes démocratiques, si chers au peuple Burkinabè. Elle appelle à nouveau les acteurs concernés, à savoir, le Gouvernement, les Partis Politiques, les Organisations de la Société Civile et les populations de ces localités, à la recherche urgente des solutions idoines, à même de favoriser ultérieurement l’organisation d’élections libres, transparentes et apaisées dans ces Communes.
Ouagadougou, le 21 mai 2016
Le Président
Me Barthelemy KERE
Grand Officier de l’Ordre National